Cult of Erinyes - Tiberivs
Chronique
Cult of Erinyes Tiberivs
J’aime bien Cult of Erinyes. Après avoir joui d’une juste exposition avec son premier album, A Place to Call my Unknown, le groupe n’a jamais déçu. Tiberivs, dernier effort en date, va-t-il marquer le pas ? Il n’en est rien.
Dès l’intro façon Possession, avec crépitements de feu, plaintes lointaines de pseudo exorcisme et menace rampante, Cult of Erinyes nous plonge d’emblée dans une atmosphère un brin médiévale, mais qui ne dure pas. Les guitares, profondes, dopées par un son très organique et très rond (Casus Belli), mènent de suite la danse, selon un mid-tempo approprié où se mêlent rythmique quasi doom et petits arrangements aériens à la guitare (Achea). Le propos se densifie pourtant très rapidement. Dès le second titre (Nero), le tempo s’élève très nettement, sans que la mélodie ne soit sacrifiée, une mélodie qui, comme souvent, se fond dans la masse et décrit de belles arabesques pendant que la rythmique tapisse l’espace d’un véritable mur de son (Casus Belli).
La force de Cult of Erinyes – cette science de l’équilibre entre structures rapides et breaks doom – se retrouve à l’identique sur cet album (Nero, Casus Belli, First of Men). Les passages blastés apportent la violence pure (For Centuries to Come) ; les ralentissements les mettent en relief, comme ils permettent de faire ressortir les mélodies tissées par le groupe (les solis quasi heavy sur Casus Belli ; les arrangements mélodiques sur Loner ; les arabesques du départ sur Germanicus). Des structures chargées en informations donc, mais pas que. Les ponts centraux, que l’on repère dans un certain nombre de morceaux, vont au plus simple, qui privilégient l’efficacité et la plongée de l’auditeur dans l’univers cotonneux du groupe (Nero, Bred for War, Loner, Damnatio Memoriae).
La voix, souvent proche de l’incantation, apporte une touche noire indéniable au groupe (Germanicus). La recherche de structures « tourbillonnantes » également. Comme ces guitares, sur Bred for War, par exemple, qui donnent le sentiment que le morceau roule sur lui-même, tel un serpent, rebondit puis reviens tourner autour d’un axe – le blast de la rythmique. La violence se teinte alors de lancinance ; la cruauté qui émane de la voix se mêle au tout avec une grande maîtrise. Loin du caractère hypnotique que l’on retrouve chez un certain nombre de groupes de BM, la répétition de la structure joue ici un rôle plus « punchy », plus étourdissant (Germanicus, qui propose des guitares et des mélodies tournoyantes beaucoup plus lourdes).
Si cet aspect n’était pas absent des albums précédents, on note que le groupe appuie davantage encore sur l’emphase, sur l’épique (Germanicus et ses envolées sublimes, First of Men et sa profondeur jouissive), comme ressort supplémentaire destiné à mettre en avant la richesse de ses structures.
Cult of Erinyes ne stagne pas. Il présente également le bon goût de conserver sa « patte », tout en renouvelant ses idées et son approche. Il réussit à augmenter la noirceur et la violence de son propos mais sans jamais sacrifier la profondeur du son. Tiberivs est un bel album, qui devrait combler sans difficulté les fans du groupe et amener ceux qui ne le connaissent pas encore à s’y intéresser.
| Raziel 16 Septembre 2017 - 1490 lectures |
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