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Deviser - Evil Summons Evil

Chronique

Deviser Evil Summons Evil
Deviser est un vieux de la vieille. Pas seulement de la scène grecque au demeurant, mais de la scène BM en général où le combo est apparu au tout début des années 90’ avec deux demos peu notables, avant d’accoucher d’un premier album longue durée près de 6 années après, Unspeakable Cults, qui a, lui, plus nettement marqué les esprits. Son BM mélodique, bercé d’ambiances occultes, avait trouvé sa voie, bien des décennies avant que la mode du black atmosphérique ne fasse son trou.

Ce black occulte et mélodique est typique de la scène grecque. Il est né avec Deviser, Necromantia et consorts. Or, à la différence du second, le premier n’a pas connu la carrière que son premier effort laissait augurer, la faute à des productions très inégales, dont le tournant de l’an 2000 a accentué la faiblesse. Running Sore et Seasons of Darkness sont ainsi relativement médiocres, sans originalité ni relief spécifique. L’arrivée d’Evil Summons Evil attisait sans aucun doute une certaine curiosité, mais pas d’impatience particulière, près de 12 ans plus tard.

La surprise est donc au rendez-vous, au sens le plus positif du terme. Evil Summons Evil déboule avec ses 10 titres pour 39 minutes, gage d’une certaine épure. Death is Life Eternal donne le ton ; le son est profond, le rythme est lent, la voix habitée. Les ambiances dégoulinent littéralement de la structure, l’occultisme est partout, en arrière-plan comme au soutien des guitares ou en accompagnement des accélérations. Les solis déchirent le titre à plusieurs reprises (sur la fin de Cold Comes the Night, tout en mélodies), accentuant son caractère chaotique. Le retour aux sources est palpable, avec cette voix presque déclamée. Cold Comes the Night et Absence of Heaven suivent la même voie guerrière, rampante et obscure. Le rythme lent privilégie les atmosphères sombres, propices à l’invocation. Les mélodies sont également omniprésentes. Le propos n’est pas axé sur la violence mais davantage sur des atours mystiques et légèrement rock n’ roll.

Passé ces trois titres d’ouverture, qui pose l’univers du groupe, Tenebrae offre une respiration, qui permet de basculer vers la seconde partie de l’album. Plus enlevé, mais toujours empreint de magie et de mysticisme, ce très court morceau donne l’impression de plonger corps et âme dans un univers féérique sans limite. Of Magick traduit ainsi ce voyage, toujours au gré d’un mid-tempo qui laisse entendre tous les arrangements (comme cette voix off un brin orientale, qui dicte le rythme et l’ambiance) ou les petites arabesques dressées par les guitares. Profond et habité, ce morceau est l’un des meilleurs. Il provoque l’immersion directe de l’auditeur, dans la droite ligne de Tenebrae. Evoking the Moon Goddess l’accompagne sur ce chemin, légèrement plus brutal, mais toujours habité et construit sur une ligne mélodique envoutante.

De nouveau, Where Angels Fear to Tread et Sky Burial permettent une bascule sur le dernier tiers de l’album. Déclamés, portés par une voix invocatrice, ces morceaux sont sans doute les plus lents de l’album, toute proportion gardée, et modifient l’ambiance jusqu’alors proposée, mais sans toucher aux arabesques et aux mélodies à la guitare qui constituent le fil rouge de l’album. Presque doom par instant (Serpent God), ils amènent l’auditeur vers la fin de l’album avec panache, au gré d’accélérations qui tranchent avec le rythme dominant et de mélodies aériennes qui figurent une chevauchée dans les grandes plaines. When the Lights Went Out clôture l’album dans des sphères plutôt heavy, comme une ouverture vers d’autres horizons.

Ce nouveau Deviser est agréable. Il ne renoue pas complètement avec ses origines tant la brutalité n’est pas à l’ordre du jour. En revanche, il se reconnecte pleinement avec ce qui faisait son univers, des mélodies à l’infini, une vraie profondeur de son, des solis heavy aériens et une ambiance occulte digne des beaux moments de la scène grecque.

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Deviser
Black metal
2023 - Hammerheart Records
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Deviser
Deviser
Black metal - 1990 - Grèce
  

tracklist
01.   Death Is Life Eternal
02.   Cold Comes the Night
03.   Absence of Heaven
04.   Tenebrae
05.   Of Magick
06.   Evoking the Moon Goddess
07.   Where Angels Fear to Tread
08.   Sky Burial
09.   Serpent God
10.   When the Lights Went Out

Durée : 38:39

parution
10 Février 2023

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