Edoma - Shades Of Cold Despair
Chronique
Edoma Shades Of Cold Despair (EP)
Visiblement toujours pas décidée à ralentir la cadence la formation de Saint-Petersbourg est déjà de retour un an à peine après un
« Buried By Permafrost » fort agréable, mais plombé par une durée beaucoup trop excessive... tant chacun des morceaux avaient clairement tendance à s’éterniser inutilement sur la durée. Cela n’a en tout cas pas eu d’impact sur le processus créatif du groupe qui revient ici avec quatre nouveaux titres tournant chacun aux alentours des six minutes, et qui ne vont pas dépareiller par rapport aux précédents tant au niveau du style que du ressenti global où l’on regrette une fois encore que les gars n’aillent pas plus à l’essentiel. Du coup il va être aisé de parler de cette nouvelle livraison qui s’inscrit dans la droite ligne des précédents opus, vu que l’on retrouve toujours ce Black/Death hypnotique et froid où l’on est embarqué dans les rugueux hivers sibériens, le tout armé d’une production clinique et moderne d’où rien ne dépasse pour y ajouter un supplément d’angoisse et de neige à un ensemble déjà très obscur et impénétrable.
Et effectivement d’entrée on est totalement happé dans l’univers des Russes via « Lost In The Wilds » où la variété est de mise et en majorité avec de longs blasts déchaînés dignes des froideurs sibériennes, et complétés par du mid-tempo rampant et épique où la mélodie n’est pas absente. Preuve en est ce long solo beau et triste qui s’accorde à merveille avec l’obscurité ambiante qui s’alourdit d’ailleurs quand les mecs lèvent le pied, et qui complète ainsi un ensemble guerrier où le noir côtoie intelligemment le blanc et le gris, et où la violence dévoile de vraies tessitures de couleur. Après cet excellent démarrage le soufflé va légèrement retomber avec « Rebirth Of The Flesh » et « Here To Suffer » aux accents très classiques et à l’alternance régulière, mais qui finissent par tourner un peu en roue-libre malgré leurs qualités générales... vu qu’on n’a rien à vraiment reprocher à ces deux compositions, hormis le fait qu’elles se révèlent interchangeables et surtout traînent franchement en longueur. Une fois encore c’est clairement ce dernier point qui ressort car ça aurait été vraiment plus efficace en étant condensé, tant ici on a l’impression que les plans s’étirent à n’en plus finir et font ainsi retomber quel que peu l’intérêt et l’attention de l’auditeur. Rien de rédhibitoire heureusement mais toujours les mêmes remarques à chaque fois, et cela finit par être franchement pénible tant ces défauts sont largement évitables... mais heureusement « Unleashing Pure Bitterness » va terminer en beauté les hostilités, vu qu’ici musicalement ça va retrouver de l’allant. En effet place à un gros dynamisme de bout en bout tant rythmiquement ça ne ralentit jamais l’allure, vu qu’on a droit ici à une continuité de parties où le tabassage règne tel le vent déchaîné joué en alternance avec des passages en médium où l’on secoue la tête comme un forcené, tout en cherchant son chemin aveuglé par cette neige collante et impénétrable. Tout ça avec en prime une exécution affûtée et directe qui montre que l’entité est toujours capable d’offrir de grands moments guerriers quand elle se lâche un peu plus, et qu’elle sort de son pilotage automatique où elle a tendance à être désormais coutumière.
Du coup même si tout ça n’a rien d’indispensable et va plus faire office de bouche-trou qu’autre chose on ne va pas bouder notre plaisir à réentendre le combo qui continue tranquillement son petit bonhomme de chemin, faisant ce qui lui plait sans chercher plus loin... et c’est là finalement l’essentiel. Attention néanmoins pour la prochaine livraison car si ici tout cela passe correctement du fait que ça dure vingt-quatre minutes, sur une durée plus longue cela va finir par poser de sacrés problèmes de décrochage et de perte d’attention (qu’on avait déjà observé sur la précédente sortie). Mais pour le moment on se contentera très bien de ce nouvel enregistrement qui fera son boulot correctement, sans pour autant se démarquer franchement des précédents bien qu’il y ait quelques vraies réussites et moments de gloire à l’intérieur.
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