Oferwintran - Llyfr Coch Hergest
Chronique
Oferwintran Llyfr Coch Hergest
Il aura fallu un tout petit peu plus d’un an à Nihtian pour donner une suite à cette sympathique première démo que nous évoquions ensemble la semaine dernière (voir la chronique
ici pour tous ceux d’entre vous qui auraient un peu de mal à suivre). Soucieux de marquer le coup, le musicien anglais a donc sorti en décembre 2019 ce premier album intitulé
Llyfr Coch Hergest ou "Livre rouge de Hergest" qui s’avère être l'un des plus importants manuscrits médiévaux gallois existants encore à ce jour et dont le contenu regroupe de la prose, de la poésie et des textes historiques dont Nihtian s’est d’ailleurs largement inspiré ici.
Paru en vinyle sur le label Darker Than Black puis en cassette quelques mois plus tard chez Worship Tapes, les amateurs de CDs auront quant eux dû faire preuve de patience pendant un petit peu plus d’un an avant de voir enfin débarquer une version digipack proposée là encore sous la bannière de Darker Than Black Records dans une édition limitée pour l’occasion à seulement 300 exemplaires. Une sortie tardive qui aura malgré tout servi de rappel à votre serviteur quant à la nécessité de faire enfin figurer Oferwintran dans les colonnes de Thrashocore.
On l’a vu il y a peu, le défaut majeur de la première démo d’Oferwintran était sa production exagérément cradingue et notamment cette batterie beaucoup trop envahissante qui finissait bien souvent par vous taper sur le système... Nihtian n’a semble-t-il pas souhaité reproduire la même erreur et à donc confié le poste de batteur et l’enregistrement des différentes parties afférentes à un musicien de session. Pour le coup, l’Anglais n’a pas fait appel au batteur du coin de la rue puisqu’il a confié cette tâche à monsieur Kévin Paradis, batteur d’Agressor et Benighted ayant déjà collaboré dans l’ombre avec des groupes aussi divers et variés qu’Azelisassath, Drastus, Karmacipher, Musmahhu, Ripped To Shreds, Serocs ou Virulent Depravity. Résultat des courses, si la production conserve bien évidemment une certaine âpreté ainsi qu’un aspect primitif qui sied à ravir à ce genre de Black Metal, la batterie n’est aujourd’hui plus un problème. Bien au contraire puisqu’avec ce son naturel et presque dépouillée elle apporte cette dynamique inhérente à sa condition sans finir par nous agacer (il faut dire qu’elle trouve place désormais légèrement en retrait par rapport aux autres instruments et notamment aux guitares qui tiennent ici le haut du pavé).
Si le choix de faire appel à un batteur de session et ce son de batterie plus naturel et moins excessif qui en découle constituent évidemment une bonne surprise, le reste demeure néanmoins fidèle à ce que l’on connait déjà d’Oferwintran. On va ainsi retrouver tout au long de ces sept nouvelles compositions ce même Black Metal mélodique mais néanmoins intransigeant que Nihtian mène encore une fois d’une main de fer dans un gant de velours. En effet, si le rythme général s’avère toujours aussi soutenu avec notamment ces longues séquences tout en blasts entrecoupées par quelques passages un poil plus dansants en mode tchouka-tchouka, ces mélodies entêtantes dispensées tout au long de ces trente-sept minutes sont ce qui va permettre au one-man band de faire véritablement la différence et de marquer ainsi les esprits un peu plus durablement. De "Ousel Of Cilgwri" à "Forest Of Breceliande" en passant par "Peredur, The Son Of Evrawc", "Lady Of The Fountain" ou "Manawyddan, The Son Of Llyr", rares sont les moments où l’auditeur n’est pas immergé en terres Celtes sur fond de légendes ancestrales où se mêlent tour à tour sentiments épiques et mélancoliques. Alors c’est vrai, tout ça n’est pas d’une originalité débordante mais cela ne devrait pas pour autant vous empêcher de tomber à nouveau sous le charme de ces quelques compositions particulièrement bien ficelées, à la fois ultra dynamiques mais néanmoins portées par tout un tas de mélodies capables de vous transporter ailleurs.
À l’exception de cette production moins excessive et bien mieux équilibrée, ce premier album s’inscrit effectivement dans la droite lignée de cette première démo d’Oferwintran dont on a parlé récemment. Le one-man band anglais n’apporte ainsi rien de neuf à sa formule mais son sens de l’efficacité et de la mélodie font néanmoins de
Llyfr Coch Hergest un excellent début qui ne devrait pas manquer d’attirer l’attention des amateurs de Black Metal racé porté autant sur l’attaque grâce à ces nombreuses séquences menées pied au plancher que sur la mélodie grâce à un chouette travail sur ces riffs capables de nous faire voyager.
| AxGxB 24 Juin 2021 - 1040 lectures |
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