Jesus Chrüsler Supercar - Among The Ruins And Desolate Lands
Chronique
Jesus Chrüsler Supercar Among The Ruins And Desolate Lands
Avec Jesus Chrusler Supercar, on est ici en présence d'un O.V.N.I sorti de nulle part. Mis à part grâce au bouche à oreille d'un ami qui doit se sentir très seul, ou en tombant dessus par le plus pur des hasards lors d'une longue soirée maussade de flâneries youtubiennes menant vers les plus exotiques tréfonds de l'internet, peu de chance de les avoir croisé quelque part. Et c'est d'ailleurs à mon plus grand étonnement : comment un groupe de Death'n Roll suédois, si groovy et hipsterisant, peut-il passer aussi inaperçu dans notre univers Metal dont l'engouement actuel se tourne vers les porteurs de grosses barbes, de casket bicolores, et de l'incontournable duo veste à patches/slim ? Certes le groupe n'a été créé qu'en 2011 de notre ère par des membres sans antécédents musicaux notables, mais avec cet album sorti en 2013, et une jolie imagerie développée par un site web des plus efficaces et déjà trois clips bien aboutis, leur discrétion est assez déconcertante.
Avec très très peu de sorties sur le net, l'écoute de cet album se mérite. Pourtant, les Jesus Chrüsler Supercar ont su s’entourer : en plus d’avoir l’honneur de produire cet album au Sunlight Studio de Stockholm, le fameux ingé son Tomas Skogsberg leur fait rencontrer LG Petrov, chanteur de Entombed, qui prêtera sa voix sur les titres « Death Row Blues » et « Before I Turn You Down ».
S'auto-déclarant de la veine Death'Roll, même si j'y vois plus personnellement un Stoner Rock texanisant, ou un Heavy Metal vraiment lourd, ils ont le mérite de se trouver originalement à la croisée de plusieurs influences. Avec un chant éraillé au délicieux timbre dont le débit se rapproche parfois d'un Lemmy Kilmister, le paramètre "cancer de la gorge" en moins; une production impeccable mettant parfaitement en valeur le son brut des guitares; des compos on ne peut plus entraînantes, parfois inspirées d'un Sludge traînant, d'autre fois dénotant des rythmes Rockabilly sautillants, mais toujours très « vieux Rock’n Roll américain », l'ensemble fonctionne merveilleusement, et est abordable dès la première écoute sans sombrer dans la facilité.
En règle générale, l'intro' "Creamdeath", ouvrant cet opus, m'aurait proprement barbé. Je suis de ceux qui souhaitent qu'on attaque dans le vif du sujet de suite. Cependant, je dois l'avouer charmante, puisque me rappelant les meilleurs moments du cinéma glauquissime franco/belge. Elle introduit, agréablement donc, leur hit et premier clip, "Killing Machine", en deuxième position de cet album. J'en profite pour saluer l'initiative originale de créer un clip rassemblant cette intro, et ce second morceau.
L'album se poursuit avec des titres tels que "Death Anxiety", franchement Rockabilly; "Before I Turn You Down", au mid tempo délicieusement Stoner; "Some Good and Some Good" avec une pointe de Punk dans les couplets; "666" et ses riffs purement Heavy; "Lower Than Hell" tentative ultra-mélodique bien plus moderne qui, malgré un changement de timbre de voix assez troublant, n'en demeure pas moins une jolie réussite; pour finir sur "Never Forget, Never Forgive", indéniablement le morceau le plus sombre et lent de l'opus, et hommage rendu au mythique groupe de Heavy, Danzig. Ce remarquable enchaînement de morceaux aux styles et aux rythmes variés en fait un album particulièrement digeste durant lequel on ne s'ennuie ni ne se lasse.
Un découverte très agréable qui aura le bénéfice de vous divertir et de vous délasser le temps de l'écoute, et, si vous placez cette référence dans une conversation mondaine, de vous faire passer pour un mec super avant-gardiste. A tenter.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène