Paru en 2016 sur Dark Descent Records, le premier album de Sheidim ne semble pas avoir fait l’unanimité à en juger par les quelques chroniques que j’ai pu trouver ici et là. D’ailleurs, peu de gens semblent s’être intéressés au cas de ces Espagnols qui pourtant méritent davantage que le relatif anonymat dans lequel ils évoluent aujourd’hui.
Un peu plus d’un an après le fort recommandable
Shrines Of The Void (du moins pour qui goûte son Black Metal à la sauce orthodoxe), le groupe est discrètement revenu faire parler de lui avec la sortie en septembre dernier d’un nouveau EP intitulé
Infamata. Paru sur le label italien I, Voidhanger Records, celui-ci nous propose cinq nouveaux morceaux pour une durée totale d’un peu moins d’une demi-heure.
Peu soucieux d’apporter ne serait-ce qu’un semblant de fraîcheur à sa formule, Sheidim a fait appel aux savoir-faire de toutes les personnes déjà impliquées dans les différents processus entourant la conception de son premier album. Enregistré une fois de plus au Moontower Studio par leur compatriote Javier Félez (Graveyard, Krossfyre, Körgull The Exterminator, Lux Divina...), masterisé à nouveau par Dan Lowndes de Cruciamentum et illustré pour la deuxième fois consécutive par leur bassiste Alejandro Tedín (Krossfyre, Suspiral),
Infamata suit donc en toute logique les traces de son aîné.
Quelque part entre Ascension et Watain, Sheidim propose à quiconque aura le bon goût d’y poser ses oreilles un Black Metal Orthodoxe de haute volée qui n’a ni la prétention de faire mieux que ses aînés ni d’innover en quoi que ce soit mais qui peut au moins se targuer d’être d’excellente facture. Certes, ces références vous sauteront très probablement aux oreilles dès les premières écoutes mais il n’empêche que Sheidim sait tout à fait comment s’y prendre pour composer des morceaux redoutables d’efficacité. Rien n’est donc laissé au hasard, que ce soit de la production moderne mais certainement ni putassière ni tape à l’œil à la puissance de ces mélodies sombres et évocatrices en passant par ces nombreuses attaques soutenues ou ces quelques moments de calmes sournois, Sheidim maîtrise son propos sur le bout des doigts.
Une excellence au service de compositions rondement menées grâce en grande partie à un sens du riff particulièrement affûté qui tout au long de ces vingt-sept minutes ne fera jamais défaut aux Espagnols. Difficile face à tant d’aisance de ne pas tomber sous le charme de ces trémolos inquiétants secondés par une batterie extrêmement volontaire qui cavale et blast sans jamais donner des signes de faiblesses. Et lorsque le tempo se fait moins exigeant (car cela arrive quand même de temps à autre), Sheidim en profite bien souvent pour glisser de subtiles mélodies à l’aide de leads et de solos à vous hérisser le poils ou bien à via quelques petites notes filantes qui vous rappelleront effectivement ces quelques grands noms déjà évoqués ici-même.
S’il ne réserve donc aucune surprise particulière,
Infamata vient cependant confirmer, et cela en dépit d’un format court, que Sheidim est un groupe sur lequel on peut bel et bien compter en matière de Black Metal Orthodoxe. Sa formule, développée par d’autres avant lui, ne souffre d’aucun défaut de maîtrise, tout étant ici parfaitement digéré et assimilé. Si on repassera effectivement pour la personnalité, on restera par contre pour l’efficacité de l’ensemble qui pousse inévitablement à la réécoute.
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