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Proscription - Desolate Divine
Chronique
Proscription Desolate Divine
S’il s’est montré particulièrement discret ces dernières années c’est que le projet mené par Terry Clark savait sans doute qu’il ne devait pas se rater aujourd’hui et redresser la barre après un premier opus décevant, surtout quand on connaît la qualité des membres qui entournent sa tête pensante. Car sans être raté on attendait beaucoup plus de
« Conduit » qui donnait souvent la sensation d’être un peu en roue-libre, et aussi que ses auteurs ne s’étaient pas trop foulés du côté de l’écriture... et même si le résultat final aurait largement fait l’affaire chez nombre de groupes on était en droit d’attendre plus et mieux de la part des Finlandais. Désormais épaulé par Kalle Laanto (TRAMALIZER) à la guitare solo le quatuor livre donc son deuxième album cinq ans après le précédent, un passage décisif pour sa carrière vu qu’il représente désormais sa dernière chance de pouvoir s’extirper de la redoutable concurrence locale, au risque sinon de rester cantonné au rôle de faire-valoir certes agréable mais terriblement frustrant au final, vu que toutes les conditions étaient réunies pour un avenir meilleur.
Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’on va avoir ce même sentiment à l’écoute de « Gleam Of The Morningstar » qui sert d’ouverture à cette galette, car malgré une exécution sans failles basée sur l’alternance entre longs passages brutaux et courtes pauses au ralenti l’ensemble va vite se montrer un peu répétitif et prévisible, malgré un côté rugueux et putride assez délicieux. Du coup on est un peu pris entre deux feux en guise d’ouverture vu qu’on apprécie la noirceur et la brutalité qui en ressortent mais aussi d’avoir l’impression que les gars ne se sont pas encore franchement foulés en reprenant des idées déjà exploitées par le passé, et quand ça n’est pas cela qui nous déçoit c’est le manque criant de couilles et le côté franchement poussif. C’est le cas de « Bleed The Whore Again » qui malgré une courte explosion de violence à sa fin ne va jamais décoller à cause d’une rythmique beaucoup trop bridée, ce qui rend l’ensemble plat et monolithique d’autant plus avec une construction générale trop limitée pour véritablement captiver sur la durée... dommage car la noirceur y est impressionnante et aidée par une production générale rugueuse et crachotante, qui heureusement va mettre en avant une suite plus convaincante et réussie. Il faut croire effectivement que les mecs nous ont sorti le mode diesel vu qu’hormis cette doublette de départ indigne de leur niveau la suite va être plus convaincante... sans pour autant atteindre des sommets, même si « Entreaty Of The Very End » va clairement redynamiser l’ensemble. En effet ici ça va se montrer particulièrement couillu et virulent tant le tabassage et la vitesse vont être sur le devant de la scène, sans pour autant en oublier de ralentir en proposant des passages pachydermiques et étouffants, créant ainsi une plus forte densité sur fond de relatif équilibre des forces en présence. Très efficace et orageuse cette plage remet les choses dans le bon sens avant que le tentaculaire « The Midnight God » ne fasse une apparition remarquée, de par son dynamisme incandescent et sa froideur exacerbée remplie d’humidité et d’ambiances désabusées. Si tout cela a tendance à s’éterniser en longueur (une constante chez ses auteurs) en revanche les ralentissements qui lorgnent presque vers le Doom font mouche immédiatement, avant que tel un volcan cela n’entre dans une éruption où la rapidité est reine... servant de transition idéale à « Behold A Phosphorescent Dawn » à l’agressivité décuplée mais où l’équilibre rythmique est finalement assez constant. Tout en sobriété le rendu proposé fait parfaitement le job en gardant une simplicité dans l’exécution où l’obscurité et l’orage sont toujours proches, avant que les dynamiques et remuants « Heave Ho Ye Igneous Leviathan » / « Desolate Divine » ne nous fassent mal aux cervicales. Si l’on va retrouver ici quelques passages tribaux et légères harmonies émergeant du chaos pour le reste on profite des mêmes bases d’alternance que l’on sent poindre à des kilomètres, mais dont l’efficacité corrige largement cela même si raccourcie un peu la doublette y aurait gagné en force.
Tout cela sert donc d’ultime moment de plaisir en complément de « The Great Deceiver » au long solo fort agréable (dommage que le soliste n’ait pas été plus mis à l’honneur sur cette galette) et qui dévoile deux visages complémentaires entre fureur généralisée et écrasant impressionnant, sur fond de classicisme assumé à l’efficacité redoutable et parfait donc pour en terminer d’une réalisation globale convenue et imparfaite mais qui a cependant de quoi occuper quelques temps. Si ça se montre plus intéressant que sa précédente sortie il n’en reste pas moins qu’il manque toujours un truc pour espérer mieux de la part de ses géniteurs, qui sont loin d’avoir tout dit et qui vont devoir encore cravacher pour grimper plus haut dans la hiérarchie. Si au final on oubliera rapidement le contenu proposé qui peut sembler souvent hermétique on passera quand même un moment sympathique et agréable, ce qui n’est déjà pas si mal bien que ça prendra vite la poussière et c’est regrettable car on a la sensation persistante que l’entité peut nous convaincre de meilleure manière... à voir si dans le futur cela arrivera mais on a de quoi en douter.
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