chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

The Great Old Ones - Cosmicism

Chronique

The Great Old Ones Cosmicism
Je suis The Great Old Ones depuis ses débuts. Happé par leur conception du Mythe de Cthulhu , séduit par leur imagerie en premier chef, c’est véritablement leur musique qui, dans un second temps, m’a véritablement conquis. Si Al Azif offrait de belles promesses, c’est surtout, pour ma part, le formidable Tekeli-li qui vint les asseoir sur le trône des formations en pointe de la Métropole. EOD : A Tale of Dark Legacy n’a fait qu’accentuer cette impression de progression constante, de recherche de perfection permanente et d’aboutissement de leur concept.

Cosmicism déboule donc en 2019. Je me jette dessus. Et j’attends…longtemps…pour le chroniquer. La faute à un sentiment étrange qui m’a interdit de trancher, dans un sens ou dans l’autre, sur la qualité de cet album. Pour te dire la vérité, je le trouve en deçà – c’est mon impression dominante – du reste de la discographie du combo bordelais. Il m’a fallu du temps pour identifier l’origine de mon sentiment et je vais tenter de te l’expliquer au mieux.

L’immense force de The Great Old Ones, nonobstant son concept fouillé et sa musique pointue, tient dans la folie qui se dégage de ses titres, presque palpable, comme pour mieux coller au Mythe dont elle entend dépeindre les ressorts. Or, sur Cosmicism, la musique est sage, la folie a quasiment totalement disparu, les structures sont classiques comme les enchaînements, comme les arrangements… comme presque tout. Bien sûr, le talent de composition est toujours présent. Les structures étirées, quasi prog’, sont toujours au cœur du processus de séduction, comme en témoigne notamment The Omniscient. Mais la toile est peinte différemment. Il me semble qu’un changement s’est opéré dans la composition des éléments et dans leur agencement. Les aspects prog’ pétris d’élans mélodiques sont toujours au centre des débats mais ils n’emportent pas l’auditeur comme auparavant. Les structures sont toujours surchargées d’informations mais elles sont « diluées ». L’accroche ne se fait plus sur un riff central qui sort de l’ordinaire, qui happe l’auditeur ; tout au contraire, celui-ci a tout le temps de se perdre dans l’architecture du titre, de flâner sur tel arrangement, de noter tel détail (Lost Carcosa). En somme, le combo a gagné en clarté ce qu’il a perdu, selon moi et à mon regret, en immersion.

Puis, par ailleurs, on pourra regretter la perte d’intensité purement BM du combo au profit d’une accentuation – et désormais donc d’un déséquilibre – des passages strictement atmo. Si la puissance du combo a également longtemps résidé dans de longues pièces épiques et mystiques (toujours présentes, comme en attestent A Thousand Young et Of Dementia par exemple, plus frénétiques), celles-ci semblent plus « inoffensives », moins profondes, moins lourdes que ne l’étaient. Les parties agressives de The Omniscient ou Lost Carcosa sonnent plus thrash ; le pont central sur Of Dementia reste relativement « léger » bien que parcouru de grattes six-cordes, son rythme s’emballe plus qu’à son tour mais sans que l’on accroche vraiment, comme si les accélérations étaient en roue libre, roulant à pleine vitesse sur un chemin ultra balisé. Seul le très intense Dreams of The Nuclear Chaos sort du lot, tout entier fondé sur l’agression sonore.

Ne nous y trompons pas. Le parti pris de l’atmosphère n’a rien de négatif. Les aspects mystiques n’ont pas disparu, l’ambiance de fin du monde et d’engloutissement par les eaux non plus (Lost Carcosa ou Of Dementia par exemple, le départ de A Thousand Young, Nyarlathotep). L’étirement des structures plonge toujours l’auditeur dans son univers mythologique. Mais l’immersion est plus difficile, plus lente, plus rétive. En réalité, c’est peut-être le sentiment de répétition qui émerge le plus, comme si le combo girondin était arrivé au somment de son Art il y a un ou deux albums et qu’un second souffle s’imposait. Qu’une autre direction – peut-être plus doom (Nyarlathotep en donne un bon exemple)… – pourrait avoir du sens.

En attendant, j’avoue avoir été déçu par ce nouvel effort, que je trouve en deçà du reste de la discographie pour les raisons évoquées. Il reste que The Great Old Ones en mode « dégradé » conserve des atouts qui le placent loin devant une masse considérable de poursuivants. Même plus faible, à mon sens, Cosmicism demeure un album tout à fait recommandable aux amateurs de belles structures prog’ et aux amoureux du mythe de Cthulhu qui ne rechignent pas devant un peu de violence.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
The Great Old Ones
Black Metal
2019 - Season Of Mist
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs : (5)  8.3/10
Webzines : (7)  8.27/10

plus d'infos sur
The Great Old Ones
The Great Old Ones
Black Metal - 2009 - France
  

tracklist
01.   Cosmic Depths  (01:47)
02.   The Omniscient  (09:26)
03.   Of Dementia  (06:16)
04.   Lost Carcosa  (08:56)
05.   A Thousand Young  (11:43)
06.   Dreams Of The Nuclear Chaos  (04:27)
07.   Nyarlathotep  (07:29)

Durée : 50:04

line up
parution
22 Octobre 2019

voir aussi
The Great Old Ones
The Great Old Ones
Al Azif

2012 - Les Acteurs de l'Ombre
  
The Great Old Ones
The Great Old Ones
Tekeli-Li

2014 - Les Acteurs de l'Ombre
  
The Great Old Ones
The Great Old Ones
EOD: A Tale Of Dark Legacy

2017 - Season Of Mist
  

Essayez aussi
Darkthrone
Darkthrone
Arctic Thunder

2016 - Peaceville Records
  
Øksehovud
Øksehovud
Makt, Høyhet, Herredømme

2021 - Nithstang Productions
  
Yellow Eyes
Yellow Eyes
Rare Field Ceiling

2019 - Gilead Media
  
Cultum Interitum
Cultum Interitum
Poison Of Being

2020 - Godz Ov War Productions
  
Crurifragium
Crurifragium
Beasts Of The Temple Of Satan

2017 - Invictus Productions
  

Steel Bearing Hand
Slay In Hell
Lire la chronique
Terminal Violence
Moshocalypse
Lire la chronique
Mass Disorder
Hupokrisis (EP)
Lire la chronique
Oozing Wound
We Cater To Cowards
Lire la chronique
Lifeless Dark
Forces Of Nature's Transfor...
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Refore
Illusion of Existence
Lire la chronique
Dunkell Reiter
Thrash Never Dies
Lire la chronique
Agressor
Towards Beyond
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Décembre 2024
Jouer à la Photo mystère
The Black Dahlia Murder
Servitude
Lire la chronique
Prestige
Reveal the Ravage
Lire la chronique
Witches
The Fates
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique