The Ashes To Ashes Tour
Live report
The Ashes To Ashes Tour Chelsea Grin + Oceans Ate Alaska + Veil Of Maya
Le 20 Février 2015 à Esch-Sur-Alzette, Luxembourg (Kulturfabrik)
Retour à la Kulturfabrik d'Esch-sur-Alzette en ce milieu de Février un peu moins d'un mois après Inquisition + Archgoat pour un concert d'un registre intégralement différent. Ce soir, ce sont deux groupes que j'affectionne qui se produisent au Luxembourg. En premier lieu, Veil of Maya, à la pointe du Deathcore Mélodique Technique suivi de Chelsea Grin, un groupe qui m'a surpris avec son dernier disque plus ambiancé, plus spatialo-synthétiseurs que leurs albums précédents. Plusieurs questions me taraudaient l'esprit : Veil of Maya sera t-il capable d'être aussi alambiqué sur scène ? L'unique guitariste sera-t-il capable de gérer le boulot tout seul ? Chelsea Grin aura-t-il assez de punch pour remuer correctement la fosse ? Les réponses et plus encore ci-dessous...
Inhuman Rampage :
Alors qu'on attendait Black Code, formation anglaise qui assurait les premières parties européennes, c'est finalement le groupe local Inhuman Rampage qui a la charge d'ouvrir la soirée. Les luxembourgeois parlent dans une langue complètement bizarre qui s'avère être... du Luxembourgeois. Du coup, on ne comprends carrément rien et le pauvre vocaliste qui essaye de communiquer enchaîne les blancs. Hormis ça, le quintet pratique un Deathcore des plus classique, pour ne pas dire binaire. Bien aidés par un son au poil - malgré les quelques soucis techniques du deuxième guitariste - la sauce prend légèrement même si la majorité du public reste stoïque. Toutefois quelques « kids » d'une quinzaine d'années s'amusent déjà à faire du Mosh au milieu de la fosse. Ils seront cependant chassés de la zone plus tard dans la soirée par les vieux comme moi, nettement plus véloces. Néanmoins, c'est rigolo de voir des ados faire des saltos et on se remémore nos années Naruto, à paraphraser Gaï-Sensei : « Ahh, la fougue éternelle de la jeunesse ». En ce qui concerne le combo : jeu de scène correct, compos efficaces même si basiques, set court évitant la lassitude et ambiance gentiment sympathique. Voilà une première partie qui fait le job.
Oceans Ate Alaska :
Vous lisez un report de Deathcore, vous devez vous dire que j'ai tout les défauts. Détrompez-vous, il y a chose qui m'énerve dans ce genre : les refrains en clairs. En d'autres termes, quand le Deathcore tourne au Metalcore. Et il faut bien avouer que les britanniques d'Oceans Ate Alaska semblent être passés maîtres en la matière. Ils ont un excellent son, ça c'est sûr et font preuve d'une sympathie qui fait plaisir (le chanteur et les guitaristes descendent jouer dans la fosse, ce qui est franchement très sport et cool) mais musicalement, il n'y a rien à faire. Les compositions semblent complètement décousues comme si elles étaient perdues entre passages « in your face », refrains mielleux et mosh-parts franchement téléphonées. L'ambiance est d'ailleurs franchement mollassonne même si le groupe arrive approximativement à maintenir à flot l'énergie crée par le premier groupe. Je n'ai franchement pas grand-chose à dire de plus, si ce n'est que je me suis pas mal ennuyé. Merci et au revoir, donc...
