Après la sortie en 2021 d’une première démo accueillie ici avec les honneurs (
Das Schwert Der Sterne), Vampyric Tyrant poursuivait son petit bout de chemin avec la parution en mars 2022 (il y a donc déjà plus d’un an...) de ce premier album intitulé
Schwarze Schwingen. Une sortie faite à l’époque sur le label Mortal Rite Records (Cruel Force, Diabolic Night, Lunar Shadow, Nuctemeron...) avant que le groupe ne décroche finalement un contrat avec Purity Through Fire pour la sortie en fin d’année dernière d’un EP intitulé
Zorn Und Hass accompagné pour l’occasion des rééditions au format CD de ses deux précédentes réalisations. Bref, il s’en est passé des choses du côté des Allemands et comme souvent, me voilà à essayer de rattraper mon retard faute d’avoir respecté les échéances...
Pour illustrer ce premier album, le duo a laissé tomber les poses nocturnes victorieuses, épée en main, en plein cœur de la forêt sans pour autant chercher à se débarrasser des clichés inhérents au Black Metal depuis maintenant plus de trente ans. Bien moins belliqueuse, la photographie présentée ici en guise d’illustration revêt des atours bucoliques et champêtres évoquant de longues journées d’été à la campagne. Certes, tout cela transpire un petit peu moins la bagarre et les combats épiques mais il y a un côté ancien et romantique qui fonctionne néanmoins assez bien avec le Black Metal mélodique et suranné de Vampyric Tyrant.
Sans grande surprise, la formule employée ici par le duo n’a pas vraiment changé en comparaison des quatre titres de
Das Schwert Der Sterne. On remarque cependant que le groupe a souhaité s’affranchir d’une production trop marquée et ainsi opter pour quelque chose de plus "consensuel". Moins abrasive et famélique que sur cette première démo, la production de
Schwarze Schwingen conserve une partie de son caractère d’antan tout en gagnant cependant en rondeurs et en puissance. Le résultat, forcément moins clivant, n’a perdu ni de son efficacité ni même vraiment de son aura bien qu’effectivement l’ensemble soit effectivement plus "propre" et "lissé".
Alors commençons par les choses qui fâchent. Avec seulement six titres au compteur, il est dommage de constater que Vampyric Tyrant ait choisi d’y inclure deux titres instrumentaux certes sympathiques mais tout de même un poil longuets et répétitifs. En règle générale je n’ai rien contre ce genre de ruptures dynamiques et autres changements d’ambiances mais pour le coup ces deux titres ("Rückkehr" et "Blut Fordert Blut"), qui au passage font davantage figure d’interludes à la sauce Dungeon Synth, plombent vraiment la dynamique de l’album. Déjà parce qu’ils sont assez mal placés, notamment "Rückkehr" que l’on va retrouver juste après le premier titre et qui d’emblée fait tout de suite retomber le soufflé. Ensuite, comme on l’a vu, car ces deux morceaux tendent à s’éterniser inutilement sans créer pour autant de véritable climax. Certes, ces deux compositions ne sont pas fondamentalement mauvaises mais elles auraient malgré tout gagné à être raccourcies et positionnées en introduction et conclusion à ce premier album.
Pour ce qui est des quatre autres titres qui composent ce
Schwarze Schwingen, Vampyric Tyrant se contente de reprendre les choses là où il les avait laissés un an auparavant, puisant ainsi une fois de plus l’essentiel de son inspiration du côté de l’Allemagne (notamment pour l’aspect épique et mélodique de son Black Metal) et de la Finlande (pour certaines mélodies). Ainsi, le duo allemand va alterner accélérations plus ou moins soutenues (entre passages Punk haletants et fulgurances plus intenses comme sur "Schwarze Schwingen", "Ich Bin Dein Tod" et "Tal Der Finsternis"), et séquences mid tempo entêtantes au caractère plus épique (la première partie de « Schwarze Schwingen", la seconde moitié de "Ich Bin Dein Tod", "Tal Der Finsternis" à partir de 4:13, l’essentiel de "Die Saat Der Nacht"). Une formule vue et revue qui n’a rien de bien sorcier mais qui par sa variété dynamique fonctionne plutôt bien sur ce genre de formats relativement allongés (chaque titre (à l’exception des deux instrumentaux) oscille ici entre six et huit minutes). Côté riff, Graf Nekromant fait plutôt bien son travail, notamment pour ce qui est des mélodies qui ponctuent l’album et vous feront voyager dans la campagne allemande au siècle dernier. Cependant, certains passages comme sur "Tal Der Finsternis" à 3:44 se révèlent également plus anecdotiques et peinent à évoquer quoi que ce soit. Un souci que l’on ne trouvait pas sur les quatre titres de
Das Schwert Der Sterne et qui font de ce premier album un disque sympathique mais tout de même moins convaincant que ce que l’on pouvait espérer...
Au moment de faire les comptes,
Schwarze Schwingen aligne malheureusement quelques griefs qui le pénalisent significativement. Entre ces deux titres instrumentaux trop longs au développement inexistant et ces quelques moments un peu trop faciles et plan-plan qui ponctuent chacun des autres titres, ce premier album de Vampyric Tyrant ne répond pas tout à fait aux attentes dressées à l’époque de son excellente première démo pourtant déjà peu originale. On ne pourra pourtant pas reprocher au duo de vouloir essayer des trucs et sortir un petit peu des sentiers battus comme l’atteste cette partie mélodique en chant « clair » (avec quand même un brin d’effet) entamée à 6:33 sur "Die Saat Der Nacht" mais cela ne suffit pas à masquer ces quelques erreurs de parcours qui font de
Schwarze Schwingen un disque sympathique sur l’instant mais pas franchement mémorable pour autant. Dommage...
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