Strivers - Precious Core
Chronique
Strivers Precious Core
Bon sang, une pochette pareille, même pour une sortie estampillée metalcore, il fallait oser. C’est qu’il a drôlement grandi My Little Pony, il est devenu le Cheval pâle (quatrième cheval, portant la Mort) mais tout en restant coquet avec sa crinière couleur prune ainsi que la garniture fleurie… Je l’avoue, le visuel de ce « Precious Core », premier album des Toulousains de STRIVERS après un EP (« Overcome) sorti en 2018, m’a donné envie de taquiner mais, au moins, le quatuor ne pourra pas être accusé de masculinisme. Ah si, parce qu’il n’y a pas de femmes dans le groupe mais l’heure n’est pas au débat stérile, on se fiche de savoir qui a pris rendez-vous pour une vasectomie. Je ne devrais pas écrire pendant l’apéritif ? Peut-être, seul Dieu peut me juger disait la philosophe Kenza, du Loft 1, à qui voulait bien la lire.
Et après tout, on s’en branle un peu non de l’artwork ? Bah non, pas vraiment en fait, parce que souvent ça finit sur un t-shirt et que je ne suis psychologiquement pas prêt à arborer une licorne, ma copine non plus d’ailleurs car si nous faisions le test H/F de Stéphane Edouard, elle aurait probablement plus de H que moi… Allez, ma vie privée, ça en revanche, on s’en branle copieusement. Par conséquent, ils valent quoi ces huit titres pour un peu moins de trente-cinq minutes ? Hé bien, étonnamment, le contenu est bien plus couillu que ce que laissait craindre l’emballage. Metalcore certes mais, d’une, avec un sacré niveau technique qui peut venir concurrencer sans problème quelques solides formations de heavy metal traditionnel, de deux le seuil de brutalité est au-dessus de ce que l’on attend généralement de ce genre musical. Par conséquent, nulle nausée à l’horizon causée par un excès de chant clair noyé dans les larmes de la frustration adolescente, zéro clavier, ici ça joue sérieusement, avec des musiciens carrés, un frontman efficace et une certaine facilité pour écrire des morceaux accrocheurs.
Comme en plus le groupe a la bonne idée de ne pas chercher à engorger son disque avec des compositions de seconde zone, des reliquats de répétition, on se retrouve avec un album plutôt solide, certes brut de décoffrage comme on le disait il y a vingt ans, pas transcendant non plus mais pour un résultat très honorable. Pour tout dire, je n’ai eu à aucun moment l’envie d’appuyer sur « stop » et je l’ai écouté plusieurs fois, cela me suffit amplement pour dire que c’est du bon boulot. Après, est-ce que c’est suffisant pour signer avec une Major ? A ce stade, j’ai des doutes, cela manque encore de hit single, certains effets vocaux sont un peu moisis (je pense à un SNAKESKIN du pauvre, le projet solo d’un des mecs de LACRIMOSA) mais heureusement rares (une seule occurrence il me semble), et il manque encore ce petit supplément d’âme qui permettra de faire basculer une écoute de « plaisante » à « incroyable ».
Il reste que pour un premier jet, STRIVERS parvient déjà à montrer de très belles choses, notamment en ce qui concerne le professionnalisme indéniable de sa démarche : bonne production, jeu irréprochable, chant juste qui reste dans le strict périmètre de l’extrême, nous partons donc sur des bases solides pour construire l’avenir.
L’air de rien, dans cette chronique, il y a tous mes encouragements pour la suite.
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