Arcanist - Caustic Apparitions
Chronique
Arcanist Caustic Apparitions
Amateurs de Black Metal produit avec les pieds, voici Arcanist, obscure one man band américain formé par monsieur William Liebermann. Si ce nom ne vous dit rien, sachez que le jeune homme n’en est pourtant pas à son premier coup d’essai puisqu’il compte derrière lui tout un tas de projets aujourd’hui morts et enterrés (Astral Menace, Borealis, Satanic Abortion, Skog...) et qu’il collabore encore à de nombreuses autres formations aux horizons pour le moins variés (Arapaima, Bib, Blood Tower, Hallucination, Thallid, Vulthoom...).
Formé il y a relativement peu de temps, le groupe originaire d’Omaha dans le Nebraska commence à faire doucement parler de lui en participant en 2021 à une compilation intitulée Rocky Mountain Spotted Fever. À celle-ci succèdera très vite la sortie de ce premier album baptisé Caustic Apparitions. Un disque plus ou moins auto-produit dans la mesure où celui-ci est paru sur le label Moonworshipper Records, propriété du dit William Liebermann qui a donc décidé de mettre en pratique l’adage : "On n’est jamais mieux servi que par soi-même".
Bien qu’il ne soit d’aucune originalité, on saluera tout d’abord l’artwork certes, sans équivoque, mais néanmoins fort sympathique avec notamment ce logo absolument illisible signé Osman Ramadanović (Niteris, Obskuritatem, Solipsism, Sulphuric Night, Vampyric Winter...) ainsi que cette tapisserie florale désuète mais néanmoins du meilleur effet. Comme souvent, on sait pertinemment où l’on met les pieds mais ce n’est pas pour autant que l’on n’a pas envie d’y aller avec bon coeur.
Alors en effet, Caustic Apparitions est le genre d’album qui nécessite tout de même d’avoir de très basses exigences en matière de production pour espérer être apprécié à sa juste valeur. Profondément excessif dans son rendu sonore, ce premier longue durée d’à peine vingt-huit minutes ne devrait effectivement avoir aucun mal à tenir à distance toutes les oreilles chastes incapables de supporter ce festival de crachotements, grésillements et autres saturations outrancières. Pour autant, aussi bancale et foutraque soit-elle, celle production n’a bien évidemment pas été choisie au hasard.
Celle-ci sert sans trop de surprise un Black Metal ultra primitif aux sonorités Punk particulièrement prononcées. Mené ainsi le plus clair du temps le couteau entre les dents, la musique d’Arcanist ne s’embrasse d’aucune fioriture, préférant effectivement miser sur l’essentiel plutôt que de perdre son temps en interludes inutiles et autres introductions beaucoup trop longues pour être véritablement pertinentes. Une formule particulièrement abrasive faite de riffs Punk décharnés exécutés pied au plancher, de blasts et autres cavalcades particulièrement soutenues et de gueulantes noyées dans une saturation excessive. Bref, un Black Metal archaïque et sauvage qui évidemment ne révolutionne absolument rien mais qui à néanmoins le mérite de se montrer suffisamment efficace pour convaincre.
Bien que limitée, la recette d’Arcanist ne se contente pas de ces seules fulgurances Black / Punk. Effectivement, William Liebermann prend également plaisir à lever le pied. Certes, celui-ci le fait toujours dans l’excès mais au moins cela permet d’apporter un soupçon de nuances à un album qui en dépit de sa durée peu excessive aurait tout de même fini par lasser et tourner quelque peu en rond. Des titres comme "Sixgill", "Nothing", "Pagan Fire" ou "Levitation" permettent ainsi d’amener l’auditeur sur un autre registre tout en conservant cette fibre Punk / Rock’n’Roll qui participe à l’identité d’Arcanist. Là encore, la formule reste d’une simplicité confondante mais le résultat est là.
Premier album sans grande prétention, Caustic Apparitions se destine, vous l’aurez compris, au amateurs de Black Metal famélique et primitif n’ayant pas peur de fricoter avec une production exagérément cradingue. Certes, tout cela s’avère effectivement très limité et peut-être même un poil redondant pour certains mais la durée particulièrement contenue de l’ensemble (vingt-huit minutes, pas une de plus) et les quelques nuances apportées d’un point de vue rythmique permettent tout de même de rendre le tout pour le moins attrayant. Et si avec ce premier album Arcanist ne chamboulera pas le monde dans lequel on vit, cette petite demi-heure en sa compagnie restera néanmoins un bon moment. C’est déjà pas mal.
| AxGxB 27 Avril 2023 - 634 lectures |
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