Edoma - Buried By Permafrost
Chronique
Edoma Buried By Permafrost
S’il est actuellement de bon ton de boycotter tout ce qui vient de Russie il serait quand même dommage de ne pas se pencher sur les bonnes choses en provenance du pays, et ainsi de faire l’impasse sur ce nouvel album d’EDOMA qui fait suite trois ans après au réussi et agréable
« Immemorial Existence ». Officiant toujours dans un Black/Death particulièrement froid et opaque le quatuor (où évolue désormais un nouveau batteur) a conservé la même recette tout en rallongeant énormément son propos, vu qu’il va offrir une heure complète de musique avec des morceaux énormément allongés et qui malheureusement vont souffrir de cela. Car si l’écriture et le rendu sont toujours impeccables le disque va en contrepartie souffrir de ces longueurs inutiles, vu qu’on va avoir régulièrement la sensation que ça ne veut jamais se terminer, ce qui va finir par gâcher le plaisir d’écoute de compositions qui ne méritaient clairement pas cela.
Car même s’il va falloir un peu de temps au combo pour trouver son rythme de croisière celui-ci va rester d’un niveau tout à fait acceptable, et va même gagner en force et accroche au fur et à mesure que l’on va avancer dans l’écoute. En effet après avoir démarré tranquillement sur le typique et brumeux « Through The Black Forests Alone » les choses vont gagner en densité dès le titre suivant intitulé « The Execution Of Eternal Winter ». Si là-encore les choses ça ne sort pas des sentiers battus tout y est totalement accrocheur et porté par un grand-écart rythmique constant afin de renforcer la sensation de froid pénétrant et d’humidité, permettant ainsi à ce qui arrive de grimper encore plus haut du côté de l’accroche. Car à partir de là tout va s’accélérer dans le bon sens, et en premier lieu sur le violent et pêchu « The Legend Of Crystal Lake » où l’écriture se montre plus directe et basée majoritairement sur du blast furieux et mid-tempo, parfait pour secouer la nuque et faire travailler les cervicales. Et curieusement à partir de ce moment-là on va oublier les problèmes de temporalité, qui s’ils restent présents en répétant en boucle les mêmes riffs vont être moins rédhibitoires... la preuve sur l’hypnotique « Creators Of The New World qui mise ici sur le côté tempétueux pour attirer l’auditeur au milieu d’une déferlante neigeuse typiquement Sibérienne. N’oubliant pas de lever le pied cette plage offre un déversoir de haine puissant et véhément totalement addictif où l’on n’arrive pas à décrocher en route malgré plus de sept minutes au compteur, un constat partagé sur « On My Way To The Abyss » qui s’enchaîne juste après et mise sur le contrepied en se basant sur plus de lenteur et surtout une certaine tristesse palpable (où la noirceur sort renforcée au milieu des traditionnelles variations rythmiques). Et tout cela va trouver son paroxysme sur l’épique et guerrier « Retribution Of The Polar Sun » où le mid-tempo se trouve ici bien mieux mis en valeur et donne clairement envie d’en découdre, tant l’allure ne ralentit jamais et dévoile un blanc intense et épais où l’on se sent perdu au milieu des immenses forêts Russes.
Si le dernier tiers de ce long-format va être sans surprises mais un peu moins réussi, que ce soit via le tribal mais interminable « Mind Fading In Agony », ou le mélodique et agréable « Mystery Of Vottovaara » (qui se voit plombé encore et toujours par une durée trop importante), et enfin le classique et sympathique (à défaut de mieux) « The Cult Of Raven »... le tout reste quand même rempli de bonnes choses qui auraient simplement été plus efficaces si ses créateurs en étaient restés à l’essentiel. Il est indéniable qu’on finit par un peu décrocher en cours de route tant tout cela indubitablement se ressemble à la longue, vu que tout y est relativement homogène et construit de façon assez identique. Néanmoins il ne faut pas faire la fine bouche car le rendu final y est quand même plus que positif et on se laisse aisément embarquer dans cette ambiance nocturne particulièrement glaciale et inquiétante, ponctuée d’ambiances grisâtres aux accents magnétiques. Totalement dans les clous et la lignée de son prédécesseur cette suite ne dépareillera pas dans la discographie du groupe (même si pour l’instant il restera encore cantonné à l’underground), confirmant qu’il a des arguments et de belles choses à offrir. Attention cependant à revenir à plus de sobriété la prochaine fois car si ça passe cette fois-ci pas sûr que cela sera le cas dans le futur, et il serait dommage de gâcher ces belles promesses à cause de cette manie de vouloir en caser le maximum possible, au risque de tomber dans la redite ultérieure.
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