Je le dis de suite, sans préambule : ce n’est pas parce que vous appréciez
SILHOUETTE (voire que vous étiez au
« Klub » en janvier) qu’
ETERNAL HUNT vous touchera. En effet, même si trois des cinq membres font partie du premier, ces deux formations sont stylistiquement foncièrement éloignées, quand bien même toutes deux évoluent sous la bannière du
black metal. L’un est vaporeux, angélique, tout en sensibilité, l’autre s’acharne dans une voie rageuse teintée d’écologie (le laïus introductif d’« A Striking Realization… »). D’ailleurs, le Pan de la pochette contemplant une civilisation en ruine est suffisamment évocateur quant au positionnement thématique des Montpelliérains. Et cela amène un peu de fraîcheur, de renouvellement, même si la grandeur et la toute-puissance de la nature a toujours été un sujet cher au cœur des formations de
black.
Cela dit, au-delà des aspects esthétiques et des capuches, il y a ce premier album, «
An Era of Shame », onze titres pour près d’une heure de musique. C’est beaucoup, c’est ambitieux, ces hommes ont des choses à exprimer et le font de fort belle manière. Sans trop savoir pourquoi exactement, je pense aux débuts de
SHINING, quelque chose dans les tempos, le soin apporté aux solos, une certaine lancinance, cette dent infectée qui pulse du pus dans la gencive… Et une forme de lumière derrière le désespoir apparent (« Through the Hurricane ») qui, sans aller jusqu’à dire qu’
ETERNAL HUNT propose des atmosphères positives et optimistes, permet à l’auditeur de ne pas sombrer dans une profonde apathie.
L’album est dense, c’est un fait, mais il est extrêmement varié. On se bouffe des tempos ultra lourds (« Ritual »), des escapades rapides dans des chemins escarpés (« Voices of a Dissonant System »), l’ensemble sonne étonnamment urbain mais dans un esprit de décadence post crise planétaire, tout est fangeux, baigne dans une lueur verdâtre où les survivants prennent des allures de presque morts et c’est bien cette richesse émotionnelle qui fait de ce LP un très bon album de
black metal à mes oreilles. Aussi agressif que mélodique, colérique ou mélancolique, la clarté des solos en paradoxe avec la sécheresse des rythmiques et ce chant impeccable, méphitique (« The Axiom of Victory »)… Difficile de trouver un quelconque défaut à l’œuvre.
Comme un EP était déjà paru en 2019 («
Primary Instinct »), nous pouvons en déduire que ce groupe est bien plus qu’un simple
side project, tout en espérant ne pas devoir attendre 2030 pour avoir une suite. Qu’est-ce qui succède à la honte déjà ?
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