Withered - Memento Mori
Chronique
Withered Memento Mori
Trois mois après la sortie du très bon album de Deadlock, le label allemand qui s’est installé aux Etats-Unis récemment, frappe une nouvelle fois très fort avec cette nouvelle recrue dénommée Withered. A l’instar de Deadlock point de metal/hardcore au rendez-vous : ce groupe américain formé en 2003 à Atlanta par d’anciens membres d’un groupe de grind/punk, nous livre un death metal magistral bien difficile à définir. Metal instrumental, grind, brutal death, death mélodique, sludge, dark/doom…Tous ces styles viennent en tête lorsqu’on écoute leur riche premier album Memento Mori (un an après leur démo très remarquée). Vous noterez au premier coup d’œil un artwork fort sympathique qui se veut signer par le fameux Paul Romano (Mastodon, Dead To Fall, Hate Eternal…).
Il est clair que le label Lifeforce ne nous avait habitué à une musique si sombre, brutale et complexe. Car une préparation psychologique et auditive sera clairement nécessaire avant l’écoute de ce Memento Mori sous peine d’être entièrement submergé par la musique extrêmement massive que nous envoie Withered dans les esgourdes. En effet Lifeforce ne m’avait pas prévenu qu’il piochait dans ce genre de metal, et la surprise fut immense lors de la mise en place du casque sur mes oreilles ! (Bah oui je m’attendais à un groupe en « core » à la fin ou à du death/thrash mélo quoi !) Et pour la suite donc, c’est la grosse baffe et ceci dès le premier titre « It’s All Said » : vagues de blasts à gogos, gros riffs qui rappellent fortement un Dismember ou un Unleashed, voix death basique du chanteur/guitariste mais efficace accompagnée d’hurlements de l’autre guitariste…Bref vous ajoutez à çà un son mammouthesque et vous obtenez une introduction « plus directe tu meurs » ! L’album débute par deux premiers titres relativement courts (en comparaison à la suite), avec une musique vraiment prenante dès les premières écoutes. « Within Your Grief », titre le plus accrocheur qui n’aurait pas fait tache sur un album de Vehemence avec cette recette brutal death/death mélodique suédois, vous fera encore tenir en haleine grâce à ses riffs mélancoliques entêtants (point de mélodies à la Colony ici).
Nous arrivons ensuite à mon sens au meilleur titre de Memento Mori, « Like Locusts », un hit en puissance qui vaut à lui seul l’achat du cd. L’intro débute, il ne suffira que de quelques secondes à ce titre pour vous laisser bouche bée : imaginez un croisement entre un Katatonia période Brave Murder Day et un Jesu ou un Pelican (Australasia). Le titre de clôture « Among Sorrow » en est de même un très bon exemple. La musique se veut encore plus pesante : riffs et rythmiques extrêmement lourdes (mais écoutez moi cette basse sur la fin de « Like Locusts » !) accompagnés d’une ambiance de plus en plus sombre et triste. Ce style bien sûr alterne avec le côté brutal du groupe virant au gros death metal qui tache ! Mais quelle alchimie mes aïeux ! Près de 9 minutes absolument magnifiques pour ces deux titres ! Certains passages feront tout autant penser à un Mastodon ou encore un High On Fire qui fusionneraient avec un groupe de death metal très influencé Entombed : je pense surtout au titre « Beyond Wrath ». Evidemment Withered ne renie pas ses racines et proposent deux interludes de pur grind/death (« Silent Grave » et « Fear And Pain That Cripples Me ») pour décoiffer mémé : très rapides et redoutables d’efficacité !
Bref au final, on se retrouve avec un premier album qui touche l’excellence, que ce soit l’ambiance noire et oppressante dégagée ou bien cette musique si complexe et indescriptible. Quelques points faibles subsistent quand même : lorsque l'on retrouve ses esprits à la fin de l’écoute (si on arrive jusqu’à la fin car l’album n’est pas aisément domptable), on se rend compte que le côté complexe multi personnalités de Withered n’a pas été entièrement exploité et qu’en conclusion 36 minutes c’est vraiment trop trop juste pour ce style de musique. On reste donc clairement sur sa faim... Lifeforce a fait un choix plus que judicieux en recrutant ses jeunes virtuoses, inutile de penser que l’avenir du groupe va être des plus radieux si ils continuent dans cette voie. Certainement l’un des meilleurs albums du label.
| Mitch 9 Septembre 2005 - 2226 lectures |
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