Fin 2011, les Néo-Zélandais de Diocletian signaient sur le label Osmose Productions avec dans l’idée de sortir un jour ou l’autre un nouvel album. Ce sera chose faite deux ans et demi plus tard avec
Gesundrian, dernier album en date de la formation qui après un court hiatus entamé en mai 2015 semble avoir repris ses activités depuis maintenant quelques mois.
Afin de mieux rentabiliser cette signature, le label français a eu à l’époque la très bonne idée d’éditer une compilation intitulée
Annihilation Rituals regroupant tous les enregistrements du groupe pré-
Doom Cult. On retrouve ainsi au format CD tous les titres de la bien nommée
Demo 1: 2005, du EP
Decimator (à l’exception malheureusement de la reprise de Bolt Thrower) paru en 2007, du split avec les Australiens de Denouncement Pyre (2008) et enfin du EP
Sect Of Swords (2008). Un programme chargé qui propose ainsi plus de soixante-trois minutes de ce Black Metal belliqueux et implacable auquel nous a habitué Diocletian.
Demo 1: 2005 : Cet enregistrement constitue le premier témoignage officiel de la carrière des Néo-Zélandais. Sortie à l’époque sous la forme d’une cassette limitée à 99 exemplaires, rares sont les personnes à avoir pu mettre la main dessus. Rien de grave puisque ces quelques titres seront repris plus tard sur d’autres enregistrements (dans des versions néanmoins sensiblement différentes présentées d’ailleurs plus loin sur cette même compilation). On y trouve ainsi les titres "Annihilation Ritual", "Infinite Destruction" et
"Doom Cult" remasterisés pour l’occasion par Cameron James Sinclair (batteur de Diocletian, ex-Heresiarch, ex-Witchrist). Et le moins que l’on puisse dire c’est que déjà à l’époque de cette démo, Diocletian n’était pas là pour faire de la figuration. Si la production semble un peu moins dense et hermétique que sur
Doom Cult, l’atmosphère n’en est pas moins chaotique et suffocante pour autant. Entre ces guitares qui bourdonnent dans tous les sens, ces blasts épileptiques et quasi ininterrompus, ces ralentissements d’une extrême lourdeur et ces cris furieux et maladifs, la formule était déjà toute trouvée et surtout déjà bien rodée. De fait, la différence avec le Diocletian déjà chroniqué en ces pages (
Doom Cult,
War Of All Against All...) n’est pour le coup pas vraiment flagrante.
Decimator : Deux ans après des débuts particulièrement prometteurs, Diocletian reprend donc du service le temps d’un EP cinq titres disponible via Asphyxiate Recordings (Burial Hordes, Creeping, Vassafor...). Malheureusement pour ceux qui mettront la main sur cette compilation, sachez que la reprise de "All That Remains" des Anglais de Bolt Thrower a été écartée pour des raisons qui me sont inconnues. Et c’est bien dommage car cette reprise aurait largement méritée sa place ici. Côté production, la qualité monte d’un cran même si le remastering de CJS a probablement aidé à lisser certaines aspérités de la démo (en dépit de quelques restes). Passé cette longue introduction martiale sur fond de samples de guerre ("Nex"), Diocletian poursuit sa campagne de destruction massive à l’aide d’un "Decimator" redoutable d’efficacité. Si les choses se mettent en place particulièrement lentement avec ces riffs plombés et ces frappes qui trainent en longueur, la suite s’apparente davantage à une véritable démonstration de force. Blast, blast, blast, riffs à l’odeur de charnier et de souffre, chant écorché et abrasif… Et alors que l’on en prend plein les dents depuis déjà quelques minutes, les Néo-Zélandais viennent rompre avec cette dynamique en balançant à nouveau ces même mid-tempo écrasants. Et les autres titres ("Order Of The Iron Fist", "Master/Enslaver") ? Et bien plus ou moins calquée à l’identique avec une grande majorité de séquences punitives menées la rage au ventre et de moments où Diocletian va préférer écraser toute résistance futile d’un coup de talon.
Chaos Rising : C’est le nom donné à un split sorti en 2008 sur le label français Forgotten Wisdom Productions en compagnie des Australiens de Denoucement Pyre. Diocletian y propose trois titres dont deux déjà parus précédemment
("Doom Cult" et "Annihilation Ritual"). Le seul inédit est donc le titre
"Gesundrian" qui donnera plus tard son nom au troisième album des Néo-Zélandais. Sans surprise, ce morceau reprend ce fameux schéma de composition évoqué un peu plus haut. La seule différence se situe ici dans ce riff primitif particulièrement entêtant ainsi que dans ce solo chaotique un peu plus long que la moyenne. Pour le reste, la punition infligée reste identique en tout point. Les deux autres morceaux sont présentés dans des versions sensiblement identiques si ce n’est que Diocletian a préféré se passer de cette longue introduction présente sur la première version d’"Annihiliation Ritual".
Sect Of Swords : Cette compilation se conclue par les trois titres du EP
Sect Of Swords paru en 2008. Au programme de celui-ci, une relecture du morceau "Infinite Destruction", un inédit avec le titre qui a donné son nom à ce EP et une reprise des Canadiens de Blasphemy. Pour le premier, on ne note aucune différence particulière si ce n’est un mix légèrement moins favorable à la basse de V. Kusabs. Dommage car sur la version de la
Demo 1: 2005, cette basse apportait un peu de rondeur à l’ensemble. "Sect Of Swords" est quant à lui un brûlot de trois minutes aussi radical et expéditif que cette reprise - au riffing presque plus évident à cerner que l’originale - de "Weltering In Blood" de Blasphemy. Une conclusion en fanfare et sans concession, à l’image de ce qu’est et à toujours été la musique de Diocletian.
S’enfiler une heure de Diocletian sans sourciller n’est pas chose aisée. Encore moins quand certains des titres présents sont répétés à plusieurs reprises. Ceci étant,
Annihilation Rituals - comme toute compilation digne de ce nom - reste le meilleur moyen à ce jour de mettre la main sur des titres jusque-là disponibles via des supports au tirage bien plus confidentiels. Rien que pour cela, elle est évidemment indispensable à tous les amateurs de Black Metal aussi intransigeant et implacable que celui des Néo-Zélandais. Seul regret cette fichue reprise de Bolt Thrower que je pose quand même
ici, histoire de, parce que quand même, hein...
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