Avec un blaze et un album au nom terribles
La nouvelle offrande de ces punkoïdes ricains
Bien qu'affublée d'une pochette psyché bien horrible
Ultime affront au bon goût, carrément vilain,
Me semblait bien placée pour qu'on devienne copains.
Pourtant après de nombreuses écoutes répétées,
Et, promis, un effort vrai d'objectivité
Nul espoir ne semblait vouloir émerger:
Il y a des fois où, bon, il faut laisser tomber.
Barré, ça le groupe l'est, ça ne fait pas un pli.
Le problème c'est ma foi, que ce type de folie
En l'occurrence n'accouche que de chaos sans vie.
Au oui au fait c'est quoi, le style exactement ?
Un vieux punk craspec, un metal dissonant.
Pause, retour à la prose: la rédaction s'excuse, mais rédiger en alexandrins c'est chiant, donc le nombre de pieds s'en va maintenant varier, quitte à ne s'en casser la gueule que plus facilement …
Plutôt que de taper dur, sans retenue, tout le temps,
Ou de favoriser l'énergie brute, la fièvre de l'instant,
Se profilent durant vingt très longues minutes, direct sortis du garage:
Son distordu, grattes désaccordées, pop/rock grasse de bas étage,
Inaptitude à accrocher l'oreille, désinvolture crasse,
Bêlements plaintifs et criards de clodo sentant la vinasse.
Là où l'on voudrait se faire claquer le beignet, se faire remuer méchamment,
Eh bien on se fait chier sévère, on réprime un bâillement.
On a donc droit à un punk rock mauvais, crasseux, tendance rosbif,
Ne bénéficiant pas des éclaircies du soleil de leur natale Calif'
On trouve néanmoins quelques bons trucs dans ces keuponneries mal brassées:
Un metal plus viril
(1), un riff cétacé
(2)
Basique mais sympa, sur du sludge psyché
(3).
Le reste est popisant
(4) ou math/punk/core chaotique
(5)
Il est vrai révélant, des aptitudes techniques
Etonnamment moins basses, que ce qu'on aurait pu penser.
Pour une évocation ou deux, d'un Motörhead convainquant
(6),
On s'en tape des merdouilles, des délires, des foutoirs rappelant
Un
Mr Bungle dans ses moments les plus déconnants
(7).
Bref quand finalement, un morceau nous réveille,
Et d'un seul coup d'un seul promet monts et merveilles,
L'explication est simple: c'est Black Flag en reprise
(8).
La conclusion est claire, à la clef nulle surprise:
En mode acrostiche, il faut que tu la lises …
Veuillez nous excusez pour cette réapparition malencontreuse d'alexandrins persistants …
1) « Trot Line Beer Can », bien que punk, se métallise. Même que ça growlerait presque vers 0:41 (bon j'exagère un brin mais …)
2) Perso, après une intro de morceau un poil “sous-marine”, j'entends l'appel d'un dauphin, d'une baleine ou apparenté dans ce chouette riff à 2 notes hyper trafiquées qui apparaît à partir de 1:09 sur « Eagle Mewnadria »
3) « Eagle Mewnadria » toujours, ou la fin de « 3000, 100 Points, 100pts, Gummy Octopi »
4) par exemple à partir de 1:20 sur « Rotten Church / Mall / Parking Lot »
5) Cf. certains délires de « The Toxic Shock Mountain Blues », ou « Green Genes » dans son ensemble
6) … ou Presque, sur « How Many Dad's Must Eat Themselves? »
7) On citera « Please, That Bitch Will Outlive Us All » à partir de 1:02, ou encore « Is This Your Homework? »
8) « Wasted »
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