Le
hardcore New York Style… Sans doute le genre le plus monolithique et résistant qui soit, imperméable aux modes, à la pollution, au réchauffement climatique, au chômage, au wokisme, à la Covid, à la crise des subprimes, aux guerres, à l’obésité morbide, pour tout dire : un cafard. C’est vrai qu’en général les mecs de ce mouvement sont Straight Edge à mort, donc c’est sûr que si tu fais du sport et que tu élimines de ta vie les drogues, légales (alcool, tabac…) ou non, et le sexe (je n’ai jamais vraiment compris ce point d’ailleurs, qui sent le protestantisme à plein nez), donc les problèmes de gonzesses (j’assume totalement cette phrase de gros beauf hétéro), tu survis plus longtemps, ce qui te donne par conséquent l’occasion de multiplier les projets musicaux. Et c’est le cas des membres de
THE GREAT LIE puisqu’ils proviennent, pour ne citer que les plus connus, de
MADBALL ou encore de
NEGLECT, soit pas vraiment des trucs de rigolos, surtout concernant ce dernier qui butte encore à mort en dépit d’un son qui passerait sans doute aujourd’hui pour un peu faiblard. Bref, on s’en cogne non ? Tout à fait.
Déjà,
THE GREAT LIE, c’est trois EP et un single sortis depuis 2018 avant cette nouvelle fournée qu’est «
Vertigo ». Pas foutu de faire un album complet ? Peut-être… Pas l’envie de faire un album complet ? Peut-être aussi… Il va donc falloir se contenter de ces six titres envoyés en quinze minutes trente, avec en guise d’apéritif jus détox les deux minutes de « Everything Ends » : esprit
punk hardcore, gros « ohohoho » scandés en chœur viril, typiquement le genre de chanson qui fout le feu à une fosse (commune ? Septique ? Je me perds en conjectures.) Quant aux cinq autres morceaux, s’ils sont légèrement plus longs (jamais plus de quatre minutes dans tous les cas), ils ne dévient pas d’un poil de cul de la cible : exécuter un
hardcore simple, basique, évidemment efficace, évidemment respectueux des codes et n’ayant finalement que très peu d’accointances avec le
metal, voire aucune en fait.
Cependant, ne nourrissez pas de faux espoirs en
THE GREAT LIE : même si cela provient des US et que les mecs ont le CV certifié « 100% street cred », cela n’en fait pas pour autant un monstre incontournable. En effet, les titres sont plutôt convenus, je pense régulièrement au
BIOHAZARD du début des années 90 sans pour autant se hisser à son niveau et donc même si cet EP est parfaitement délectable, il ne restera qu’un met de consommation courante, sans doute même pour les plus acharnés du genre. Mais est-ce réellement un défaut ? En effet, d’un point de vue purement stylistique, la formation fait parfaitement le boulot et j’ai entre les oreilles un pur produit estampillé
HxC sur lequel je n’ai vraiment aucun reproche à formuler tant les consignes du cahier des charges sont respectées. Toutefois, en tant qu’auditeur aux goûts versatiles, c’est vrai qu’il me manque un peu de la lourdeur crasse de
NEGLECT, d’un soupçon de modernité parce que je ne suis pas un puriste et que, par extension, j’aurais sans doute du mal à encaisser un LP, soit le double de la durée de cette sortie. Mais cela n’est jamais qu’une question de loi de l’attraction, je n’ai pas besoin de davantage de démonstration de force pour comprendre que
THE GREAT LIE est une formation qui contribue à faire exister le
hardcore, davantage un mode de vie qu’une musique d’ailleurs.
Du côté de la pochette, les spécialistes reconnaîtront le travail de
Robin Wiberg, son coup de crayon très punk correspondant idéalement aux ambitions musicales. Rien de très neuf donc mais que du très bon !
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