Iron Flesh - Limb After Limb
Chronique
Iron Flesh Limb After Limb
Bien qu’il ne bénéficie pas encore de la notoriété et reconnaissance qu’il serait en droit d’avoir le combo de Julien Helwin continue néanmoins tranquillement son petit bonhomme de chemin, gagnant de nouveaux fans à la force du poignet aussi bien en studio que sur scène. Désormais signé chez War Anthem Records celui-ci livre aujourd’hui un troisième album pratiquement deux ans jour pour jour après l’excellent
« Summoning The Putrid », et qui ne va pas dépareiller dans une discographie désormais bien remplie et surtout de qualité constante. Car ce nouveau chapitre va s’inscrire dans la droite ligne des précédents, jouant toujours sur le côté Suédois originel et alternant entre morceaux courts particulièrement débridés et plus longs aux accents Doom et rampants, à l’humidité permanente. Nulle surprise n’est effectivement à attendre ici mais comme d’habitude le résultat va être à la hauteur des attentes et reconnaissable immédiatement, comme va le prouver « Overthrow Ov The Sermon Ov God » qui va servir de parfaite mise en bouche et donner le ton de ces presque cinquante minutes d’excellent son grassouillet et humide.
En effet ici le groupe balance toute sa traditionnelle panoplie technique où vitesse et lenteur se côtoient en bonne intelligence entre des rasades de mid-tempo parfait pour le headbanging, afin de densifier une musique toujours impeccable et aux légers accents épiques. D’ailleurs les gars ont visiblement décidé de miser sur le groove en ce début de disque, vu que « Cursed Within » qui s’enchaîne dans la foulée va rester sur cette rythmique en médium jouée en continu et qui amène une ambiance inquiétante et très noire, point qui va trouver son paroxysme sur les plages les plus bridées et les plus longues de cette galette. Cependant bien que restant basées sur un ralenti manifeste et une sensation permanente d’écrasement celles-ci vont aussi jouer sur de l’alternance et quelques subtiles variations, afin de ne pas donner l’impression de se répéter sur la longueur et garder ainsi l’attractivité générale. En effet avec « In Agony You Must Reborn » vont être ajoutés des plans débridés à outrance (afin de jouer plus sur la diversité et offrir ainsi plus de profondeur), ou encore des ambiances hypnotiques et solaires de « Honor In Death » (qui vont émerger au milieu du déluge de noirceur qui se montre ainsi moins imperméable et impénétrable que prévu initialement). Cependant « Blessed Be The Creators » va lui rester planté en mode Doom du début à la fin et dévoiler un rendu empli d’une certaine tristesse et mélancolie (dont le solo est le point d’orgue) où la pression reste contenue, mais semble cependant vouloir exploser prochainement.
Celle-ci va complètement apparaître sur le dépouillé et primitif « Limb After Limb » mené tambour battant et aux accents frontaux directs et sans concessions, ceux-ci continuant d’ailleurs sur leur lancée que ce soit sur le furieux « To Become One With The Dead » (qui semble inspiré par le Punk le plus primaire) où le déchaîné « As Ghouls March On » aux blasts fracassants et qui pue la Suède plus fortement encore (et où un soupçon de tristesse se fait entendre), prouvant une fois de plus que les mecs sont aussi consistants en mode foudroyant que sur l’éloge de la lourdeur. Si on passera volontiers son tour sur l’étonnant « Sacrorum Profanationem » qui lorgne vers le Black dans toute sa bestialité sans pour autant captiver (vu que ça reste assez plat et inintéressant), au contraire de la surprenante conclusion instrumentale intitulée « Procession Of Living Cadavers » aux accents tristes et plein d’espoir (notamment du fait de ce démarrage au violoncelle apaisant et propice au souvenir et au recueillement), qui clôt parfaitement un disque impeccable de bout en bout à l’instar des précédents. Toujours aussi inspiré le quatuor signe une œuvre un peu plus dense qu’auparavant tout en restant totalement dans sa ligne de conduite et sans lassitude aucune, de par la fluidité de l’écriture et l’expérience de ses membres qui n’en font jamais des tonnes et privilégient le feeling à tout le reste. Semblant enfin sortir de l’anonymat relatif dans lequel il vivotait depuis ses débuts IRON FLESH a définitivement tout pour plaire au plus grand nombre, et gagne doucement mais sûrement de nouveaux fans à la sueur de son front et par un travail de tous les instants prouvant qu’il est bel et biens un des étendards de haut-niveau de la scène Death nationale (pourtant particulièrement relevée). En espérant que cette nouvelle visibilité lui permette de gravir le dernier échelon vers une reconnaissance méritée, tant ses divers enregistrements méritent qu’on s’y attarde vu qu’ils sont aujourd’hui parmi les plus intéressants de tous ceux sortis ces dernières années dans l’hexagone en matière d’extrême.
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