L’avantage avec ce genre de pochette peu subtile c’est que l’on sait pertinemment où l’on met les pieds avant même d’écouter une seule seconde du disque dont il est question. Dans le cas présent, il s’agit du premier album des Américains de Weregoat que l’on avait déjà croisé en 2012 le temps d’un split en compagnie de Diocletian intitulé
Disciples Of War. Durant les cinq années qui séparent la sortie de ce split à celle de ce premier album, le groupe s’est montré relativement peu productif avec à son actif un EP et un split en compagnie de quelques groupes tout plus finauds les uns que les autres (Necroblood, Necroholocaust, Ogdru Jahad...). Une activité modérée liée au fait que les trois membres de Weregoat jouent dans une palanquée d’autres formations telles qu’Ascended Dead, Ritual Necromancy, Aldebaran, Mournful Congregation, Nightfell, Sempiternal Dusk… Trois CV particulièrement chargés pour des plannings que l’on imagine tout aussi encombrés.
Paru sur les labels Vault Of Dried Bones (qui a depuis mis fin à ses activités) et Iron Bonehead Productions,
Pestilential Rites Of Infernal Fornication s’inscrit en toute logique dans la continuité de ce que Weregoat a déjà produit précédemment. Une musique bien peu aventureuse mais particulièrement radicale qui va puiser son inspiration parmi les pires engeances de la même espèce (Archgoat, Blasphemy, Bestial Warlust...).
Si ce grand bouc poilu et musculeux qui fornique à même le sol avec une demoiselle a priori plus que consentante et sous le regard lubrique de cinq encapuchonnés ne vous a pas fait fuir, c’est qu’a priori vous êtes tout à fait mûrs pour ces trente-huit minutes placées sous le signe du blasphème, de la violence et du sexe. Les Américains compensent ainsi ce manque d’originalité flagrant par une efficacité absolument redoutable qui ne sera pas sans faire frémir les amateurs de ce genre de douceurs sans finesse. Une indélicatesse outrancière, bruyante et perpétuelle qui va se retrouver exacerbée par une production moins sale et bancale que celles des précédentes sorties du groupe. La musique de Weregoat y gagne en lisibilité et donc en impact sans pour autant sacrifier à l’atmosphère. Bien que calqué sur celui des maîtres à penser finlandais, on pourra également apprécier le son de guitare abrasif et relativement cru qui apporte un certain cachet à l’ensemble. Un ensemble en tout cas parfaitement équilibré qui fait de
Pestilential Rites Of Infernal Fornication un album à savourer dans l’instant.
De toute façon, vu la cadence imposée par le trio de Portland et la relative simplicité des compositions, il pouvait difficilement en être autrement. Entre accélérations infernales (blasts, tchouka-tchouka de Punk à chien élevé au Black Metal), riffs à trois notes particulièrement bas du front et ralentissements à rendre dingue n’importe quelle personne saine d’esprit ("Osculum Infame" à 1:24, "Molested By Evil" à 1:03, "Screaming Forth Endless Blasphemies And Emitting Foul Seed Upon The Pitiful Face Of Benevolence" à 1:26, "Forked Tongue Lashes Between The Virgin's Thighs" à 3:21, "Malediction Command" à 1:03...), Weregoat n’y va pas par quatre chemin pour imposer son Black/Death Metal avec force et violence. Une formule qui laisse bien peu de temps à la réflexion mais invite plutôt à la dépense de calories (une bonne idée après les fêtes de fin d’année) à travers toute une gestuelle que je laisse bien évidemment à la discrétion de chacun (moi je m’en vais casser des murs avec ma tête). En tout cas, pas de demi-mesure ici mais une punition infligée dans les règles de l’art à grands coups de riffs diaboliques terriblement efficaces, de leads et autres solos complètement tordus et foutraques, de growls arrachés plus ou moins profonds et saturés et enfin de samples tous plus équivoques les uns que les autres (
"Stick your cock up her ass, you motherfucking worthless cocksucker!" - Merci l’Exorciste pour ces bien belles paroles)...
Comme vous devez désormais avoir une idée relativement claire de la teneur de ce premier album (désolé mais je ne peux pas faire mieux), je ne vais donc pas épiloguer plus longtemps sur le sujet.
Pestilential Rites Of Infernal Fornication s’impose comme une belle petite surprise de la part d’un groupe qui jusque-là s’était montré efficace mais un peu trop discret pour espérer tirer son épingle du jeu. Avec la sortie de ce disque, les Américains viennent clairement de renverser la vapeur et marquer de sérieux points auprès des amateurs du genre qui ne s’attendaient probablement pas à autant de réussite. Sauvage !
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