Detherous - Unrelenting Malevolence
Chronique
Detherous Unrelenting Malevolence
En seulement un seul album (l’excellent
« Hacked To Death » sorti en 2019) la formation menée par Damon MacDonald s’est imposée comme une des meilleures découvertes venues du Canada ces dernières années - et ce quel que soit le style pratiqué, tant ce disque avait marqué les esprits en faisant immédiatement de ses auteurs une des têtes de gondoles de leur label, qui pourtant ne manque pas d’arguments parmi son catalogue. Depuis cet opus on a eu droit au court mais très bon Split avec STENCH OF DEATH qui confirmait la qualité d’écriture de DETHEROUS, démontrant ainsi que l’entité était partie pour durer et qu’elle en gardait encore sous le coude et ce malgré les mouvements récurrents de personnel. Car sur cette sortie deux nouveaux membres faisaient leur apparition (un soliste et un bassiste) même si au final ils n’ont fait que passer, vu que sur ce deuxième long-format ce sont encore d’autres gars qui occupent les places laissées vacantes - à croire donc qu’elles sont très instables tant ça défile beaucoup à ces postes (un sentiment confirmé vu qu’un autre mec à la basse a été intronisé peu de temps après la fin de son enregistrement). Néanmoins tout cela n’a eu aucun impact sur le rendu de ce « Unrelenting Malevolence » qui trouve même le moyen d’être supérieur à son prédécesseur avec neuf titres encore plus cohérents, accrocheurs et vindicatifs où la technique bien que supérieure reste à un niveau correct et en total raccord avec le style.
Car d’entrée on va se rendre compte que les nord-américains sont toujours aussi incisifs et rentre-dedans via le redoutable « Interminable Mutilation » qui balance toute leur palette technique, avec une grosse préférence néanmoins pour la vitesse majoritaire et où le groove reste imposant sur fond d’influences Thrash pures et dures. En effet c’est ce style qui va être mis à l’honneur lors de la première moitié de ce long-format tant on trouve sa trace autant sur le dense et frontal « Suspended In Agony » que sur le typique et impeccable « Gruesome Tools Of Torture », menés sur les chapeaux de roues où la rapidité est prépondérante et l’énergie totalement intacte. Et puis progressivement la musique comme l’écriture vont se densifier, comme en premier lieu sur le varié et implacable « Encased In Gore » où les parties faites pour le headbanging côtoient des plans à la fois endiablés comme plus lourds et massifs. En parlant de passages pachydermiques ceux-ci vont apparaître de façon débridée sur « Erosion Of Reality » et surtout via « Wretched Formations Of Flesh », qui sentent toutes les deux CANNIBAL CORPSE à plein nez que ce soit du côté du riffing que des patterns du frappeur. Il faut dire qu’outre des plans rythmiques clairement piqués sur « Nothing Left To Mutilate » (« The Wretched Spawn – 2004) pour cette dernière, on y retrouve aussi les mêmes hammerblasts typiques de Paul Mazurkiewicz ainsi que ses passages écrasants si reconnaissables. Si l’ombre d'Alex Webster et ses acolytes retentit ici de fort belle manière sur ces deux compositions, l’heure est clairement venue pour le Death de rugir et de se faire entendre comme il faut notamment via l’apport de Chris Monroy (SKELETAL REMAINS) qui vient pousser la chansonnette derrière le micro lors d’un « Reek Of The Decayed » de haute tenue, certes très classique et qui prend le temps à chaque rythmique de se dévoiler entièrement pour mieux apprécier ce qui est proposé ici.
D’ailleurs tout cela sera encore le cas sur la doublette de clôture (« Tormented By The Dead », « Cataclysmic Devastation ») qui clôt les hostilités de façon toute aussi jouissive et impeccable que ce qui a été entendu auparavant, et propose tout un panel d’alternance des tempos classiques de ses créateurs qui offrent ici une oeuvre impeccable et sans aucune faute de goût. D’ailleurs afin de boucler la boucle comme il se doit ceux-ci vont dévoiler une reprise fidèle du « Skull Fracturing Nightmare » de DEMOLITION HAMMER, qui si elle ressemble parfaitement à l’original fait toujours plaisir à entendre et montre encore que l’œuvre de Steve Reynolds et ses camarades passe toujours bien les années avec le même plaisir auditif. Mais pour en revenir à ce second chapitre des Canadiens ceux-ci réussissent haut-la-main ce cap souvent décisif et prouvent qu’ils sont bels et bien à l’heure actuelle dans le haut du panier de leur pays comme de Redefining Darkness, et que sans se renouveler ils réussissent néanmoins à offrir une musique plus variée (aidés notamment par les nombreux solos de qualité de Ryan Hunter qui s’est totalement intégré parmi ses nouveaux complices). Si cette année a été redoutable en matière de nouveautés du côté du Metal de la mort il y’a tout à parier que le combo y figurera en très bonne place (vu qu’il est passé de statut d’espoir à suivre à celui de tête d’affiche incontournable), et que l’avenir s’annonce radieux pour lui tant son écriture fluide au groove intensif a de quoi plaire au plus grand nombre qu’il soit exigeant ou bon public. C’est dire donc s’il ratisse large, surtout qu’il en a encore sous la semelle à n’en point douter et que sa prochaine livraison sera encore plus haute en intensité et marquera encore un peu plus fortement la hiérarchie mondiale.
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | Ouai, donnez des plans ^^
Sacré tuerie cet album, il sera dans mon top 5 sans hésiter. |
citer | J'avais un peu de mal au début, en particulier à cause de la prod. La voix en retrait et un son de guitare un peu faiblard, mais putain que les compos rattrapent le truc.
Une boucherie digne des grands moments de Demolition Hammer et de Solstice (Gruesome Tools Of Torture et son intro me rappelle tellement sur celle du titre Pray bordel)
D'ailleurs si quelqu'un a un plan pour le choper le Cd en Europe et éviter les FDP monstrueux du Canada via le Bandcamp, je suis preneur, il n'est plus disponible sur le site du label. |
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2 COMMENTAIRE(S)
29/12/2022 11:06
Sacré tuerie cet album, il sera dans mon top 5 sans hésiter.
27/12/2022 02:12
Une boucherie digne des grands moments de Demolition Hammer et de Solstice (Gruesome Tools Of Torture et son intro me rappelle tellement sur celle du titre Pray bordel)
D'ailleurs si quelqu'un a un plan pour le choper le Cd en Europe et éviter les FDP monstrueux du Canada via le Bandcamp, je suis preneur, il n'est plus disponible sur le site du label.