"Nous sommes transportés dans une autre dimension, une dimension faite non seulement de paysages et de sons, mais aussi d’esprits. Un voyage dans une contrée sans fin dont les frontières sont notre imagination : un voyage au bout de ténèbres où il n’y a qu’une destination : la 4ème dimension "
Certains me demandent ce que devient Gégé, le héros de la chronique de
1349 :
Massive Cauldron of Chaos et s’inquiètent de ne pas l’avoir revu depuis déjà une année ! Eh bien alors que l’on dit généralement « Pas de nouvelle, bonne nouvelle », cela n’a pas été son cas. Le pauvre homme a été mis au repos forcé. En d’autres termes, il est dans un hôpital psychiatrique. Il headbanguait dans la rue avec son lecteur de Minidisc (oui, il est à la pointe de la technologie Gégé...) quand le malheureux a heurté de sa tête un parasol. Ne me demandez pas comment, c’est Gégé... A son réveil, il n’était plus vraiment le même et il a fallu l’éloigner de ses semblables, confiné dans une pièce, seul. Mais au bout d’un an il est sur le point de sortir. Les médecins sont optimistes. Il ne lui reste plus qu’un test à passer pour obtenir le droit de revenir parmi nous : le test de Rorschach ! Et c’est maintenant :
« Gégé, nous allons vous montrer trois images. Vous allez nous dire ce que vous voyez dessus et ce qu’elles vous inspirent. »
« Bien... »
« Première image : »
« Alors je vois deux personnes âgées debout, face à face. Elles semblent partager un verre autour d’une table, peut-être dans un bar. J’imagine qu’elles discutent de leur longue amitié. Elles se remémorent leurs vieux souvenirs mais ont encore des projets à partager. Elles semblent sereines. »
« Bien, passons à la deuxième image : »
« Cette fois-ci, je devine une tête de renard. Il nous regarde avec le sourire. Mais ce sourire semble plus narquois qu’amical. D’autant que ses yeux ont une expression antipathique. Mais il n’est pas particulièrement agressif, peut-être sent-il une complicité entre lui et celui qui le regarde ?»
« Merci, nous allons terminer avec la dernière image : »
« Je vois... Je vois... Je vois un logo. Je vois le logo d’un groupe norvégien qui s’appelle
SKAUR ! Oui, c’est ça... Et sur son logo, je vois la lune, je vois des sapins aux extrémités, je vois un arbre au centre sur des montagnes escarpées ! Je vois aussi un putain d’aigle qui écarte les cuisses en chevauchant un blason de soleil ! Oui, je vois
SKAUR ! Et je me souviens ! Il avait commencé en 2003, autour d’un seul homme, Normann ! Il faisait tout lui-même puis en 2008 il a décidé de recruter des membres pour l’épauler, un bassiste, celui de
ISKALD, et un batteur pas vraiment connu ! Mais en 2010 il a finalement pris un deuxième guitariste et l’année suivante le premier album était enfin en boite alors que jusqu’à maintenant il n’y avait eu que des demos, carrément une dizaine ! Aaaah, la pochette du premier album était belle... On aurait dit un croisement entre celles de
WINDIR et celles de
FALKENBACH ! »
« Vous voyez tout ça sur cette tâche ? »
« Oui, mais je ne sais pas, je vois autre chose, je vois... et j’entends des choses face à elle... Je me sens en connexion avec une force supérieure ! Je vois une nouvelle pochette, très proche de la précédente. C’est... celle... d’un album sorti cette année. Oui ils sont de retour ah aha ahah ah !
