Blasphemophagher - Atomic Carnage In The Temple Of Nuclear Hell
Chronique
Blasphemophagher Atomic Carnage In The Temple Of Nuclear Hell (Compil.)
Je suis bien étonné de voir que personne parmi mes accolytes n'a encore jamais parlé des italiens de Blasphemophagher. Formé en 2002 à San Benedetto del Tronto, le trio est pourtant aujourd'hui une figure emblématique de la scène death metal underground. Qui plus est, le groupe possède une discographie assez fournie (plusieurs démos et splits à son actif) et se montre d'une régularité exemplaire dans ses sorties longue durée (un album tous les ans depuis 2009) qui en font un groupe toujours aux avant-postes.
Alors que Blasphemophagher vient de sortir son troisième album (que je chroniquerais ici sous peu), nous allons dans un premier temps et en guise d'introduction à l'univers des Italiens, nous intéresser à cette compilation sortie en 2011 sur le label Despise The Sun. Un album qui regroupe en fait les deux premières démos du groupe, soit Atomic Infested Carnage et Nuclear Hell Live - Destroying Rome.
Commençons donc tout d'abord par la démo Atomic Infested Carnage. Sortie initialement en 2003 sous la forme d'un CD-R, celle-ci s'est déjà vue rééditée en 2008 par le label Nuclear War Now! qui avait sorti pour l'occasion un joli 10" probablement épuisé à l'heure qu'il est. On peut donc aujourd'hui saluer l'initiative du label Italien qui donne ainsi la possibilité à quelques gus comme moi de rattraper leur retard à travers cette compilation dont l'artwork à été confié à Chris Moyen. On notera également que tous les morceaux de cette compilation ont subi un léger lifting puisqu'ils ont été remixés pour l'occasion. N'ayant jamais posé mes oreilles sur ces deux démos, je ne peux pas dire avec certitude si cela a été bénéfique ou non même si je serais malgré tout très étonné que ce ne soit pas le cas.
Cette première démo compte donc huit titres dont trois reprises de Sarcófago, Blasphemy et Beherit ainsi qu'une intro à qui j'en veux de m'avoir fait croire que mon CD était rayé! Passé ce double check de la face lisible, me revoilà plongé dans les premiers balbutiements des Italiens. Pas de surprise pour quiconque à déjà posé ses oreilles sur un album du trio, le groupe n'a finalement jamais changé sa recette et Atomic Infested Carnage pose ainsi les bases de ce que sera la musique de Blasphemophagher jusqu'à aujourd'hui, soit ce qu'on appelle plus communément dans le milieu du war metal. Entendez par là, un mélange chaotique de death metal old school blasphématoire (ambiances nauséabondes, production poussiéreuse et caverneuse) et de black metal cru et primaire (rythmiques binaires, riffs punk metalliques...). Blasphemophagher ne brille certainement ni par sa finesse ni par la complexité de ses compositions. Cependant, le caractère bestial et "in you face" qui s'en dégagent nous oblige à considérer la chose avec moins d'attente pour se laisser submerger par un flot de pulsions destructrices et barbares. Le groupe joue beaucoup autour du concept de fin du monde sur fond de guerre nucléaire. Des paroles à l'artwork en passant par les tenues de scènes, tout est tourné autour de cette idée qui symbolise assez bien ce qu'est finalement la musique de Blasphemophagher. Les riffs punk rapides et aliénants vous bousillent la gueule alors que la batterie ne cesse de nous marteler le crâne. Blasphemophagher nuance parfois ses attaques par quelques breaks à s'arracher les cheveux comme sur l'excellent "Underskin Blood Implosion". Et puis il y a cette voix bestiale et primaire, sans aucune finesse qui n'arrête pas de dégueuler mort et destruction.
Cependant, et même si comme je vous le disais peu de choses ont changé musicalement depuis 2003, il y a un côté bancal et un peu foutraque qui me fait préférer ce qu'ils ont fait après. On sent sur cette démo que le groupe est plutôt jeune et à encore besoin de s'affirmer et surtout de s'affranchir de ses influences encore un poil trop présentes. D'ailleurs ce n'est pas pour rien qu'on retrouve sur cette démo trois reprises. Le très punk "Sex, Drinks And Metal" de Sarcofago, le très court "Gods Of War" de Blasphemy" et le très culte "Grave Desecration" de Beherit.
"Atomic Infested Carnage" laisse place à la démo Nuclear Hell Live - Destroying Rome sortie l'année suivante (2004) et qui regroupe douze titres enregistrés live à Rome (merci Captain Obvious). N'étant à la base pas un très grand amateur d'albums ou de titres enregistrés live, je dois bien avouer que pour ma part l'intérêt est ici plutôt limité. Si en plus on y ajoute un son assez cradingue (bien que plutôt "ok" pour le genre pratiqué par Blasphemophagher) pour un groupe dont la musique est déjà assez bordélique, cet intérêt diminue comme peau de chagrin. On y retrouve quand même l'intégralité de la démo Atomic Infested Carnage, une reprise de Onslaught ("Thermonuclear Devastation Of The Planet Earth") et quelques nouveaux titres ("Crawling Nuclear Chaos", "Quantum Sphere Annihilation", "Curse Of The Phosgene Fog") qu'on retrouvera plus tard sur le split avec les Polonais de Bestial Raids. Pas de quoi s'enflammer donc, sauf si on aime vraiment les lives.
Atomic Carnage In The Temple Of Nuclear Hell n'est donc pas un disque indispensable si vous n'êtes pas un grand amateur de Blasphemophagher et de war metal en général. Et même pour les gens qui comme moi apprécient Blasphemophagher, l'intérêt est plutôt limité. Il réside finalement dans l'opportunité de pouvoir mettre la main sur ses deux enregistrements qui marquent les débuts du groupe et surtout pour la première démo Atomic Infested Carnage qui se montre nettement plus intéressante que cet enregistrement live qui selon moi n'apporte pas grand chose dans le fond si ce n'est une vision encore plus chaotique de ce que peut être Blasphemophagher.
| AxGxB 8 Janvier 2012 - 1673 lectures |
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