L'Esprit du Clan - Chapitre 2 - Révérence

Les auteurs de la phrase mythique : "Ouais, ouais EDC, chapitre 1, on l'a fait, on est là pour tout niquer !" sont reviendus avec un nouvel album, plus sombre, nommé Chapitre 2 : révérence. Sombre également la pochette, toute noire, avec la typo gothique qui va bien, et que puisque tous les groupes du moment (du métalcore au HxC en passant par Linkin Park) s'y mettent, pourquoi pas nous. Vous l'avez compris (et ceux qui ne l'ont pas compris, je les prierais de bien vouloir repasser le CE1 afin d'apprendre à lire les titres au-dessus des textes.) l'Esprit Du Clan is baque (in blaque hin hin.)

Vous trouviez que le dernier Black Bomb A était un peu mou du genou gauche, de la malléole externe droite, ou de n'importe quelle partie du corps que le temps a fait passer d'un état turgescent et raide à une mollesse digne d'un épisode du "Renard" sous Tranxène 2000 ? Vous pensiez que depuis que Loudblast doit se déplacer sur scène avec des déambulateurs (eh oui, on vieillit tous…) leur musique avait pris quelques rides, alors, aficionados du métal venant des 5 coins de l'hexagone (comme l'a dit mon ami Bernard Montiel, un jour de grande forme intellectuelle) vous allez être épatés par le deuxième opus de l'Esprit Du Gland euhhhh du Clan (celle là on a du leur faire au moins 150 fois par jour, mais j'aime bien en rajouter une couche.), intitulé sobrement Chapitre II – Révérence (puisqu'après Chapitre 0 puis le Chapitre 1, ils allaient pas sauter des pages quand même.) Oui je sais je l'ai déjà écrit au-dessus, mais ça me paraît important de le répéter.

En général, une claque, ça fait d'autant plus mal qu'on s'y attend pas, et là, moi, j'ai encore les joues enflées - et non je n'ai rien dans la bouche, bande de petits dégueulasses sodomites et gomorrhéens .

Comme le premier disque m'avait bien fait rigoler (eu égard aux magnifiques paroles teintes de délicatesse et de travail d'expression orale, incluant le vocable "niquer" un bon millier de fois et l'onomatopée "ouais" à peu près autant de fois) mais qu'en même temps, j'avais bien envie de bouger sur la musique, un bon concentré de hardcore (comme Ultravomit, sauf que eux c'est fait exprès), je préparais mes abdos avec 10 séries de 1 abdo, à raison d'une série par jour, que j'ai dû stopper au bout de deux jours par manque de souffle.

Donc, en 1 mot, euh..3 pour résumer cet album : subtilité, puissance, et triskaïdékaphobie.

Subtilité, oui vous n'avez pas rêvé, vous avez bien lu subtilité dans une chronique sur l'Esprit du Flan, euh.. du Clan. Pour qu'il n'y ait pas de malentendus entre nous, la notion de subtilité doit s'entendre ici comme une notion relative à la discographie du groupe, et non en tant que valeur intrinsèque. (Putain si on m'avait dit un jour que je parlerais de l'immanence d'une valeur par rapport à sa transcendance dans une chronique sur EDC, j'aurais pas signé.) Bref, oui, subtilité, car contrairement aux Chapitres 0, et 1 où tout le groupe s'était acharné dans un Hardcore pluôt old-school, finalement assez répétitif, là les guitaristes ont repris leur manche à deux mains (comme Roberto Malone avant un tournage) et on composé des riffs beaucoup plus fouillés, influencés bien plus par Gojira (notamment sur "Le venin" ou "Salva me") que par Agnostic Front. Pour faire court, beaucoup plus de métal que de hardcore. Alors opportunisme, ou réelle évolution du groupe ? Difficile de se prononcer, et pour tout dire, je m'en fous. On est loin du plagiat, mais plus de l'appropriation d'autres styles pour étoffer la musique. Ils ont réussi aussi à faire une plage acoustique, assez chouette, et intéressante dans le concept puisqu'elle reprend une partie des paroles de toutes les chansons de l'album en faisant une synthèse calme de toute la haine et la rage déversée dans les plages précédentes.

Subtilité aussi dans les paroles, on n'est plus complètement dans les clichés de rap plus usés que mes talons de rangers. Là aussi une évolution vers le métal également, plus de paroles personnelles, d'analyse du monde ("Talion", "Le venin", "Salva me") mais les revendications sont toujours là, toujours un peu caricaturales, les "Allez tous vous faire niquer" également, mais bon, ça fait partie du folfklore et de l'image du groupe.

Puissance : qui saute aux oreilles, tant la prod est herculéenne : des guitares lourdes mais finement mixées, ce qui autorise tous les jeux, du plus brutal au plus mélodique, une batterie avec caisse claire qui claque, vrombissement de grosse caisse dans les périodes furieuses, une basse bien présente, et une voix énaurme, mis à part lors du featuring d'Es La Guerilla, avec leur chanteur tout pourri qui n'a pas de voix.

Triskaïdékaphobe : Qui a peur du chiffre 13. C'est inclus dans l'album puisqu'il contient 12 plages, preuve que les mecs de l'Esprit du Klan, ils ont beau jouer les durs en marcels devant des rideaux en fer-de-magasins-avec-des-tags-dessus-pour-montrer-qu'on-est-bien-de-la-banlieue, ils ont quand même peur du chiffre 13 et je crois que je viens de démontrer cela avec un certaine perspicacité et un certain brio.

Bref, en résumé, sklizorpe.
C'est un mot que je viens d'inventer (en donnant un coup de pied dans mon clavier - c'est mon générateur manuel de mot - ) pour dire que l'album d'EDC, je l'ai bien aimé. Ceux qui écoutaient ce groupe dès le départ (c'est à dire tous les coreux de base) vont les traiter de vendus, c'est fortement probable. L'Esprit du Clan abandonne le hardcore pur et dur pour un métal honnête teinté de hardcore. Ce n'est certes pas l'album de l'année mais à tout prendre je préfère une dose d'EDC plutôt que deux barils de Mass Hysteria.

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Chroniques à la... $am ! Février 2008

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