Vampyric Tyrant est le projet solo de Graf Nekromant aka Max Stilke qui entre 2016 et 2021 a d’abord opéré en groupe au sein de l’entité allemande Grabunhold (une démo, un EP et un album parus pour les deux derniers chez Iron Bonehead Productions) avant de se lancer dès 2020 dans cette nouvelle aventure. Alors que celui-ci s’apprête à sortir son premier album intitulé
Schwarze Schwingen sur le label allemand Mortal Rite Records (Circle Of Shadows, Diabolic Night, Moortrieder, Nuctemeron...), revenons brièvement sur cette première démo baptisée
Das Schwert Der Sterne qui malheureusement n’a été éditée pour le moment qu’au seul format cassette.
Parue il y a un tout petit peu plus d’un an (janvier 2021) sur le dit label de Kevin Heier, guitariste de Diabolic Night, celle-ci est illustrée par une photographie qui sans originalité aucune va reprendre tout un tas de poncifs éculés (bracelets cloutés, épée fièrement dressée, maquillage chargé, pose nocturne forestière...) mais qui, et je radote comme le vieux de quarante-deux ans que je suis, fonctionne toujours à plein tube chez moi (voilà d’ailleurs une belle expression de vieux).
Démo oblige,
Das Schwert Der Sterne ne va pas faire dans la surenchère. Composée de quatre titres dont un interlude instrumental ("In Den Hallen Des Nachtkönigs"), cette dernière ne dépasse ainsi pas les vingt minutes (20:55). Alors c’est vrai ce n’est peut-être pas beaucoup mais c’est néanmoins amplement suffisant pour se faire une idée bien précise de ce à quoi s’attendre pour la suite et surtout de quoi il retourne exactement ici.
Porté par le poids d’un certain héritage germanique, le Black Metal de Vampyric Tyrant puise également une partie de son inspiration du côté de la scène finlandaise, notamment pour ses nombreux apports mélodiques qui parsèment cette première démo ainsi que ce caractère entêtant qui la caractérise. Comme le suggère cette photo servant à illustrer
Das Schwert Der Sterne, le Black Metal du one-man band allemand n’entend pas bouleverser quoi que ce soit et reprend ainsi à son compte une formule depuis longtemps éprouvée qui d’ailleurs aujourd’hui ne réserve que peu de surprises.
De ce respect des traditions découle ainsi un Black Metal primitif certes classique (production décharnée largement inspirée par ce qui se faisait au début des années 90, riffing simple mais d’une efficacité redoutable, hurlements lointains et désespérés...) mais avant tout empreint d’une véritable élégance dans ses mélodies et ses atmosphères. En effet, si Graf Nekromant et son batteur de session Akatash enchainent les riffs et autres accélérations sans jamais vraiment relever la tête de leur guidon (quelques variations bienvenues comme celles conduites à coups de tchouka-tchouka succédants en règle générale à de longues séances de blasts sont tout de même à signaler), le travail mélodique effectué (que ce soit à la guitare ou dans une moindre mesure au synthétiseur) permet néanmoins d’apporter davantage de profondeur et de relief à une musique qui sinon aurait probablement souffert d’une trop grande répétitivité. De ces quatre compositions se dégagent ainsi des ambiances particulièrement prenantes bien que parfois légèrement différentes les unes des autres. Sur "1000 Winter" l’auditeur va se retrouver embarqué en plein coeur d’une nature décharnée, mystérieuse et implacable. Avec "Das Schwert Der Sterne", Vampyric Tyrant aborde cette fois-ci des sonorités célestes et envoûtantes (d’ailleurs renforcées par l’utilisation à 3:31 de ce chant beaucoup plus solennel) alors que sur la première partie de "In Den Hallen Des Nachtkönigs", la musique du one-man band allemand évoque une certaine noblesse imprégnée d’une évidente nostalgie. La seconde moitié de cet interlude instrumental se montre quant à elle beaucoup plus froide, lointaine et inquiétante alors qu’avec "Unter Der Mondzitadelle", Vampyric Tyrant renoue avec des ambiances beaucoup plus tendues et agressives. Bref, si cette première démo n’est clairement pas d’une grande originalité, l’efficacité de ces quatre compositions et la portée de ces mélodies suffisent à en faire une franche réussite.
Convaincante,
Das Schwert Der Sterne l’est très certainement. Surtout, on sent que celle-ci est l’oeuvre d’un musicien expérimenté qui sait très bien ce qu’il fait et surtout où il va. Si j’attends donc avec impatience de voir ce que va donner ce premier album (
Schwarze Schwingen), cette première démo s’avère d’ores et déjà particulièrement bien ficelée avec des titres qui en dépit de leur caractère quelque peu redondant, restent pourtant excellents. En effet, si la formule utilisée par Vampyric Tyrant n’est évidemment pas nouvelle, la balance entre agressivité, mélodie, noirceur et élégance rend la chose toujours extrêmement plaisante. Bref, vous voilà prévenus.
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