Le Prochain Hiver - Talvi
Chronique
Le Prochain Hiver Talvi
Après des débuts bien lents, LE PROCHAIN HIVER est enfin lancé. Le groupe tenu par le génial Hylgaryss (DARK SANCTUARY, VIDE…) avait effectivement alléché la scène black metal en 2017 avec un EP sortant sur le tout jeune label AotiFid, puis il n’était revenu que 4 ans plus tard, avec le magnifique Hiver 96. C’était alors Drakkar qui l’avait pris sous son aile. La collaboration n’aura pas tenu, et c’est maintenant chez un autre Français très appliqué que l’on retrouve LPH : Antiq. Les plus observateurs auront remarqué plusieurs hasards surprenants avec mon groupe Enterré Vivant : un premier album la même année, un deuxième album la même année encore, et surtout les mêmes labels, Drakkar d’abord, Antiq ensuite. Et c’est une fierté incommensurable que de partager des points communs avec l’une des personnes qui m’ont le plus marqué dans la scène du black metal…
Et cette fois-ci encore, je suis totalement subjugué par les compositions de Talvi. Comme les vieux fans d’ANTHEMON doivent s’en souvenir, le nom de l’album signifie « Hiver » en finnois. Une piste a ce même nom, mais les autres sont soit en français (« Allégeance », « Le grand départ », « La fonte des neiges »), soit en anglais (« Facing the First Snow », « Ashes »). Elles font toutes entre 6 et 10 minutes, pour un total de 48 minutes. Finalement c’est plutôt similaire à l’album précédent. Musicalement aussi, la continuité est de mise. Nous retrouvons les mélodies et la mélancolie des anciennes compositions, avec des claviers qui prennent par moments le pouvoir et avec des vocaux masculins toujours aussi charismatiques, sincères et habités. Sauf que…
Sauf que finalement, un élément majeur a complètement changé et amène alors un nouveau visage à LE PROCHAIN HIVER. Et cet élément, ce sont les vocaux de choriste qui accompagnent pratiquement chaque piste. Sur Hiver 96 il y avait une voix synthétique, très originale, qui créait une identité bien particulière. Je n’arrivais pas à déterminer s’il s’agissait d’une voix féminine retravaillée ou d’un clavier qui reproduisait un chant aigue. Mais j’adorais le rendu. Eh bien Hylgaryss s’en est peut-être lassé, il a décidé de ne plus y faire appel. Et à la place, il n’est pas allé chercher très loin puisqu’il a demandé à sa partenaire de (très) longue date de se joindre à lui. Il s’agit de Dame Pandora, partenaire depuis plus de 20 ans au sein de DARK SANCTUARY. Une valeur sûre, donc, qui montre une nouvelle fois toutes ses capacités et qui ajoute une nouvelle pointe de tragédie aux compositions.
Sa participation ajoute un énorme côté organique à l’album, tout comme l’apparition d’instruments à cordes acoustiques. L’album est savoureux et doux tout en étant par moments plus âpre. Il bénéficie d’un charisme fort et donne toujours envie d’être réécouté, comme si ses 48 minutes n’en avaient été que 15. Difficile de lui résister, mais difficile aussi de dire s’il est meilleur que son prédécesseur. Inutile d’essayer de le déterminer finalement puisque leurs différences permettent de les apprécier tous les deux séparément… Talvi a en tout cas pour lui la capacité à créer des images gelées de mélancolie, comme si SAOR se retrouvait emporté dans la tristesse des souvenirs de Hyôga de Saint Seiya,
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