Sear - Begin The Celebrations Of Sin
Chronique
Sear Begin The Celebrations Of Sin
Rien d’extrêmement original, rien de très novateur. Mais avons-nous besoin qu’un groupe soit original quand il maîtrise non pas un style mais deux et qu’en plus, il a une troisième qualité qui est de ne faire qu’une de ces deux influences ? Vous l’aurez compris, ni par ses textes, ni par son artwork, ni par son style Sear ne vous surprendra mais il vous prouvera que le filon du black/death est loin d’être écoulé…quand on a du talent.
Une intro basique pour ouvrir les portes de ce monde blasphématoire et nous voilà plongés dans un black/death agressif et solidement campé sur ses convictions des plus antichrétiennes !
La production est bien balancée, efficace bien qu’elle mériterait d’être un poil plus puissante; tous les instruments sont distincts et la batterie cinglante a de quoi affûté les dents de ce metal incisif.
Sear est black. Ses sonorités malsaines et cette noirceur machiavélique qui se dégage de ses mélodies viennent supporter une voix black écorchée et haineuse à souhait. Les blasts plus que présents martèlent le rythme et les paroles sanguinolentes.
Mais Sear est aussi death. Voyez cette lourdeur, cette pesanteur putride, cette voix caverneuse, ces rythmiques typiques, cette batterie vrombissante pleine de roulements et de variations (chapeau bas M. Laaksonen) comme pilier de la violence musicale du groupe. Les guitares sont en symbiose parfaite pour nous livrer ce mur de triplettes mordantes ou de riffs puissants aussi bien dans les graves que les aigus (exemple sur « Blindfolded Fuck »).
Sear a donc deux visages, deux entités distinctes et pourtant mêlées avec un équilibre et une précision révélatrices de la maîtrise de ses compositeurs. La voix change de timbre avec une fluidité incroyable et il en est de même pour tous les instruments.
Les titres sont bien construits avec des progressions plus que jouissives entre ces deux aspects, qui brisent les rythmes et les couleurs pour en instaurer de nouvelles. Ceci se retrouve aussi à l’échelle de l’album, quand après les 3 premiers titres plutôt rapides, déboule « Mankid’s Last Breath » qui prouve qu’à mid tempo, Sear est aussi bon qu’à 220. Saer sait aussi être groovy (« Scythe of Blasphemy », « Vade Retro Deus ») avec ses rythmes à vous dévisser les cervicales suivis par des insertions de lignes mélodiques recherchées qui font retomber la pression durant quelques (petites) secondes. De même, les structures ne sont pas incompréhensibles et des refrains viennent ponctués certains titres avec une efficacité indéniable (« Lobotomy with a Crucifix », « Vade Retro Deus », « Monument 666 »)
Mais Sear préfère le malsain, le mauvais, le vile. « Begin the Celebrations of Sin » est une ode aux péchés, les paroles d’ailleurs sont assez répugnantes mais vont de paire avec la violence et la dissonance offertes par les musiciens.
La diversité du potentiel du groupe se ressent tout au long de l’album qui ne se répète pas, qui innove à chaque titre, qui progresse et au-delà de tout ça, qui varie. Nous sommes maintenus en haleine sans relâche de la première à la dernière note tant le rythme n’est jamais constant, tant le groupe s’acharne à complexifier et à diversifier ses riffs et ses orchestrations. L’album ne dure pas plus de 35 minutes et ce n’est pas plus mal tant au final on en ressort assommés, lessivés, mais sales…
Alors commencez les célébrations du péché, sans répit, sans pitié.
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