BABYLON PRESSION officie depuis 1998 mais je suis pourtant passé au travers tout ce temps. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir bien exploré la scène française et cette ignorance aurait encore pu perdurer de longues années si une demande n’avait pas directement été faite pour parler de «
Rock Warrior ». Quant à ceux qui souhaiteront, suite à l’écoute, aller plus loin dans l’exploration de la discographie des Marseillais, ils pourront se régaler des trois LP précédents : «
Travaille, consomme et meurs » ; «
Allez tous vous faire foutre » ; «
Heureux d’être content ».
Côté artwork, même si ce n’est probablement pas voulu, les amateurs pourraient y voir un clin d’œil aux pochettes de
TYGERS OF PAN TANG, l’album «
Wild Cat » notamment. La comparaison s’arrêtera cependant là, le groupe évoluant dans un registre qualifié de
brutal punk metal, style qui fait plus qu’écho dans la sphère purement métallique, la formation étant distribuée par
Season of Mist. Quant au rendu de ces six compositions, il séduira très probablement les férus de
LOFOFORA mais, surtout selon moi, tous ceux qui aiment le côté le plus dur de
STUPEFLIP (« L’épouvantable épouvantail » ; « A bas la hiérarchie » ; « Stupeflip » ; « La menuiserie » ; etc.). D’ailleurs, si je fais ce rapprochement, c’est bien plus pour des aspects vocaux et textuels que musicaux. En effet,
BABYLON PRESSION évolue à un niveau de radicalité que le Stup’ n’atteindra jamais (et ne cherchera vraisemblablement jamais à atteindre) mais le chant écorché frôlant l’hystérie, la plume, l’usage de certains champs lexicaux caractéristiques (« Rock Warrior ») ou encore, évidemment, un sens évident de la
punchline qui marque l’esprit («
on me prend pour un connard, mon gars sûr c’est Bigard » sur « Qui domine ? ») me poussent à la comparaison.
Un autre élément vraiment différenciant pour moi, c’est que les musiciens n’assènent pas de discours politiques moralisateurs tout en sachant traiter avec humour des sujets contemporains tels que le complotisme (« Qui domine ? »), la masculinité (« La bite ») ou les violences policières. Conséquence immédiate : je ne me sens pas idéologiquement pris à partie, même si un titre tel que « Filme la police » donne quand même de bonnes indications quant au positionnement du groupe. Mais, encore une fois, ceux qui comme moi ont du mal à supporter les donneurs de leçon lorsqu’il s’agit de musique pourront apprécier ce «
Rock Warrior » sans être gênés outre mesure.
Marseille oblige, la chanson éponyme est un hommage à
I AM (« Rap Warrior »), le meilleur titre de l’album à mon goût pour son énergie ultra dense ainsi que ses qualités textuelles, l’influence
rap étant de toute façon évidente dans le flow, dans les samples introductifs (« C’est la merde », « Filme la police »), voire dans la dimension sociale des paroles. Plus hip-hop des années 90 donc, le fameux rap « conscient ».
Alors, il déboîte ou pas ce disque ? Evidemment que oui ! Certes, six compositions pour une vingtaine de minutes, c’est un peu court, même pour du
punk et deux morceaux de plus n’auraient pas fait de mal. Cependant, compte tenu de l’énergie déployée, une vraie boule de nerfs, il serait mal venu d’en réclamer davantage. Dans le genre, c’est du gros niveau.
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