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Release Party

Live report

Release Party Ataraxie + Déhà + Marche Funèbre + Mourning Dawn
Le 28 Janvier 2024 à Paris, France (Le Klub)
Pour l’anecdote, je pense bien avoir acheté la dernière place en ligne pour ce concert. En effet, alors que j’échangeais par texto le vendredi avec mon camarade Ventriloque, ce dernier m’informe en fin de matinée qu’il ne reste qu’un billet sur le site… Je pars déjeuner, réfléchis (j’ai toujours du mal avec les soirées du dimanche, déjà que sans sortir les lundis sont une purge absolue pour moi), reviens à mon poste de travail, constate que le sésame est toujours là, j’achète et rafraîchis la page : c’est fini, le message « épuisé » apparaît. Il faut dire que la présence d’ATARAXIE a eu raison de mes faibles réticences, n’ayant pas pu être présent lors de leurs précédents passages dans cette même salle du Klub il me semble. Je me demande si ce n’est d’ailleurs pas là que le groupe avait vendu sa bière brune… Bref, le reste de l’affiche étant quand même loin d’être dégueulasse avec MARCHE FUNÈBRE et DÉHÀ en apéritif, puis MOURNING DAWN pour la release party de son sixième album « The Foam of Despair » (mix et master assurés par Déhà), c’est donc une soirée 100% funéraire à laquelle nous sommes conviés.

Je le répète et le répèterai encore, quatre groupes, c’est trop, surtout quand une grosse moitié de la salle se barre juste avant la tête d’affiche, mais je reviendrai plus tard sur ce point. Donc, une fois n’est pas coutume, nous sommes à l’heure pour voir jouer MARCHE FUNÈBRE, des Belges actifs depuis 2009 et auteurs de quatre albums dans une veine doom death metal. A titre personnel, je n’ai clairement pas été emballé, la faute notamment à un style vocal qui ne me convaincant que peu, tantôt dans un registre criard quasiment black tantôt en voix claires, les mélodies étant alors assez génériques. Les solos ne sont pas non plus la qualité majeure de la formation et le chanteur prend un bon vieux vent des familles lorsqu’il demande si des gens étaient déjà là en 2012 lors de leur premier passage à Paris… Le blanc qui suivit la question valait son pesant d’or, la situation était plus drôle et le groupe a su la prendre avec humour. En définitive, ce n’est que lorsque les riffs se font lourds et répétitifs que l’aspect funèbre de la marche prend toute son ampleur mais ces passages sont bien trop rares pour captiver pleinement mon attention. J’irai cependant écouter un ou deux disques car ils sont plutôt bien notés sur Metal Archives, j’ai donc certainement dû passer à côté du truc. Cela dit, on a déjà connu bien pire comme première partie et les relents « vieille école » de la formation restent agréables à l’oreille, il me faut approfondir et ne pas rester sur cette première impression mitigée.

Avec DÉHÀ, on change clairement de dimension pour entrer de plain-pied dans le funeral doom. Je pense parfois à AHAB lors des passages chantés, à UNTIL DEATH OVERTAKES ME pour les effets de pesanteur extrême, voire à feu le monstrueux CATACOMBS (US), le mec a beau être seul sur scène il est littéralement habité et fait peser une chape de plomb sur la salle. Le seul défaut, si tant est que cela en soi un, c’est qu’à part le chant (et encore, j’ai l’impression qu’il y a aussi des bandes), j’ai du mal à distinguer ce qui est véritablement joué de ce qui est pré-enregistré. Par conséquent, le même concert avec des musiciens de chair et de sang serait à mon avis dix fois meilleur, même si je sors de ce set complètement conquis par ce que j’ai pu entendre. Quoi qu’il en soit, le Bruxellois rencontre un vif succès, amplement mérité au regard de sa prestation froide et hypnotique.

Tout le monde avait bien compris que le groupe le plus attendu de la soirée était MOURNING DAWN, ce n’est d’ailleurs qu’au début de leur show que je me rends vraiment compte que l’évènement est sold out. La solidarité semble donc avoir parfaitement fonctionné, tout le monde se presse pour écouter les nouvelles compositions des Parisiens dont on retrouvera ensuite le guitariste aux côtés d’ATARAXIE (à moins que ce ne soit l’inverse). Le concert est à la bonne franquette, les mecs sont contents d’être là pour partager leurs nouveaux titres, le chanteur d’ATARAXIE est invité sur une chanson, il y a des petites blagues qui occupent les interludes mais ces longs instants de vide finissent par me faire complètement sortir du moment, très bon au demeurant en matière de vieux doom death. Il reste que je trouve le tout un poil trop répétitif et qu’en dépit de la qualité des compositions, le côté sympathique et bon enfant génère un trop grand décalage avec la noirceur musicale. C’est aussi pour cela que j’ai préféré DÉHÀ, le mec se contente de jouer sans aucune interaction avec son public, ce mutisme rendant sa performance encore plus opaque et immersive. Evidemment que j’écouterai l’album, que mon pote Ventriloque a d’ailleurs acheté en CD. Cela m’amène au prochain sujet du bac de philo : peut-on jouer du death metal tout en se montrant heureux et jovial ?

ATARAXIE monte enfin sur scène. Trois guitaristes, un véritable mur du son. Evidemment, pour moi qui adore la formation depuis « Slow Transcending Agony » (2005), c’est un bonheur que de pouvoir afin assister à un live. Les alternances entre les passages purement funeral et les accélérations death épais sont parfaites et c’est vraiment la grosse branlée en termes d’atmosphères, de lourdeur, de puissance, avec notamment un son de basse simplement énorme. En revanche, où sont passés tous les gens ? Je ne vais pas intenter de mauvais procès, peut-être que le dimanche, les transports sont galères et qu’il faut partir plus tôt mais j’ai du mal à croire que cela concernait plus de la moitié de l’assistance… Je ne vois donc pas énormément d’explications : soit cela confirme le fait que quatre groupes, c’est trop, et qu’il vaut mieux en sucrer un pour finir plus tôt afin d’éviter les départs anticipés, soit tous les potes de la paire DÉHÀ / MOURNING DAWN ont mis les voiles, ce qui n’est peut-être pas très sympas pour les grands patrons de la soirée (même si les deux groupes français ont débuté à l’aube des années 2000), soit la tête d'affiche est un groupe mal aimé ? Bénéfice immédiat et purement égoïste : j’ai pu pleinement profiter du concert puisque j’y voyais mieux mais je ne peux m’empêcher d’être surpris par cet exode massif au moment où le meilleur des quatre entrait en jeu.

Compte-tenu de la longueur des compositions, nous avons eu droit à quatre titres pour un concert d’environ quarante-cinq minutes, ce qui est largement suffisant au regard de la densité et du sentiment d’oppression ultime que dégage le groupe sur scène. 22h45, retour à la maison, le timing fut, comme d’habitude parfaitement respecté et le bilan est évidemment positif même si j’ai peut-être un peu la dent dure. MARCHE FUNÈBRE a parfaitement joué son rôle d’ouvreur, DÉHÀ m’a envoûté, MOURNING DAWN gagnerait à moins traîner entre deux titres mais je pense que cela était dû au caractère spécial de ce concert, ATARAXIE m’a fissuré les membranes. Merci !

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