Demonic Oath est l’un des nombreux projets menés par l’infatigable K. Desecrator (Venefixion, Deathless Bastards, ex-Perversifier...). D’ailleurs, si vous avez bonne mémoire, je vous en avais déjà parlé dans le cadre du split avec les Rennais de Cadaveric Fumes sorti en 2014 sur Iron Bonehead Productions et intitulé
Entwined In Sepulchral Darkness.
Deux ans avant la sortie de ce split, K. Desecrator sortait avec Demonic Oath sa toute première démo. Intitulée
Crypt Of Mournful Summoning, celle-ci fût éditée au format cassette par le label rennais Impious Desecration Records. Quelques mois plus tard, courant 2013 ou début 2014, Wolf Throne Productions annonçait la réédition future de cette démo au format vinyle. Un projet qui malheureusement n’a pas abouti pour les raisons que tout le monde doit connaitre. Il faudra alors attendre l’intervention providentielle des labels Triumph Ov Death et Analog Spleen pour avoir enfin entre les mains la réédition de cette démo sous la forme d’un sympathique 12" avec, pour marquer le coup, une reprise de Necrovore. C’est qu’on est gâté !
Seul maître à bord, K. Desecrator gère ici absolument tous les instruments. Un exercice qui souvent force le respect tant cela représente une quantité de boulot astronomique mais surtout une certaine maîtrise afin d’arriver à un résultat ne serait-ce que convenable. Et pour le coup, celui-ci est bien plus que convenable. A l’instar des deux titres figurants sur
Entwined In Sepulchral Darkness, le Breton nous livre un Death Metal sombre et malfaisant qui suinte la mort par tous les pores. Ne cherchez pas ici une once d’originalité quelconque, le but de Demonic Oath étant simplement de rendre un hommage sincère et vibrant à ses aînés à travers une musique authentique, efficace et sans compromis.
Passé cette courte introduction menaçante qui nous plonge rapidement dans l’ambiance, K. Desecrator passe très vite aux choses sérieuses. Riffs sinistres, blasts chaotiques, tchouka-tchouka et cymbales dans tous les sens, changements de rythmes, growl lointain et caverneux... On a bien du mal à savoir où donner de la tête. Néanmoins, les choses finissent souvent par s’apaiser le temps de séquences plus modérées durant lesquelles le Breton va jouer de mid-tempo ("Archfiend" à partir de 0:44, "Dirges From An Hallucinating Mass" à 1:19, 2:00 et 3:37, "The Crypt Of Mournful Summoning" à 1:05) et de leads démoniaques ("Archfiend" à 2:20, "Dirges From An Hallucinating Mass" à 2:12 et 3:37, "The Crypt Of Mournful Summoning" à 1:05), de ceux qui vous aspirent et vous entrainent de force dans les profondeurs de la Terre. Et bien voilà, la recette de Demonic Oath tient en cette formule simple mais largement éprouvée depuis toutes ces années, une alternance de parties rapides infernales à vous rendre complètement dingue (on pense pas mal à Necrovation et Verminous pour ce jeu de batterie épileptique, notamment sur les cymbales) et de passages sombres et écrasants particulièrement inquiétants.
Je l’ai déjà dit, je le répète et je le répèterai probablement encore longtemps mais la recette d’un bon disque ne tient à pas grand-chose : les riffs. Si les riffs sont là, alors le reste suivra. En l’occurrence, K. Desecrator prouve une fois de plus qu’il sait y faire en la matière. Entre les leads démoniaques évoqués auparavant et ces riffs morbides balancés à la gueule de l’auditeur comme on balance, désinvolte, une vieille chaussette, le Breton tape dans le mille sans donner l’impression une seule seconde de se donner du mal. Et ce ne sont pas ses autres projets qui me donneront tort.
Enfin, cette réédition s’accompagne d’une reprise de "Divus De Mortuus" des Texans de Necrovore. Enregistrée l’année suivante (en juillet 2013), cette reprise bénéficie d’une production nettement plus crue et abrasive (mais en même temps toujours meilleure que celle de la version originale). En tout cas, pas de souci à se faire, l’esprit foutraque et l’intensité de la version initiale est ici bel et bien respecté. Pied au plancher, la bave aux lèvres, le regard fou et les yeux injectés de sang, K. Desecrator rend hommage à ce groupe parti trop tôt et dont on attend d’ailleurs toujours une réédition officielle des deux démos.
Limitée à 300 exemplaires, cette première démo se voit offrir quatre ans après sa sortie un second souffle bienvenue. Ce n’est pas que le format cassette soit chiant mais un petit peu quand même... Quoi qu’il en soit, à l’heure où la scène bretonne est en train d’écraser toute la concurrence au niveau national (Cadaveric Fumes, Hexecutor, Venefixion...) et de relever significativement l’appréciation qu’ont encore certaines personnes à travers le monde de la scène hexagonale, il semble judicieux de ne pas passer à côté de Demonic Oath et de son Death Metal cryptique, moite et poussiéreux. En espérant seulement qu’une suite soit donnée à ce projet une fois encore rondement mené.
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo