Paroxsihzem - Paroxsihzem
Chronique
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Décidément, la scène Death/Black Canadienne se porte comme un charme. A ce sujet, on a pu constater récemment l'émergence de nombreux groupes officiants dans un registre particulièrement sale et obscure. Nuclearhammer, Adversarial, Mitochondrion, Antediluvian, Begrime Exemious... Autant de groupes relativement récents dont les dernières productions ont suscités pas mal d'intérêts dans les milieux autorisés. D'ailleurs le label Dark Descent avec lequel on n'arrête pas de vous rabattre les oreilles ne s'y est pas trompé en signant l'année dernière un autre de ces groupes.
Formé à Toronto en 2007, Paroxsihzem évolue d'abord sous la forme d'un duo avec Krag au chant et Impugnor (Nuclearhammer) à la guitare et à la basse. Le groupe sort alors sous cette configuration deux démos intitulées Aesthetic Torture et Paroxsihzem avant d'être repéré par le label de Colorado Springs et d'être rejoint en parallèle par le batteur de Nuclearhammer. Cette signature en poche, le groupe s'en retourne en studio pour réenregistrer l'intégralité des morceaux de sa seconde démo et ainsi les ressortir sous la forme d'un album. Son premier.
On vante souvent aux Européens les mérites de l'expatriation au Canada. Pourtant, quand on voit la noirceur qui caractérise les quelques groupes mentionnés plus haut, on se dit qu'il ne doit pas faire bon y vivre. Paroxsihzem ne déroge pas à cette règle et propose ici un Death Metal particulièrement froid et sinistre qui n'hésite pas à s'inspirer de la scène Néo-Zélandaise, surtout en matière de production. Ainsi, l'atmosphère de ce premier album se montre particulièrement suffocante grâce à une production compacte et épaisse qui ne met l'accent sur aucun des instruments en particulier mais préfère délivrer une seule entité sonore terriblement écrasante et monolithique. Comme pour Diocletian ou Witchrist, il faudra à l'auditeur toute son attention pour réussir à percer l'univers obscure et intense de Paroxsihzem. Difficile, l'exercice sera malgré tout moins laborieux car la musique des Canadiens se montre tout de même plus accessible notamment grâce à des guitares davantage mises en avant ainsi que par l'utilisation de quelques subterfuges comme ces samples de films disséminés ici et là ("Deindividuation" 2:15 et 4:06, "Godot" à 2:48) qui viennent atténuer temporairement cette déferlante de violence brute et sale. Quoi qu'il en soit, ces atmosphères denses et brumeuses sont assurément l'un des points forts de ce premier album.
Un disque qui débute par une longue introduction instrumentale qui vient poser les bases de l'univers étouffant et sinistre de Paroxsihzem. Une introduction tout en lourdeur et en riffs tendus avant de glisser furtivement vers l'excellent "Vanya" marqué notamment par l'arrivée d'un growl monstrueux et profond. Dès lors, la folie noire et destructrice de Paroxsihzem s'empare de l'album pour ne jamais perdre en intensité. Le rythme général est plutôt soutenu avec notamment une batterie bien en jambes (blasts, double pédale...) qui n'hésite pas à changer de patterns régulièrement insufflant de facto une bonne dynamique à l'ensemble en évitant ainsi l'aspect parfois monolithique que peut revêtir ce style de Death Metal. Les riffs sont dans l'ensemble très bons, pourtant simples mais toujours au service d'une ambiance nauséabonde et souffreteuse. On remarque par contre que la rapidité des riffs ne suit pas forcément toujours celle de la batterie ce qui a pour effet de créer comme des espèces de contretemps, contribuant ainsi à l'aspect chaotique voir foutraque de chaque titre. Toujours très étonnant, l'utilisation de cet effet "flanger" constamment présent sur la guitare qui donne à l'ensemble une impression de mouvement. Étonnant mais pas choquant. La musique de Paroxsihzem sent la mort et la pourriture par tous les trous et le growl profond et peu varié de Krag est là pour le rappeler. Il y a dans sa voix caverneuse et monotone un petit côté Incantation/Craig Pillard qui n'est pas pour me déplaire.
Ce premier album constitue donc une bonne surprise. Si Paroxsihzem s'inspire énormément de la scène canadienne dont il est issue ainsi que de la scène Néo-Zélandaise, il réussit néanmoins à proposer quelque chose d'assez personnel pour réussir à se démarquer de la horde de groupes malsains et sinistres déjà évoqué plus haut. Amateurs de Death Metal obscure, foutraque et ambiancé, Paroxsihzem devrait réussir à vous séduire sans trop de difficulté. Les autres, ceux qui resteront sur le bord de la route, reprocherons à cet album la même chose qu'à tous les autres du même genre, soit un côté trop dense, trop répétitif, trop brouillon... Dommage pour eux, encore une fois.
| AxGxB 30 Janvier 2013 - 1569 lectures |
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