Iron Flesh - Summoning The Putrid
Chronique
Iron Flesh Summoning The Putrid
A peine un an après la sortie de l’excellentissime
« Forged Faith Bleeding » l’ultra-productif Julien Helwin est déjà de retour avec son successeur annoncé depuis quelques temps, et fortement attendu tant son projet ne cesse de prendre de l'ampleur sur la scène hexagonale. Si souvent qualité et quantité ne font pas bon ménage cela n’est pas le cas ici du multi-instrumentiste toujours aussi motivé, et qui continue d’écrire et d’enregistrer à tour de bras avec une incroyable régularité qualitative et une cohésion dont beaucoup pourraient s’inspirer. Si les traditionnelles couleurs noires, blanches et rouges (signées Agus Zoer) qui caractérisaient chacun des artworks ont aujourd’hui disparu au profit du vert majoritaire la pochette elle (dessinée cette fois-ci par l'islandais Skaðvaldur) reste toujours aussi magnifique, alors que musicalement rien n'a changé (hormis une signature chez les nordistes de Great Dane) tant ça reste dans la droite ligne de ce qui a été fait jusqu'à présent. Cependant tout cela va voir l'ajout d'une densité et d'une homogénéité encore plus forte, portées notamment par un équilibre plus important entre les morceaux débridés et ceux plus lents et rampants qui font aussi le charme du boulot du girondin.
On sait en effet que celui-ci aime régulièrement abreuver son auditoire de parties presque Doomesques et ici il s'est totalement lâché, tant celles-ci vont accentuer encore plus la noirceur ambiante et faire du bien après des passages endiablés et menés à cent à l'heure, comme cela est le cas au début de cette galette. Car histoire de donner le ton dès le départ le court « Servants Of Oblivion » est parfait de ce point de vue-là tant il se montre frontal, direct et ultra-énergique via un côté Punk affirmé et quelques séries de blasts bien sentis qui servent de parfait défouloir après la courte introduction lourde et sombre. Même point de vue concernant le tout aussi énervé « Relinquished Flesh » aux accents mid-tempo plus prononcés (et propices au headbanging) qui jouent l'alternance avec les passages blastés et joués à fond les ballons, qui donnent l'impression d'avoir droit à la suite de la compo précédente. Pourtant dès la plage suivante via « Demonic Enn » le changement de ton est radical vu que le rythme va ralentir à un point de non-retour et ne jamais remonter, vu que ça va rester sur une base Doom poisseuse au possible où la basse écrasante donne une sensation d'écrasement supplémentaire, afin d'amener un côté inquiétant sans pour être autant linéaire. Car on sait qu'il est facile de tomber dans la redondance avec ce genre de rythmique ultra-bridée et des riffs sans fioritures, cependant on avait déjà remarqué la capacité du "groupe" à éviter cet écueil du fait d'une certaine sobriété dans la manière d'obtenir le rendu souhaité. Et effectivement c'est encore ici le cas que ce soit avec ce titre comme ceux qui s'inscrivent dans cette droite ligne, et tout d'abord avec l'excellent « Cursed Beyond Death » qui bien que gardant la même base montre un supplément de lumière et d'espoir, aidé par une dynamique légèrement plus présente. Point de vue partagé sur le long et suffocant « Death And The Reaper's Scythe » que l'on sent prêt à exploser à tout bout de champ (via quelques relents légèrement Heavy) mais qui reste bien calé dans sa direction initiale, tout en misant sur un soupçon de luminosité supplémentaire, tout le contraire de « Convicted Faith ». Ici c'est l'obscurité totale qui prend le dessus via un riffing glacial et inquiétant qui nous plonge dans la longue nuit polaire, d'où émerge une certaine nostalgie comme si la fin était proche et que l'heure du bilan était atteinte, d'ailleurs c'est cette composition au bridage imposant qui clôt cette galette comme pour jouer le contre-pied.
Cependant en amont outre les instants de furie brutes et sans concessions qui servaient de doublette initiale, l'enchaînement « Incursion Of Evil » et « Thy Power Infinite » l'est tout autant, vu que ça ne débande pas un instant même si quelques courtes parties en medium apparaissent pour faire remuer la tête et ainsi amener un soupçon de variété supplémentaire, tout comme le solo inspiré et instinctif (d’ailleurs bien qu’étant rares ces derniers sont toujours en totale cohérence avec l'ensemble). D'ailleurs pour rester dans la diversité il faut saluer l'excellentissime « Purify Through Blasphemy » plus solaire et mélodique et aux accents Suédois plus marqués, qui sans tomber dans le Mélodeath de bas-étage comporte néanmoins certains éléments typiques du pays du roi Carl XVI Gustaf.
Du coup il fait peu de doutes que malgré une année 2020 presque terminée ce second long-format trouvera sans peine sa place dans les bilans annuels, tant il se situe dans le haut du panier des sorties Death françaises qui ont été pourtant forts nombreuses et qualitatives. Se plaçant désormais dans les têtes de gondole du genre au sein de notre beau pays IRON FLESH maîtrise facilement son sujet sans en faire des tonnes, conservant sa force de frappe et sa fluidité qui ont fait sa réussite incontestable dès sa création il y'a trois ans à peine (et aux promesses déjà nombreuses à l’époque). Parfait dans sa durée comme dans son contenu ce cru 2020 dépasse donc logiquement son prédécesseur (pourtant déjà très bon), et si la logique est respectée le prochain volet sera encore supérieur et déboulera d'ici peu de temps… c'est tout ce qu'on peut souhaiter à son géniteur et à ses acolytes sur scène qui ont tout compris dans la manière de faire sonner comme il faut le Metal de la mort dans ce qu'il a de plus addictif et viscéral.
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