Reek - Porn For Satan
Chronique
Reek Porn For Satan
Un an et demi après le sympathique et sans prétention
« Death Is Something There Between » qui montrait un Death N’Roll très classique sur la forme comme le fond, revoilà déjà les Suédois toujours aussi productifs et qui malgré des emplois du temps respectifs plus que chargés dans leurs autres projets personnels ont déjà trouvé le moyen de retourner en studio, pour y mettre en boîte ce second opus de leurs aventures en commun. Sans rien changer dans leur style ni dans la façon de faire sonner leur musique ceux-ci reprennent les choses où elles en étaient restées avec une musique qui fait le métier tranquillement, et qui met le cerveau se met en veille durant près de quarante minutes. Mais là où ce premier album réussissait sans peine à être accrocheur son successeur va être une véritable purge, dénuée d’imagination et portée par une production indigne qui va filer un mal de crâne épouvantable à quiconque osera monter le son pour y entendre quelque chose.
En effet on ne sait pas ce qui est passé par la tête des scandinaves pour pondre un son pareil, celui-ci est tellement compressé (pire que les compressions de César) qu’il ne possède aucune puissance, tant les guitares ne rendent absolument rien tout comme la batterie qui oscille entre la mousse et le plastique. Et quand ça n’est pas le mixage qui s’y met c’est carrément le chanteur qui se loupe, et à ce petit jeu Håkan Stuvemark n’y est pas allé de main morte tant sa prestation vocale est d’une faiblesse absolue et d’un manque criant de volume, vu qu’on a l’impression d’avoir affaire à un asthmatique venant de franchir la ligne d’arrivée d’un marathon. On a donc compris qu’en l’état il n’y a pas grand-chose à sauver même si du côté des compositions ça va vers parfois l’agréable mais surtout du côté du ratage en règle qui ressort hélas trop fréquemment et de façon quasi-constante. Il ne faut effectivement pas longtemps pour s’en rendre compte une fois terminée la douce introduction acoustique et plaintive du rutilant « Human Freak Show », car si cette mise en bouche s’annonçait prometteuse la suite va rapidement montrer ses limites de par une prévisibilité totale et un côté répétitif qui arrive beaucoup trop rapidement. Pas aidé en plus par une certaine monotonie cette plage d’ouverture va malheureusement donner le ton du reste de cette galette, tant « The Final Slash » qui s’enchaîne juste après contient les mêmes défauts déjà cités, et le pire c’est que ça ne va pas aller en s’arrangeant.
Car si l’on a pu croire à un certain regain d’intérêt sur le remuant et inspiré « Forever Stuck » (qui fait le métier sans pour autant être transcendant), la suite va être une longue descente aux enfers que ce soit via l’insipide « Ultra Killer » (dont le solo réussi évite d’être dans une torpeur définitive) et le martial « Volcano Crematory » qui en fait des tonnes et se montre vite chiant et ennuyeux, tout en reprenant les mêmes plans et patterns divers entendus depuis le départ. Pourtant alors qu’on était déjà désespéré une embellie va venir via le simplissime et redoutable « Cadaverous Lies The World » porté par une inspiration retrouvée et qui sent bon MASTER, de par son entrain communicatif et son écriture bas-du-front idéale pour faire un bon carnage en règle. Si à l’instar de l’œuvre de Paul Speckmann tout cela ne va pas chercher très loin ça se révèle néanmoins hyper efficace et permet ainsi d’oublier ses soucis en headbanguant comme il faut, ce qui fait du bien ici tant les occasions pour le faire ont été inexistantes pour l’instant. Néanmoins cette embellie va être de courte durée vu qu’elle sera la seule de cet océan d’ennui qui revient immédiatement via le balourd « Decay Is The Law » d’un niveau digne des dernières sorties de WOMBBATH, tant ça tombe dans les bas-fonds de médiocrité et pilotage-automatique. Si ce titre est probablement le plus mauvais de tout cet opus « Maggots From Out Of Space » n’en est franchement pas loin tant ça ne décolle jamais de par sa monotonie implacable et sa lenteur telle qu’on se surprend presque à piquer du nez… et tout cela étant sublimé (si l’on peut dire) par « In The Darkest Dimensions », qui avait tout pour bien faire au départ. Si son démarrage tout en variations rythmiques se révélait entraînant et donnait clairement l’envie de taper du pied, la suite en revanche va être flinguée par l’apport d’ambiances et d’effets inutiles qui hormis casser la dynamique n’amènent absolument rien, hormis alourdir un peu plus ce gloubiboulga musical bien trop long et qui semble là-encore piqué du projet parallèle du frontman.
Se clôturant par une Outro au piano qui ne sert absolument à rien ce long-format donne la désagréable impression d’avoir été écrit, enregistré et mixé à l’arrache… comme si ses géniteurs étaient pressés d’en finir. Donnant souvent la sensation de n’être que des chutes de studio des derniers WOMBBATH l’ensemble est vite épuisant à écouter et relègue aujourd’hui ses créateurs dans la troisième division du Swedeath, et au fin fond de l’underground local d’où il va leur falloir du temps et de la patience pour remonter la pente. Comme quoi l’addition de grands noms ne fait pas tout, même si après un premier enregistrement réussi il est d’autant plus surprenant d’être arrivé à un tel niveau de décrépitude (où seule une plage se détache du reste mais qui s’oublie tout aussi vite que les autres), et où l’on comprend finalement mieux pourquoi ce cru 2021 sort sur ce label Mexicain de seconde zone et qui sur ce coup-là ne verra pas le niveau de son catalogue être relevé efficacement.
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