Veil Of Maya :
On attaque enfin les choses sérieuses avec Veil Of Maya : son guitariste prodige, ses riffs tarabiscotés et sa vitesse de croisière nettement plus élevée que la moyenne. Dès « Divide Path », issu de leur dernier et très (trop?) court disque « Eclipse », on se rend compte de la vitesse supersonique du quartet qui donne l'impression que les deux groupes précédents se traînaient sévèrement. Autant dire que le son est encore meilleur que pour les autres prestations, pourtant d'un bon niveau sonore. Au niveau de l’exécution, je dois bien avouer que les Chicagoans sont réglés au millimètre entre un batteur parfaitement calé, un guitariste qui fait très bien le job – même s'il s'adjoint l'aide d'une bande pour certaines mélodies – et un bassiste qui assure sans aucun problème ses parties les plus techniques. Finalement, c'est peut-être le vocaliste qui fait la moins bonne impression puisqu'il se contente d'assurer le job sans plus de conviction. Au niveau de la set-list, quelques bonnes surprises, notamment un « Phoenix » orientalisant de bon goût, le très bon « Winter Is Coming Soon » et un final « Numerical Scheme », « Subject Zero », « It's Not Safe To Swim Today » qui avait de quoi contenter l'amateur que je suis. Non, en fait, le problème de Veil of Maya, c'est sa technicité. Imprévisible, volontairement foutraque et rythmiquement plus complexe que le groupe Deathcore lambda, Veil of Maya peine à remuer une fosse. Si l'ambiance est tout de même plus énervée qu'au début de la soirée, elle reste moyenne, la faute aux changements incessants des rythmes et au formats expéditifs des américains. En résumé, le combo s'écoute, s'observe et nécessite de l'attention mais il peine à vivre dans la fosse. Un bon set donc mais un peu pénalisé par ce manque de folie. À la fin du concert, on comprend donc un peu mieux pourquoi c'est Chelsea Grin qui occupe le haut de l'affiche.
Setlist Veil of Maya :
20/200
Divide Paths
Punisher
Winter Is Coming Soon
[id]
Unbreakable
We Bow in Its Aura
Mark the Lines
Crawl Back
Mowgli
Phoenix
Numerical Scheme
Subject Zero
It's Not Safe to Swim Today
Chelsea Grin :
Sans chichis, sans pré-avis, sans avoir eu le temps de dire ouf, ni atchoum, Chelsea Grin déboule avec un « Playing With Fire » qui a le mérite de clarifier la situation et de définir qui est le patron. Et là, ça y est : alors que la zone à Mosh couvrait 20% de la salle, elle passe à 70% en dix secondes. Double pédale, mosh-part-sous-infrabasses et blast-beats sont au rendez-vous, le tout avec un son excellent et très précis. Il n'en faut pas plus pour me convaincre et je fais du Mosh, du Two-Step et autres réjouissances. Plus d'enfants dans les parages ce coup-ci (à part un ou deux courageux qui dégustaient pas mal) mais en tout cas, la fosse se défend bien et tout le monde s'offre joyeusement des hématomes en souvenir (salut à l'allemand en bonnet-survêtement-Nike dont mes côtes se souviennent douloureusement). Mais c'est bien normal : à quoi bon aller voir du Deathcore, si on ne va pas faire des moulinets et donner des coups de pieds dans le pit ? Là où Veil of Maya se regardait, Chelsea Grin s'apprécie sans aucun doute en plein milieu de la fosse. Il faut dire que les américains savent y faire avec les nombreux breakdowns qui ponctuent leurs compositions. Bon vu que j'ai passé mon temps à gesticuler, je ne saurais finalement pas trop dire quels titres ont été les plus marquants. De mémoire, le milieu du set, avec les titres plus anciens comme « My Damnation », « Sonnet Of The Wrechted » ou encore « The Foolish One » passaient un peu moins bien. Moins efficaces, moins rapides, moins violent ils ralentissaient un peu l'enthousiasme du public. Heureusement nous n'avons eu droit qu'à un seul titre de l'EP intégralement en chant clair, « Don't Know, Don't Tell », franchement moyen mais qui a eu le mérite de marquer une pause bienvenue. Par contre, les titres du dernier disque se sont révélés être d'une efficacité redoutable, que ce soit sur l'entrée en matière dantesque (« Playing With Fire » + « Plede Allegiance + « Morte Aenigma » = un gros bordel, je peux vous le certifier) ou sur le final bien cool (« Clockworks », « Angels Shall Sin »). Ajoutez à ça un petit « Recreant » en final, histoire de faire une dernière petite acrobatie dans le bordel et voilà une soirée bien conclue. Chelsea Grin confirme avec ce set qu'il est définitivement porteur d'un très bon dernier disque et qu'il assure sans problème un show d'une heure trente en instaurant une ambiance des plus réussie.
Setlist Chelsea Grin :
Playing With Fire
Pledge Allegiance
Morte Ætérna
Crewcabanger
Sonnet of the Wretched
My Damnation
The Foolish One
Don't Ask, Don't Tell
Sellout
Angels Shall Sin, Demons Shall Pray
Clockwork
Cheyne Stokes
Recreant
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