Oh non ! Encore un groupe de
metalcore qui demande une chronique… Et c’est bibi qui s’y colle (je n’ai reçu aucune menace, rassurez-vous). Allons-y pour les présentations :
ECHOES OF NIHIL nous vient de Belgique, un premier EP éponyme est déjà paru en 2022 et la petite troupe est revenue à la charge en fin d’année dernière avec cinq nouvelles compositions qui ont pour particularité notable d’avoir été enregistrées et mixées par l’incontournable
Déhà. Ce mec est décidément partout.
Cela n’est peut-être pas grand-chose mais c’est au moins la certitude d’avoir affaire à une bonne production, claire et puissante, certes générique mais parfaitement professionnelle pour une formation encore débutante. Si mon article pouvait s’arrêter là, je serais ravi, il va cependant bien falloir que je glisse un mot sur la musique.
Evidemment, qui dit
metalcore dit chant
hardcore (check), refrains mélodiques (partiellement check), phrasé parfois rappé (check), riffs carrés (check), gros breakdowns d’enculés (check), passages purement
métal avec solos (check) et compositions brèves (check). Il existe bien d’autres poncifs relatifs à ce style mais déjà quand tu coches ceux-là, tu peux dormir tranquille. Pourtant, au-delà de mes a priori justifiés par l’expérience, il va me falloir reconnaître en toute honnêteté que les Belges réussissent là où tant d’autres ont échoué. Ils utilisent pourtant exactement les mêmes ficelles, ils ne sont pas plus brutaux, encore moins plus techniques, je ne saurais même pas clairement expliquer pourquoi «
Nothing to Hold On » ne me file pas de l’urticaire ou un furoncle au cul.
Peut-être parce que je trouve le timbre de voix du chanteur bien groovy ? J’avoue apprécier ses alternances vocales, tantôt dans un pur
hardcore gueulard et colérique, tantôt dans des descentes vers un joli growl bien maîtrisé. Et, surtout, il ne nous fait pas le coup des voix claires à chaque titre, rien que pour cela il a toute ma reconnaissance.
Peut-être aussi que je trouve les ralentissements mieux amenés et plus intelligents que d’habitude (« Blood Moon »), s’inscrivant de façon naturelle dans les compositions là où, trop souvent, on sent qu’il faut juste remplir le cahier des charges du « gros méchant ».
Enfin, peut-être que l’énergie et l’efficacité des titres rallument un peu de vie dans mon cerveau éteint par une semaine de labeur. La musique est simple, directe, elle a un peu le parfum de l’Amérique, elle pousse au mouvement, donne envie d’aller faire du skate, « The Rage Comes Out » pulse comme du bon
DOWNSET, en définitive c’est à peu près tout ce que j’attends de ce genre musical généralement honnis de mes enceintes.
Il restera maintenant à confirmer les bonnes choses entrevues ici sur un format plus long, c’est là qu’on verra si
ECHOES OF NIHIL dispose de suffisamment d’arguments pour faire carrière, ce que je souhaite car remettre un peu de virilité dans le
metalcore ne serait pas superflu tant ce genre tend à s’enliser dans les problématiques adolescentes. Je ne nie bien évidemment pas le mal-être de cet âge, mais quand j’écoute une musique faite par des adultes, j’attends d’eux qu’ils aient dépassé le stade des frustrations lycéennes, sinon je me siffle du Kyo ou du BB Brunes. Donc merci à vous amis belges de remettre un peu de sérieux dans ce genre musical, sans en renier les codes mais en les jouant de façon mature et audible pour un adulte.
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