Après plusieurs démos et EPs, les français de Necrowretch passent aujourd'hui à la vitesse supérieure avec la sortie sur Century Media de leur premier album intitulé
Putrid Death Sorcery. Un grand pas en avant pour ce groupe originaire de Valence qui jusque là était un habitué des labels underground (Detest Records, Aural Offerings Records...). On ne peut donc que se réjouir de voir un groupe comme Necrowretch, qui au passage ne pratique pas l'un des Death Metal les plus accessibles qui soit, se voir atterrir sur un label de la trempe d'un Century Media. Une aubaine qui devrait assurément leur apporter une visibilité accrue aussi bien du côté de la presse spécialisée que d'un public peut-être moins affûté.
Confié une nouvelle fois à Milovan Novakovic, l'artwork de
Putrid Death Sorcery s'extirpe légèrement des stéréotypes de la scène Death underground (habituée en règle générale à des pochettes faites de noir et de blanc) pour quelque chose de beaucoup plus coloré qui accroche l'œil inévitablement. Un choix qui ne devrait pas offusquer les auditeurs les plus conservateurs puisque, comme vous pouvez le constater, pillage de tombes, monstres tentaculaires, boucs sur pattes et atmosphère blasphématoire semblent bel et bien au rendez-vous.
Avec son précédent EP intitulé
Now You're In Hell, Necrowretch semblait vouloir s'affranchir, au moins en partie, de ses influences scandinaves peut-être un peu trop marquées jusque là. Afin d'y arriver, Vlad à notamment apporté quelques modifications à son spectre vocal laissant de côté un growl certes efficace mais plus commun au profit d'un chant aujourd'hui beaucoup plus personnel. Avec
Putrid Death Sorcery, Necrowretch confirme cette volonté en cultivant cette différence. Un choix judicieux lui conférant une individualité beaucoup plus marquée face à la résurgence d'un Death Metal à l'ancienne qui continue de battre son plein. Aussi, les vocalises de Vlad s'inscrivent dans un registre situé à la croisée des chemins, s'inspirant autant des premiers groupes de Death Metal (Possessed, Death...) que de ce que l'on à l'habitude d'entendre dans le Black Metal. Des lignes de chant crues, particulièrement froides et menaçantes. Des lignes de chant à qui l'on pourra reprocher peut-être une certaine monotonie mais qui font preuve néanmoins d'une rare intensité. La mort et le diable habitent chaque mot prononcé par Vlad, faisant de ce
Putrid Death Sorcery un album bestial sur lequel plane une atmosphère blasphématoire dense et étouffante.
Chant mis à part, Necrowretch reste fidèle à la ligne de conduite qu'il s'est fixé depuis ses débuts. Si sa musique ne brille ni par son originalité ni par le niveau technique de ses musiciens, le feeling, l'énergie et la passion qui s'en dégage suffit à convaincre. Avec une moyenne de trois minutes par titre (parfois plus, souvent moins), Necrowretch se concentre ici sur l'essentiel. Les titres s'enchaînent ainsi sans aucun répit. Un rythme soutenu qui ne donne pas l'occasion de s'ennuyer ou de trouver le temps long. Bien au contraire,
Putrid Death Sorcery s'enfile même particulièrement vite avec seulement trente cinq minutes au compteur. Une approche à l'ancienne, plutôt bas du front, faite de riffs sinistres, de blasts et de tchouka-tchouka qui n'est pas sans rappeler le fameux
Scream Bloody Gore de Death. Pourtant, loin de foncer tête baissé dans une musique efficace mais sans relief, Necrowretch propose son lot de variations grâce à maints changements de rythmes ("Purifying Torment" à 0:31, "Goat-Headed" à 1:18, "Putrid Death Sorcery" à 0:42...), de nombreux leads et soli ("Ripping Souls Of Sinners" à 0:38, "Purifying Torment" à 1:38, "Goat-Headed" à 2:27, "Putrid Death Sorcery" à 2:01, "Defiler Of Sacrality" à 1:12 et 1:46...) ainsi que quelques touches plus personnelles comme notamment ces petits soli de basse ("Purifying Torment" à 0:33, "Defiler Of Sacrality" à 2:04). Une basse toujours bien présente qui n'est pas sans donner un certain groove à l'ensemble. A noter que parmi ces onze titres, on retrouve deux anciens morceaux remis au goût du jour. Il s'agit de "Necrollections" tiré de la démo du même nom parue en 2010 ainsi que l'excellent "Repugnizer" issu quant à lui de la première démo de Necrowretch (2009) intitulée
Rising From Purulence. Deux très bons morceaux servit ici dans des versions sensiblement différentes, notamment au niveau du chant, qui se marient très bien au reste de l'album et de ses titres plus récents.
Necrowretch confirme donc ici toutes les bonnes choses que j'avais écrites à son sujet. Sans forcément se démarquer de la scène Death Metal Old School à laquelle il est associé, le groupe Français propose malgré tout un album sensiblement plus original que la moyenne notamment grâce à quelques partis pris intéressants, plus particulièrement au niveau du chant. Concis et surtout sans chichis,
Putrid Death Sorcery mise sur l'efficacité immédiate de ses compositions et de fait ne nécessitera pas de longues et laborieuses écoutes pour en saisir toutes les subtilités. Un premier album réussi pour Necrowretch qui, plus que le public d'initiés déjà acquis à sa cause, saura on l'espère convaincre également un public peut-être un peu plus large. En tout les cas, c'est tout le mal qu'on leur souhaite aujourd'hui.
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