Xoth - Interdimensional Invocations
Chronique
Xoth Interdimensional Invocations
La découverte d’un grand disque tient parfois à peu de choses. XOTH, groupe estampillé death/black sortant son 2ème album, m’aura donc eu sur le visuel, avec son artwork très BD seventies sous substances prohibées. Les partisans de Caza et Druillet apprécieront l’emballage mais que les fans de gros son se rassurent : « Interdimensional Invocations » tient les promesses de son concept de base. Les abominations surgies du fin fond de l’espace temps trouvent ici leur parfait pendant musical.
Si un rapide survol stylistique nous laisse croire à une nouvelle comète death tech en provenance du Québec, XOTH nous vient en réalité de Seattle. Comptant en ses rangs d’anciens membres de WARBRINGER, LECHEROUS NOCTURNE ou encore PHALGERON, le combo Nord-Américain se déleste au décollage d’influences pour le moins majeures (EMPEROR, le DEATH de fin de carrière) afin de mieux voler de ses propres ailes, vers l’infini et au-delà d’étiquettes forcément réductrices. Pour évacuer la facette black metal, genre pour lequel j’éprouve une attirance très limitée, précisons d’emblée que si XOTH emprunte certains gimmicks du genre, c’est plus sur la forme (le chant bien rance de Tyler Sturgill, des riffs torturés façon IHSAHN) que sur le fond (exit toute enveloppe de souffre) que ça se joue. Pour le reste, ça joue de manière fulgurante sur plusieurs tableaux que j’affectionne bien plus ; death technique donc mais aussi death tout court (« Back To The Jungle »), voir thrash sur certaines séquences délicieusement old school (« Back To The Jungle », toujours).
Ceci étant posé, l’arme fatale de XOTH reste son penchant affirmé pour le heavy. On pense ainsi très fort à une version moins sophistiquée de SYMBIOSIS, qui s’était fendu sur « On The Wings Of Phoenix » d’une brillante relecture de « The Loneliness Of The Long Distance Runner ». Même combat ici, avec ce feeling constant de voir passer « Somewhere In Time » à la moulinette extrême (« Unseen Abductor » et ses solis fantastiques). Les duels de guitares semblent pilotés par de vieux briscards passés par toutes les couches de la stratosphère qui, fait notable, ne versent jamais dans la surenchère. Point de branlette de manche stérile sur ce 2nd full length (après « Invasion Of The Tentacube », 2016) mais un savant dosage entre fulgurances mélodiques et bombardement en règle ; généreux en blasts et monstrueusement épique (« Mountain Machines ») XOTH se montre d’une précision démoniaque dans la construction de ces 8 nouveaux titres. Jamais redondant, inventif sans être démonstratif, ce « Interdimensional Invocations » témoigne du savoir faire d’artisans n’hésitant pas à la jouer (relativement) simple lorsque le besoin s’en fait ressentir.
Versant parfois dans le prog (« Haruspex »), les Américains s’appuient également sur quelques claviers discrets et sur une production très équilibrée signée Joe Cincotta au Full Force Studio. Brillante synthèse de plusieurs genres métalliques, voilà donc un ovni sorti de nulle part paré pour figurer illico dans le bilan de fin d’année. Et en très bonne place !
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