Farvel ! Il s’appelle
Farvel et il est composé de 6 titres seulement. Mais ils totalisent 42 minutes, ah ah ah ! »
« Vous êtes sûr que ça va ? »
« Non ! Enfin, oui ! Oh oui que ça va ! Un groupe avec de la personnalité et du talent qui nous gratifie d’un nouvel album, ça va bien ! Je suis... apaisé »
« Et vous entendez donc quelque chose ? »
« Tout. Tout vient d’entrer dans mon esprit. L’inquiétude des premières minutes du titre d’ouverture, sur lequel les vocaux semblent mettre une éternité à apparaître, presque cinq minutes ! Ce n’est pas que la musique seule soit mauvaise, mais le chanteur est tellement charismatique, avec une voix tellement expressive qu’on a envie de l’entendre plus. Là encore, il va hurler, s’étouffer, faire des effets en tout genre avec son timbre toujours grave. Il n’hésite pas, il s’investit à fond dans son rôle et fait sursauter à de multiples reprises ! Certains vous diront plutôt ‘fait tiquer’ que ‘fait sursauter’, mais le principal c’est qu’il a une présence énorme. Raaah, quand il se met à chevroter... »
« Bien, bien bien bien... Et ces voix. Parce que c’est peut-être le principal, c’est peut-être ça que nous devrions creuser... qu’est-ce qu’elles vous disent ? »
« Gravfyll og jammerskrik
savnets aapne saar river
soender og sammen
Kryper naken, forlatt
fra mandighet og aere
La alle faa se naar den vesle gutt
boikotter sitt selv… »
« Pardon ? »
« C’est du Norvégien. Je ne le parle pas. Donc je ne peux pas vous dire. Enfin, je sais que ‘Farvel’ veut dire ‘adieu’. Et là d’un coup j’ai peur que le nom de cet album veuille dire que ce sera le dernier... Mais sinon les paroles, je ne les comprends pas. La musique parle de toute façon suffisamment d’elle-même. Elle est très expressive figurez-vous ! En fait elle a de faux airs de
WINDIR. Pourtant les différences sont notables, mais je retrouve le même sentiment d’écouter un groupe électron libre, qui fait du black, mais qui y ajoute toutes sortes de choses, n’hésitant pas à bousculer les règles. Ce sont des groupes libres, mais qui ne font pas n’importe quoi, qui savent ce qui va faire réagir l’auditeur, qui ont le sens du plaisir auditif !
SKAUR parvient à ajouter des éléments progressifs sans être progressif, de l’avant-garde sans être avant-garde, des mélodies sans être franco-finlandais, des chœurs sans être mou cucul vive-la-vie, de l’agressivité sans être bourrin ! »
« Je vois Gégé... (petite pause). Mais quand vous dites que ces groupes sont libres, qu’ils ont de l’agressivité sans être bourrins... est-ce que vous ne parlez pas un peu de vous quelque part ? »
« Ce que je sais, c’est que tous ces morceaux me triturent la tête, me hantent et ont envie de revenir, d’exploser. Ils sont d’une efficacité redoutable ! J'ai peut-être du mal à en parler mais c’est un album de haut niveau, qui mérite de se glisser parmi les meilleurs albums de 2015. Aux côtés de
ETHER, aux côtés de...»
« Comment cela ‘les meilleurs albums de 2015’. Gégé, vous avez entendu d’autres choses en 2015 ? Vous êtes censé être coupé de l’extérieur ! Qui vous a fait passer des musiques ? »
« Personne ! Personne ! »
« Vous risquez gros, Gégé, dites-nous immédiatement qui vous a maltraité de la sorte ! »
« Mais non, ce n’est personne ! Je vous le jure ! (pause). C’est la pièce dans laquelle vous m’avez mis ! Ce sont les murs ! »
« Comment ça les murs ? Qu’est-ce qu’ils ont les murs ? Ne vous foutez pas de nous Gégé ! »
« Les murs, les murs !!! (Pause). Ils... Ils sont pleins de tâches... »
"Gégé, 38 ans, amateur de musiques extrêmes. Nul ne saura jamais dire s'il a été perdu par son esprit ou par des tâches au pouvoir pervers, comme seules il en existe... dans la Quatrième Dimension... "
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène