The Monolith Deathcult - The White Crematorium
Chronique
The Monolith Deathcult The White Crematorium
Quelle baffe ! A ma première écoute des deux mp3 dispos sur le site de The Monolith Deathcult, je m’étais dit que l’achat de l’album serait inévitable. Et en tombant par hasard dessus lors d’une visite quotidienne à Gibert, aucune hésitation n’était possible…
Ma première expérience avec ce groupe date de l’année dernière, lors de leur tournée avec The Crown aux Pays Bas. J’y avais observé un groupe visiblement très énervé, engoncé dans un Brutal Death très (trop) influencé par Nile, sonorités orientales et textes sur les momies inclus, mais qui techniquement mettait une claque énorme. Bref un groupe qui sortait du lot (peu de groupes ont osés s’attaquer à un monument de la taille de Nile) mais qui n’égalait pas son inspirateur principal.
Et bien ce que l’écoute des deux mp3 en question m’avait fait penser a été confirmé par l’achat de ce second album : The Monolith Deathcult s’est visiblement détaché de sa parenté Nilesque pour emprunter une voie beaucoup plus personnelle et qui démontre une maîtrise effroyable. Oublié ou presque les gammes orientales (la mineure mélodique ?), la pochette cliché (même si j’admet que les taches de sang ne sont pas non plus d’une originalité flagrante, encore un groupe qui a été visiter un certain webzine métal avant de définir son artwork lol) et les textes sur la résurrection d’Apophis dans la Grande Pyramide de Seth, non cette fois ci The Monolith Deathcult varie ses horizons en traitant aussi bien d’événements advenus durant la Second Guerre Mondiale que de Tchernobyl ou de la possible origine extraterrestre de la race humaine (quand je vous disais que c’était varié..). Enfin j’avoue que ce n’est pas pour les textes (fort bien écrits au demeurant) que j’ai acquis cet album vous vous en doutez… avant de quitter ce sujet on notera que le groupe (à l’instar de Nile tiens donc..) offre au lecteur des encadrés explicatifs sur le sens profond des textes. Anecdotique mais toujours sympathique.
Pour ce qui nous intéresse principalement (non je ne parle pas du futur gagnant de la 1ère Compagnie), il est vite évident que The Monolith Deathcult n’est pas réservé à tout le monde. Quand on parle de Brutal Death on s’imagine de suite un gros beugleur, chevelu de préférence, débitant des paroles gores sur fond de riffs inaudibles et de blasts martelés. Et bien vous enlevez les paroles gores, vous remplacez « inaudibles » par « proprement excellents », sans oublier d’inclure quelques nappes de claviers, une intensité impressionnante et un sens de la composition « bam dans ta face » poussé à l’extrême, et l’ensemble donne une vague idée de TMDC. « 7 months of Suffering » se classe d’emblée dans mon top 5 des meilleurs chansons de Death de l’année à venir, tant tout dans ce titre a tout pour me plaire : un riff génialissime pour l’intro, une soudaine accélération blastbeatienne qui durera tout le long du morceau, des break ultra heavy et perclus de double pédale, et un solo planant sur fond de BPMs alignés à vitesse supersonique (le genre de contraste qui m’a toujours plu). Ce titre propose aussi une utilisation très intéressante des vocaux (assurés par le bassiste et un des guitaristes, ça vous rappelle pas quelqu’un ça non plus ?), qui sont utilisés non pas seulement pour aligner les paroles mais participent également à la dynamique du morceau (écoutez ce passage entre 1mn55 et 2mn qui relance le morceau).
Les autres titres prouvent eux aussi que TMDC a tout compris à l’art d’être percutant, ultra rapide sans pour autant se répéter indéfiniment : un court solo de basse (2 secs lol) sur « Army of the Despised »), un début ultra rapide sur « Concrete Suffering » soudainement interrompu par un sample pour repartir sur un mid tempo inattendu, ou l’enchaînement carnassier d’ « Origin » (à l’introduction particulièrement agressive) sur la fin de l’instrumental doomesque le précédant, enchaînement soudain qui forcément surprend un peu !
Ce que j’apprécie tout particulièrement ici, c’est la maîtrise de l’intensité musicale dont fait preuve le groupe : ils savent alterner avec beaucoup de nuance (enfin façon de parler :p) passages ultra rapides et mid tempos suprêmement lourds dans une même lancée, ce qui fait qu’on ne se lasse jamais d’un titre avant qu’il ne soit terminé. J’aime également beaucoup la surenchère de duels de solos Slayeresques, qui ne sont pas vraiment fait pour être entendus vu que ce sont davantage des notes piochés au hasard qu’un réel travail de composition, mais qui parsèment chaque titre en ajoutant encore davantage à la confusion, c’est très efficace en tout cas. Et là ou on pourrait penser finir abruti par tant de brutalité sur plus de 40 minutes, il n’en est au final rien car l’album est très équilibré, avec 4 chansons très brutales qui ouvrent le bal, suivi de l’instrumental mélodique dont j’ai parlé précédemment, puis on ré-enchaîne sur 3 titres pour conclure sur un monument de lourdeur comme chaque album culte de Death se doit d’en contenir : « The White Crematorium ». Au même titre qu’un « Where the Slime Live » ou qu’un « Sarcophagus », « The White Crematorium » est l’instant fort de l’album, le titre plus posé que le reste avec une athmosphère proche du Doom, des vocaux alternant chant Death et voix susurrés, et des nappes de claviers grandiloquentes. Du grand art je vous dis.
Vous aurez remarqués les nombreuses similitudes avec Nile énoncés tout au long de la chronique, il en ressort pour moi que TMDC s’est approprié certaines caractéristiques de ce groupe sans pour autant dépendre d’une quelconque influence musicale trop forte, et c’est là que se situe tout l’intérêt de cet album pour les fans (ou pas) de Nile. TMDC a tout ce qu’il faut pour devenir un grand de la scène européenne, et en attendant ce jour il constitue un prétendant très sérieux au titre de meilleur album de Death de l’année à venir.
| Chri$ 5 Mars 2005 - 2970 lectures |
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