Ce mois de septembre 2023 a été marqué par une grosse activité du côté du
Klub (Paris) puisqu’avant ces trois soirées dantesques du
Killtown Over Paris, nous avions déjà pu nous repaître d’
OSSUARY, d’
ANATOMIA puis de
DEVANGELIC. Il y avait donc déjà eu de quoi largement combler les attentes du moindre boulimique de
death metal mais c’était sans compter avec cette tournée infernale qui allait occuper trois soirées consécutives. Si on dit merci ? Evidemment !
Pour de tristes raisons logistiques, je n’ai pas pu assister aux prestations de
GUTLESS et d’
OF FEATHER AND BONE. Bien mal m’en a pris puisqu’aux dires de fougueux camarades présents, ce fut tout simplement la branlée, ce dont je ne doutais évidemment pas mais ça fait mal de se l’entendre confirmer. Il reste que cela fait deux fois que je loupe les Américains, espérons que le sort soit rapidement conjuré.
Il était en revanche hors de question que je manque
ALTARS dont les deux albums (
« Paramnesia » ;
« Ascetic Reflection ») sont aux yeux de beaucoup des chefs d’œuvre de
death metal. Mais avant d’avoir la joie d’écouter les Australiens, c’est à
FOSSILIZATION qu’il revenait d’ouvrir le bal des damnés. C’est donc devant une salle particulièrement bien remplie que les Brésiliens firent raisonner leur
doom death obscur, avec un show probablement principalement axé autour du premier LP fraîchement paru : «
Leprous Daylight ». Je le reconnais, la tambouille est puissante, caverneuse et la formation dégage un certain charisme (les visages peints ajoutent une ambiance morbide) mais j’ai quand même trouvé le tout plutôt brouillon, surtout sur les passages rapides évidemment, et comme je ne comprenais pas grand-chose dès qu’il y avait un blast, j’ai, pour tout dire, fini par m’emmerder un peu. Les moments
doom sont bien anxiogènes, le chant guttural est profond et gras… Rien à faire cependant, je suis resté sur ma faim du fait d’une trop grande monotonie, impression confirmée par Coco et Ventriloque qui ont jugé que
FOSSILIZATION était pour le moment la formation la plus faible du « festival », opinion qui ne changera pas.
En dépit du caractère peu jovial de la musique, les spectateurs sont eux tout sourire. C’est la bonne ambiance, tout le monde se serre la paluche, se checke, s’embrasse comme du bon pain, on se croirait dans une cousinade où chacun a revêtu son plus beau t-shirt… Et où les goûts sont pour le moins hétérogènes. En effet, alors que le moment que j’attendais tant se profile et qu’
ALTARS délivrent ses premiers accords, je constate du coin de l’œil qu’il y a pas mal de gens qui commencent à déserter la salle. Je me dis qu’il y a un problème, peut-être qu’un mec a hurlé « Allahu akbar » et que ça sonne le glas de la soirée, mais non… Des soucis de transport ? Vraiment, qu’est-ce qui a causé cette désertion ? Parce que le trio a été tout simplement énorme en ce mardi, même si j’ai été surpris par la dimension très expérimentale des compositions, avec beaucoup de sons clairs, de dissonances… Il va falloir que je me replonge rapidement dans «
Ascetic Reflection » car le concert me fait découvrir des choses à côté desquelles j’étais complètement passé.
Evidemment, la formation balance également des plans brutaux complètement hallucinés où l’on retrouve un peu de l’esprit d’un
PORTAL, moins pour la technique que pour l’atmosphère étouffante dégagée par ces instants d’une noirceur rare. Tout est dit en un peu moins d’une heure, je sors du concert heureux comme un gosse à Noël (tout du moins un gosse qui n’est pas battu par sa mère et violé par son oncle), un petit plaisir textile en poche. Alors que j’étais lessivé en arrivant, je pars du
Klub l’esprit lavé, apaisé, totalement redynamisé.
Tellement redynamisé que j’ai acheté le lendemain le billet pour
SEDIMENTUM et
AUTOPHAGY. N’ayant pu écouter ni n’un ni l’autre avant le concert, je suis en découverte totale et vierge d’a priori. Les Américains ouvrent et putain qu’il est bon ce
death metal rustique, graveleux, bien sûr hyper basique et qui transpire l’
INCANTATION, avec des rythmiques épaisses, un super growl, sans compter que chaque titre est entrecoupé par une bande son méphitique qui contribue à asseoir un climat poisseux.
Grosse performance donc, qui en a séduit plus d’un, dont moi bien entendu. Il en sera de même pour
SEDIMENTUM qui se distingue surtout de son prédécesseur par l’ajout de solos dans les compositions car, pour le reste, c’est kif-kif bourricot : même tempo, même registre, même intensité, mêmes influences, ce mercredi soir est certainement le plus homogène du festival. J’ai peut-être eu une petite préférence pour
AUTOPHAGY mais ça se joue vraiment à trois fois rien tant la doublette fut parfaite de bout en bout, avec une sonorisation impeccable et un gros engouement des participants. Pour parachever la soirée, il fallait bien un joli chiffon à ramener en souvenir, celui des autophages est donc venu grossir ma collection avec son dessin de zombi putride du meilleur goût.
Encore une fois un sans faute pour
Le Klub dont les choix de programmation sont toujours aussi judicieux. 20/20 évidemment.
Par Keyser
Par Lestat
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