The Rottening - Seeds Of Death
Chronique
The Rottening Seeds Of Death (EP)
Décidément le pur son HM-2 originel a sacrément retrouvé des couleurs dans son pays natal ces dernières années, tant on ne compte plus les nouvelles formations bien décidées à perpétuer un héritage historique en remplacement des grands anciens qui ne cessent de s’effacer progressivement de la scène. Car entre la fin déjà datée de DISMEMBER et récemment la mort de L.G. Petrov c’est tout un pan du Swedeath qui est en train de s’éteindre... d’autant plus avec l’annonce récente de GRAVE de stopper provisoirement ses activités (au moins pour cette année), le temps de retrouver un line-up solide. Du coup il faut se rabattre sur toute cette nouvelle vague qui ne cesse d’émerger des quatre coins du royaume, portée autant par de petits jeunes aux dents longues que de vieux briscards locaux qui veulent continuer à faire perdurer la bonne parole. Il n’est donc pas étonnant qu’avec une telle profusion il y’ait à boire et à manger en matière qualitative, car si on est tombé sous le charme des pitchounes d’INTEREMO on a en revanche été nettement moins convaincu par FARSOTH ou encore ONE DAY IN PAIN, qui se montraient beaucoup trop génériques et peu inspirés pour marquer durablement les esprits. Du coup on se demandait dans quelle catégorie il allait falloir classer THE ROTTENING qui a vu le jour en 2021 et propose ici un Ep de vingt-et-une minutes (où l’on trouve en son sein des anciens membres d’INTESTINAL et l’actuel frappeur de FORNHEIM) qui se montre ultra-calibré et sans surprises, mais finalement très efficace avec ce qu’il faut pour faire passer un bon moment sans prétentions et ainsi se retrouver dans la partie des noms à suivre avec intérêt.
Cependant si ça reste encore un peu trop juste pour s’extirper de la redoutable concurrence locale il serait quand même dommage de ne pas se pencher sur cette œuvre, qui a ce qu’il faut pour procurer les sensations recherchées aux auditeurs qui prendront la peine de se pencher dessus. En effet si le son reste typiquement suédois il n’est quand même pas trop grassouillet et se voit même mélangé à une production moderne plus froide et clinique, au rendu impeccable et à l’exécution générale métronomique tel que le court et débridé « Ode To Rot » va le montrer d’entrée. Car nulle intro ou outro ici, ça joue pied au plancher et fort pendant l’ensemble de ces cinq titres et ce premier d’entre eux ne va ralentir l’allure que durant un très court moment, histoire de reprendre sa respiration avant de repartir à l’abordage en jouant sur la rapidité implacable et où se mêle un dynamisme permanent conjugué à une envie de headbanguer communicative. Sans chercher à renouveler quoi que ce soit cette plage montre que les gars savent parfaitement faire sonner leur musique malgré sa simplicité de façade, et si ici ils ont proposé quelque chose de presque rudimentaire le rendu va s’épaissir un peu plus par la suite, et tout d’abord avec « Starless Void » qui s’enchaîne dans la foulée. Si l’on avait furtivement aperçu précédemment que les nordiques avaient le sens du groove ici cela va éclater au grand jour avec cette rythmique Heavy à souhait et ce mid-tempo impeccable, idéal pour secouer la tête et surtout cela va continuer sur toute la durée de cette composition (juste interrompue à la fin où les chevaux se lâchent plus fermement), particulièrement réussie et attractive... un constat que l’on va partager jusqu’à l’ultime seconde de ce moyen-format.
Car aimant visiblement jouer sur les contrastes les mecs vont ensuite balancer le furieux et débridé « Silence For Your God » où ça tabasse fermement et de façon très vindicative, mais sans pour autant oublier de varier son propos. En effet là-encore on retrouve ces éléments remuants et cette écriture sobre et impeccable où ça ne va jamais dans l’excès aussi bien du côté de la durée comme de la technique générale, vu que ça privilégie la fluidité et l’efficacité à la démonstration stérile à rallonge. Cela va encore être le cas du redoutable et varié « Maleficarum » plus sombre et froid que le reste déjà proposé, vu que ça joue plus fort sur l’alternance et la densité des tempos tant la lourdeur s’en trouve renforcée et amenant ainsi un supplément de noirceur avant l’explosion finale aux accents Crust jouissifs. Et comme pour le reste déjà entendu auparavant tout ça se montre absolument délicieux du côté des plans entraînants et remuants (où l’équilibre des forces y est total) et qui offre ainsi un moment imparable qui va lancer parfaitement « Seeds Of Death », qui va reprendre les mêmes éléments en rajoutant encore un soupçon d’obscurité à l’ensemble, tout en n’oubliant pas de varier son propos comme il se doit.
Du coup cette ultime plage conclut les hostilités de très bonne façon vu qu’on ne s’est jamais ennuyé durant toute l’écoute, ni eu la sensation que tout se répète en boucle de façon intempestive. En effet c’est un des bons points qu’il faut souligner ici, c’est que malgré le sentiment légitime de n’être qu’une vaste redite de ce qui a été proposé par le passé par les combos historiques, tout cela reste quand même accrocheur et mené tambour battant avec juste ce qu’il faut de variations pour ne pas lasser. Et même si tout cela est un peu court pour se faire une idée définitive de la valeur de la bande on a cependant de quoi être optimiste pour son avenir, tant tout y est exécuté avec conviction et surtout sans autres envies que celles de faire passer un bon moment à tout le monde en offrant une musique simple et agréable, qui va faire très mal aux cervicales. Parfait pour ouvrir les débats sur scène le quintet a tout ce qu’il faut pour grimper rapidement plus haut dans la hiérarchie, à lui désormais de continuer dans cette voie tant ça serait dommage de changer de direction artistique... vu que l’authenticité et la simplicité il n’y a que ça de vrai finalement.
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