S’il y avait UN album que j’attendais d’oreilles fermes en 2022 c’était bien celui-là et pour cause, après la tuerie
« Infinite Punishment » qui m’avait retourné comme une crêpe, atterrissant directement dans le top 3 des albums à s’enfiler lors des matins difficiles ou des sessions à reculons à la salle de sport. Cinq ans plus tard nos petits Canadiens sont donc de retour et (oh surprise !) ils ne se sont pas vraiment calmés (l’album débute d’ailleurs par un « I am pain » en guise d’avertissement) ! On ne va pas se mentir, personne ne s’attendait à une quelconque surprise en terme musical, ce nouveau bébé allait être dans la droite lignée de son ainé, c’était écrit et c’est le cas. Mais la qualité est-elle au rendez-vous ? La note ci-contre vous a évidemment donné la réponse (ma réponse en tout cas). Oui ce quatrième album maintient le cap et la barre reste haute, même si contrairement à son prédécesseur j’émettrai une (petite) réserve cette fois-ci.
Avec une telle pochette, digne d’un album de brutal death (ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’on retrouve sur certains t-shirts du groupe le logo QCHC – Québec City HardCore - sous forme TXDM), on se doutait bien évidemment que Get The Shot n’avait pas viré sa cuti (et a d’ailleurs gardé exactement le même line-up, en passant). Même si le groupe n’a pas effacé les toutes petites notes de douceur dont il nous gratifiait déjà auparavant (avec quelques discrètes traces de ‘’chant clair’’ (« Survival Denied », « Deathbound ») et une piste de clôture plus mélodique comme à son habitude (même si « Season Of The Damned II » sonne vraiment comme une « Den Of Torment »-bis, elle reste assez réussie)), le propos ici n’est pas à la rigolade. C’est direct du droit, direct du gauche, uppercut et un bon coup de latte dans les cotes une fois que vous êtes à terre. Et ceci avec une prod bien bodybuildée, autant dire que ça fait mal ! Le quintette, toujours emmené par le pitbull Jean-Philippe Lagacé (un nom qui lui sied tellement bien !) plus vénère que jamais, ne fait toujours pas dans la dentelle avec ce hardcore ultra-burné aux riffs tranchants, mâtiné d’influences thrash pour un résultat totalement abrasif et d’une efficacité redoutable. Les onze pistes présentées ici réserveront donc leur lot de passages à vous dévisser les cervicales que ce soit dans un registre mid-tempo accrocheur (le début de « Seeds Of Dissension », de « Survival Denied » puis à 1’06, l’entame de « Deathbound », de « Bloodbather », « Terminal Slaughter à 22’’ puis 2’23, le début ultra groovy de « Divination Of Doom », de « blind To Peace ») ou lors d’accélérations irrésistibles (« Survival Denied » à 48’’, « Deathbound » à 1’32 puis 3’16, « Bloodbather » à 1’26, « Terminal Slaughter » à 1’14, « Divination Of Doom » à 1’33).
A côté de ça Get The Shot donne l’impression d’avoir voulu accentuer sa facette la plus dense, « Merciless Destruction », qui débute d’ailleurs avec une « Ultimate Warfare » ne misant que là-dessus, regorge en effet de breaks bien bien lourds dans une veine beatdown (« Seeds Of Dissension » à 2’20 puis 3’35, « Survival Denied » à 2’22, « Deathbound » à 2’46, « Bloodbather » à 3’53, « Reign In Blasphemy » à 1’29, « Divination Of Doom » à 1’50 puis 3’42, « Blind To Peace » à 2’43). Si ce n’est pas forcément la facette que je préfère du combo il faut avouer que certains de ces breaks se montrent particulièrement redoutables et puis il y aura même deux ou trois petits blasts pour venir contrebalancer tout ça, la rythmique ne restant de toute façon jamais bien longtemps sur le même tempo. Toutefois, et c’est la réserve dont je parlais plus haut, j’espère que les Québécois n’auront pas la tentation d’appuyer encore un peu plus cet aspect de leur musique sans quoi, de mon point de vue, ils franchirait un cap qui les ferait basculer dans le
too much. Les breaks lourdingues c’est bien mais à petite dose et à mon goût le groupe n’est jamais aussi inspiré et menaçant que lorsqu’il laisse au contraire parler ses accents les plus thrash. J’espère sincèrement qu’il ne fera pas la même bêtise que The Acacia Strain par exemple.
Cette petite inquiétude mise à part, Get The Shot nous délivre ici encore un album plus que solide. Un riffing acéré, une section rythmique béton, des variations de tempo à foison, des breaks bien lourds, quelques blasts et toute la rage d’un frontman déchainé entre éructations et growl des familles… Bien que je garderai une préférence pour son prédécesseur, « Merciless Destruction » est un album d’une sauvagerie sans borne et qui devrait combler les fans du groupe. C’est pas finaud certes mais pour se réveiller après une nuit difficile ça fait l’effet d’un expresso en intraveineuse.
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