Diocletian poursuit sans relâche sa conquête des bas fonds obscures et crasseux de l'underground avec une année 2012 particulièrement chargée pour le groupe: une tournée en Europe qui a pris soin d'éviter la France (à l'exception d'une date à Strasbourg), un EP édité spécialement pour celle-ci et intitulé à juste titre
European Annihilation (j'espère toujours mettre la main dessus à moindres frais), une compilation regroupant l'intégralité (ou presque) des premiers enregistrements du groupe (
Annihilation Rituals) et enfin un split en compagnie des américains de Weregoat paru en octobre dernier sur l'excellent Dark Descent. Si en plus de cela on compte les quelques projets parallèles dans lesquels gravitent certains membres de Diocletian (Witchrist en tête), autant dire que ces messieurs n'ont pas chômé.
Deux ans après un excellent
War Of All Against All, Diocletian signe là un retour timide. Timide parce que sur les trois morceaux proposés par le groupe néo-zélandais, seul "War Messiah" se présente comme un titre inédit. En effet,
"Gesundrian" est tiré du split "Chaos Rising" partagé avec les australiens de Denouncement Pyre alors que le titre "Master Enslaver" est issu du EP
Decimator. Deux morceaux que l'on retrouve également sur la compilation
Annihilation Rituals... Pas grand chose de neuf à se mettre sous la dent pour le fan de la première heure mais un bon moyen pour Diocletian de recycler ses plus vieux titres tout en proposant à ceux qui, comme moi on découvert le groupe à travers
Doom Cult, de rattraper leur retard. Ceci étant, précisons quand même que ces titres ont été réenregistrés pour l'occasion. Aussi, fidèle à son image de groupe occulte, Diocletian n'a rien changé de sa formule et propose aujourd'hui encore ce même War Metal bestial, primaire et particulièrement étouffant. Une musique noire, impénétrable et terriblement malsaine qui demandera toujours autant d'efforts et d'écoutes pour en cerner les moindres détails. La faute, encore et toujours, à une production hermétique, faisant ressembler la musique des néo-zélandais à une véritable bouillie sonore... Enfin ça, c'est pour les quelques malheureux non-initiés. Les autres, ceux en mesure d'apprécier cette musique à sa juste valeur, seront une fois de plus séduit par ce Black/War Metal monolithique, blasphématoire et sinistre que se plaît à jouer Diocletian. L'auditeur se retrouve alors très vite hypnotisé par une batterie qui roule, cogne et frappe à l'arrière plan alors qu'une guitare sinistre ne cesse de déverser ses riffs froids et menaçants dans un chaos innommable. Le chant bestial et démoniaque se rajoute à cette affreuse équation. Des cris et des growls presque incompréhensibles qui fusent dans tout l'espace sonore crée par Diocletian, tels des lamentations spectrales à vous rendre littéralement fou. Diocletian fait preuve d'une constance dans l'excellence, suscitant ainsi excitation et impatience quant à leur prochain album.
Pour peu que vous ayez la tête en l'air, la transition avec Weregoat se fait sans crier gare. Originaire de Portland dans l'Oregon, le groupe compte en son sein des membres ou ex-membres de Ritual Necromancy, Aldebaran, The Howling Wind, Splatterhouse, Lord Gore, Frightmare, Engorged... Si le groupe n'en est pas à son premier coup d'essai, il ne compte à son actif qu'un EP intitulé
Unholy Exaltation Of Fullmoon Perversity paru en 2011 sur Parasitic (version vinyle) et en 2012 sur Dark Descent (version CD). Malgré une prédisposition pour jouer dans des groupes de Gore Death, les membres de Weregoat ont décidés de s'orienter ici vers d'autres sonorités. Ainsi, nos trois acolytes s'adonnent à un Black/War Metal tout aussi obscure et impénétrable que celui de Diocletian. La production se révèle presque aussi hermétique si ce n'est que les guitares sont tout de même davantage mises en avant. Le groupe de Portland use ainsi des mêmes codes, proposant exactement le même genre de morceaux que ses compagnons d'infortune. Une musique primaire et bestiale qui brille par son absence de finesse mais qui n'est pas sans nuances. Comme Diocletian, Weregoat se plait à casser le rythme de ses morceaux, partant souvent sur les chapeaux de roue avant de plomber davantage l'atmosphère grâce à des parties lourdes et menaçantes. Là où Weregoat se distingue cependant de Diocletian, c'est par un chant moins fou et schizophrène. Contrairement aux Néo-Zélandais, le rôle n'est tenu ici que par une seule personne (contre deux chez Diocletian), offrant donc moins de variété. Un détail mais qui fait la différence à l'écoute de ces trois excellents titres.
Passé à côté du EP de Weregoat lors de sa sortie, voilà pour moi un bon rappel à l'ordre. Les deux groupes évoluent ici dans le même registre, faisant ainsi de
Disciples Of War un split cohérent et consistant puisque l'on frise ici la demi heure. Certes, pour l'effet de surprise on repassera mais pour le reste Diocletian et Weregoat ont fait ici un excellent boulot. Idem pour le superbe artwork de Daniel Desecrator qui en dit long sur le contenu de ce split et justifierai presque à lui seul l'achat de ce split.
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