Le
hardcore ne mourra jamais, tout du moins tant qu’il existera des formations telles que
CALCINE pour lui insuffler sa dose de vigueur et de vitamines. Les Parisiens, via le label anglais
Church Road Records, proposent aujourd’hui leur premier album après une démo sortie en avril 2022 et, comme aimait à le dire l’un de mes amis landais, « ça maste, ça démaste même ! ». Comprendre : ça avoine sévèrement.
Le style, il est totalement convenu : un brutal
hardcore metal de New-Yorkais qui ne s’épanouit que dans les mosh-parts violents, les ralentissements brusques, avec pour élément distinctif la voix ultra rageuse d’
EM, dotée d’un sacré coffre. Ce chant de gorge crispé, haineux, c’est vraiment la marque de fabrique du genre et cela restera éternellement une technique vocale qui fonctionne.
Il sera évidemment toujours possible de reprocher aux compositions une certaine linéarité mais, d’une, les titres sont courts (une formation adepte du dégraissage donc), de deux ce ne sont que des patates mastoc dans la face, de trois, c’est du
hardcore : un genre que j’associe bien plus à la scène qu’à une écoute de salon, comme beaucoup certainement. De plus, les interludes
hip-hop d’« Attack to Win » et « Des vies à bout » sont vraiment excellents, voire j’en viens à rêver d’un disque complet uniquement dans cette veine. Je pense à un croisement de
NTM et de
Le Cercle Makabre, cela offrant en plus à l’auditeur des temps de relâche entre deux mandales de guitares sous-accordées.
Comme souvent avec ce genre de musique rouleau-compresseur, les relents de
death metal primaire ne sont jamais très loin des rythmiques plombées (« Parasite »), la formation ne conservant encore une fois des registres extrêmes que ce qui sert son propos : distribuer des gnons, répandre le virus de la rage au sein des populations urbaines, rendre coup pour coup. Ma seule critique négative portera éventuellement sur cette pochette dont l’esthétique me laisse perplexe. En revanche, pour ce qui est du ratio « durée / crochet du droit »,
CALCINE a bien choisi son nom : ça doit salement brûler les planches.
Il reste encore à confirmer que le groupe a le potentiel pour s’inscrire dans la durée, peut-être en variant davantage les tempos ainsi que le riffing, peut-être en soutenant également davantage vocalement
EM qui donne parfois l’impression de s’essouffler un peu sur les passages les plus denses, quelques gros chœurs de bucherons ne feraient pas tache dans le paysage, même si j’imagine que le choix de ne pas en mettre fut volontaire.
En conclusion, ce premier album est on ne peut plus solide. Il présente une formation déjà très mature dans sa façon de composer, avec une grande assurance dans le jeu ainsi qu’une conviction certaine dans ses positionnements musicaux ou idéologiques. Il sera donc de bon ton de surveiller cette carrière de près, tout en gardant dans le coin de la tête que si ça passe en concert dans les mois qui viennent, il faudra prévenir les anémiques de ne pas s’y rendre sous peine de voler en éclats.
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