Sorti en 2008 sur Nuclear War Now!,
Nuclear Empire Of Apocalyspe est le premier véritable album des Italiens après cinq ans passé à se faire la main sur une multitudes de démos, de EP et de splits en tout genre. Un premier album qui marque également le début de deux collaborations longue durée, tout d'abord avec l'excellent label Américains Nuclear War Now! puis avec Paolo Girardi dont les illustrations sont de véritables oeuvres d'art (ma préférence allant pour celle de
...For Chaos, Obscurity And Desolation...). Un premier album qui marque le pas sur les enregistrements précédents tout en montrant quelques signes d'évolution bienvenues.
Fer de lance de la scène War Metal en Europe, Blasphemophagher fait parti de ces groupes dont le mot "compromis" semble totalement absent de leur vocabulaire. Car si les Italiens se montrent peut-être moins intransigeants que tous ces groupes issus de la nouvelle école Néo-Zélandaise ou même Canadienne, il n'en reste pas moins que Blasphemophagher n'est pas le genre de groupe à mettre entre n'importe quelles oreilles. Très attachés à leurs influences, les trois Italiens signent avec ce premier album un hommage assez évident à la scène Canadienne dont les fiers représentants ne sont autre que Blasphemy, Revenge et Conqueror. Des groupes radicaux plutôt hermétiques à toute idée de changement. Ainsi, Blasphemophagher ne déroge pas vraiment à cette règle même si je trouve que les Italiens se montrent tout de même moins bas du front que leurs cousins Canadiens.
Pourtant, ce premier album n'est pas un modèle d'originalité ni même de variété. Seulement à la différence de Revenge ou de Diocletian, Blasphemophagher a eu la bonne idée d'incorporer à son War Metal une bonne grosse dose de Thrash à l'ancienne afin de rendre sa recette nettement moins étouffante que celle de ses homologues. Un parti pris qu'on ne peut que saluer et qui permet à l'auditeurs de rentrer ainsi plus "facilement" dans l'univers post-apocalyptique de Blasphemophagher grâce à des riffs accrocheurs qui réussissent à ne pas être noyés dans un marasme sonore sans nom parfois décourageant. Car là où les productions de Revenge et de Diocletian jouent davantage sur l'ambiance générale en plaçant tous les instruments au même niveau pour un rendu moite et étouffant, celle de Blasphemophagher met tout de même la guitare un poil plus en avant. Si malgré tout l'impression de cacophonie n'est jamais très loin, force est de constater qu'avec de la persévérance et de la concentration, on arrive tout de même à se raccrocher à ces nombreux riffs Thrash toujours très bien sentis. Pourtant, rien de bien technique dans ces riffs mais comme souvent, un feeling rare qui procure de bonnes sensations grâce à des atmosphères haineuses et suffocantes.
Un univers qui malgré tout n'est pas évident à appréhender dans la mesure ou les Italiens n'y vont pas avec le dos de la cuillère et offrent finalement très peu de variations à leur musique bestiale et primaire. Ainsi
Nuclear Empire Of Apocalyspe fait véritablement l'effet d'un bloc compact que l'on prend en pleine tronche sans pouvoir reprendre son souffle une seule minute. Un rythme effréné et éreintant qui mettra à mal les moins habitués à ce genre de violence sonore. Si personnellement cela ne me pose évidemment aucun souci, c'est peut-être pourtant le talon d'Achille de ce genre de groupe à la musique parfois trop répétitive et linéaire souligné par un jeu un peu bordélique à l'image de ces quelques soli disgracieux mais pas désagréables pour autant. D'autant que sur cet album, Blasphemophagher n'a pas tout à fait la maturité des deux albums suivants. Le jeu des Italiens est parfois bancal et certaines constructions (riffs, rythmes etc...) sont encore un peu limite et flirtent avec l'anecdotique. Rien de rédhibitoire mais ça saute aux yeux, surtout si l'on connait les albums suivants.
Si la recette de Blasphemophagher n'a que peu évolué au fil des années, on sent tout de même que le groupe à pas mal progressé. Une progression constante qui a atteint son point d'orgue avec l'album The III Command Of The Absolute Chaos sorti l'année dernière. Ainsi,
Nuclear Empire Of Apocalyspe marque une évolution significative par rapport aux premiers enregistrement du groupe (voir la chronique de
Atomic Carnage In The Temple Of Nuclear Hell pour vous rendre compte des points faibles évoqués) sans être pour autant parfait puisque pour ma part, j'ai une préférence pour les deux albums suivants qui font preuve d'un peu plus de maturité et gomment cet aspect bancal pas toujours très agréable à l'oreille.
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