Si le nom d’
ARKAIST ne m’est pas inconnu, c’est tout simplement parce que quelques jours avant de recevoir la demande de chronique, j’avais vu passer une date organisée par
Noir Hexagone (dont nous avions parlé pour l’EP de
KÖSHMAR) où seront présents trois représentants de l’élite bretonne, à savoir
PRIEURÉ et
FORMORAICH, aux côtés du quatuor qui nous intéresse aujourd’hui. Ce sera à
La Péniche Antipode et ça risque d’être un dès moments forts de l’année, notamment pour ceux qui auront déjà succombé aux charmes de cette «
Aube noire », premier LP marqué du sceau de la qualité, comme aiment à le dire les vendeurs du Sentier. Cela n’a d’ailleurs pas échappé à l’oreille attentive d’
Antiq Records, qui se charge de la diffusion des formats physiques, CD et vinyle, tous en édition limitée.
Si la pochette, magnifique, rappellera les illustrations du diable et des enfers dans l’imagerie chrétienne, le
black metal d’
ARKAIST me semble cependant davantage ancré dans une histoire locale (« Terre ancestrale ») que dans un satanisme, qu’il soit réel ou de pacotille et, comme souvent avec ces formations imprégnées de régionalisme (on pourra aussi penser à
AORLHAC, même si musicalement nous sommes dans un registre plus rustre, plus « terroir » si je puis me permettre), cette dimension rurale confère au
black de nos contrées une personnalité, une touche que je ne retrouve pas dans les groupes étrangers. Forcément, ils ont leur patrimoine, qui s’exprime différemment, mais nous pouvons être fiers de posséder une particularité, une approche musicale que l’on ne retrouvera pas ailleurs. Rien de génial, rien de fou, rien d’extravagant, juste une façon de penser la musique, de l’exécuter, d’intégrer la colère paysanne car, sans vouloir faire de la sociologie à deux balles, il est rassurant (pour moi) de constater que le sentiment d’appartenance à une région, à un passé, a encore du sens, une puissance artistique et c’est très agréable, en tant qu’auditeur, de ne pas toujours subir des trucs issus de l’urbanité dure, au profit de compositions épiques privilégiant certes la révolte mais également les grands espaces, la solitude (« Anachorète »), les nuits noires en terre armoricaine.
Je ne ferai cependant pas l’erreur de circonscrire
ARKAIST à une région car ces sept compositions sauront parler à n’importe quel amateur de
black metal cru mais non dénué d’un certain raffinement (les claviers subtils d’un « Linceul d’Ether » par exemple), uniquement guidé par l’exigence musicale d’un chant vengeur, d’une section rythmique au cordeau et d’un
riffing varié qui mélange efficacement la brutalité immédiate de riffs accrocheurs à des mélodies qui mettront un peu plus de temps à pénétrer l’âme, pour y loger durablement. Il reste qu’écoute après écoute «
Aube Noire » prend de plus en plus des airs d’incontournables de la scène française pour cette année 2025, pour des raisons sûrement totalement subjectives : le soin apporté à la production, la richesse de morceaux pourtant longs (trois sont au-dessus des six minutes), les odeurs de végétations qui en émanent, de feu et de pendu également… Pas un grand album mais un très bon album, simple, authentique, je pense qu’il va falloir que je prenne rapidement ma place car j’ai comme l’impression que le concert évoqué en début d’article risque d’être rapidement complet, il faut dire que les Bretons sont nombreux à Paris.
Sans la jouer passéiste, les musiciens parviennent néanmoins à retranscrire une atmosphère légèrement surannée, une forme musicale finalement atemporelle aussi percutante aujourd’hui qu’elle l’aurait été il y a trente ans et qui dans des années encore conservera toute sa pertinence. Une formation à suivre donc, à supporter et à encourager.
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