Protogonos - Silent Oppressor
Chronique
Protogonos Silent Oppressor
Alerte rouge, chronique de metalcore en approche. « Silent Oppressor » est le deuxième LP des Français de PROTOGONOS après « From Chaos to Ashes » (2019) et l’EP « Ex Nihilo » (2017), cela commence donc à faire une discographie conséquente et l’on imagine facilement que la formation a eu le temps de peaufiner son style et de trouver son identité. C’est d’ailleurs, il me semble, le cas à l’écoute de ces onze compositions qui, même si elles s’inscrivent toutes pleinement dans le style évoqué, apportent également une petite touche d’originalité avec leurs nombreuses sonorités synthétiques, à moins que ce ne soit un gimmick somme toute courant de la scène, je ne saurais dire…
Mais alors plus précisément, que trouve-t-on dans ce disque ? Eh bien, pas évident à décrire pour une personne peu familière de cette mouvance. Du côté du chant, il y a un peu de Jeff Walker, ce qui est plutôt cool car c’est clairement l’un des meilleurs dans le registre criard et que, par conséquent, la voix éraillée du chanteur de PROTOGONOS est carrément plaisante. Elle l’est en revanche beaucoup moins dès lors que l’on s’envole vers des refrains clairs, ceci étant bien entendu l’incarnation de tout ce que je déteste dans le metal contemporain mais voilà une pure histoire de goût, je ne voudrais pas non plus rebuter l’auditeur curieux.
Musicalement, on navigue entre les eaux d’un death mélodique bien exécuté quoi que quelconque et les bons gros passages arythmiques traditionnels sans lesquels le metalcore ne serait pas du metalcore. Là encore, c’est sûr, il faut aimer ça car nous en bouffons sur tous les titres, matin, midi et soir. A la décharge des musiciens, je dirais tout de même que l’adjonction de plans électros bonifie ces instants en les rendant moins basiques qu’ils ne sont en réalité (ce qui n’enlève rien à leur efficacité), le seul vrai et unique défaut de « Silent Oppressor » étant définitivement pour moi la voix mélodique qui met de la mièvrerie là où ce n’est pas nécessaire. En effet, le fond death metal, lorsqu’il se fait sentir (sur « Scars » par exemple) avec ses quelques blasts, est plutôt séduisant et laisse à penser que, sur scène, les mecs doivent préparer une bonne purée. Alors pourquoi tout gâcher ? Parce que le genre l’impose ? Parce que le chanteur ressent un irrépressible besoin de montrer qu’il sait moduler et qu’il n’est pas qu’une brute ? Parce que les filles aiment ça ? Parce qu’ils trouvent ça beau ? Parce que cela permet de camoufler des passages mous du genou ? Je ne vois aucune bonne réponse à toutes ces interrogations, la panacée n’étant finalement atteinte que lorsque les guitares se muent en hachoirs à viande et que le vocaliste éructe. Donc, pour ma part, un simple EP avec uniquement ces derniers ingrédients, ce serait le top, mais un album complet à me farcir des plans dignes du générique des « Frères Scott » (oui, j’ai honte, je connais), ce n’est plus possible.
Sinon, je mets une petite mention spéciale pour le nom du titre « Assistant to the Regional Manager », pour le moins original et pragmatique au sein d’un univers qui m’a l’air somme toute davantage porté sur la science-fiction que sur les profils LinkedIn, ça a le mérite de m’avoir fait marrer (il m’en faut peu).
Allez, en synthèse, que faut-il retenir de la musique de PROTOGONOS ? D’une, elle est maîtrisée et sait se montrer puissante. De deux, elle sonne à mes oreilles plus originale que la moyenne du fait de l’usage des claviers. De trois, elle tombe dans tous les pièges du metalcore actuel. Par conséquent, à vous de voir si c’est votre came !
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