Vomit Ritual - Callous
Chronique
Vomit Ritual Callous
S’il y’en a qui reviennent chaque année à la même date avec un nouvel album d’autres au contraire mettent une plombe à sortir quelque chose, c’est ce dernier point qui sied aux Californiens de VOMIT RITUAL qui auront quand même mis treize ans avant de mettre en boîte ce premier long-format. Si le trio a été productif au tout début de sa carrière en enchaînant deux démos quasiment dans la foulée de sa création, la suite a été beaucoup plus lente à se mettre en place vu qu’il a fallu attendre 2016 pour qu’il revienne avec du nouveau son (un split avec SEXBLASPHEMY, projet parallèle de deux des membres) et encore cinq ans supplémentaires avant cette demi-heure de violence intensive. Car le combo n’est en effet pas là pour rigoler vu que son Black/Death particulièrement dépouillé et frontal ne s’embarrasse d’aucune futilité, que ce soit au niveau des riffs comme du jeu de la batterie, qui se contentent majoritairement de tabasser et blaster en continu.
Pourtant même si elle est directe et sans concessions la musique des Américains contient un soupçon de subtilité, parfait pour densifier un peu l’ensemble et éviter ainsi une linéarité dommageable et regrettable. Ce bon point apparaît au grand jour dès la fin de l’introduction via l’excellent « Asphyxiated » au nom totalement en raccord, tant on est pris à la gorge dès le départ et dont on aura des difficultés à reprendre son souffle. Jouant sur de longues plages afin de densifier sa musique à son maximum (ce qui sera une constante par la suite) le groupe alterne entre blasts intensifs, parties rapides explosives et passages plus lents et lourds particulièrement rampants et suffocants, où la froideur émerge du chaos riche en flammes et en tortures diverses. Maniant autant le feu que la glace l’écriture des gars va miser sur un côté instinctif impeccable où le rudimentaire du Metal noir côtoie sans difficulté les ambiances poisseuses de DEAD CONGREGATION et GRAVE MIASMA, cette entrée en matière donnant le ton de ce que sera la suite. Car après un court interlude chaotique et électrique faisant sentir que la tempête est en approche place à « Lower Vibrational Entities » qui grouille de bestioles un peu partout, tant ça suinte l’humidité par tous les pores quand ça s’alourdit à outrance, tout en étant ponctué de moments presque remuants et propices au headbanging au milieu d’accélérations et ralentissements débridées. Presque groovy dans l’esprit ça reste néanmoins totalement dans l’esprit rudimentaire de l’ensemble et ça le fait parfaitement, étant ainsi la compo la plus hétérogène et dense de toute cette galette (vu que la suite va revenir si l’on peut dire aux fondamentaux). En effet que ce soit avec « Penetrating The Infectious Wound » et « Sadolustic Crucifixions » cette doublette va proposer de longs passages explosifs et joués à fond les ballons, d’où émerge un peu d’étouffement via des passages massifs à la double pédale et au rythme ralenti qui amènent un supplément glacial qui atténue de fait les hautes températures des enfers. Si jusque-là les morceaux ne s’éternisaient pas la conclusion intitulée « Nervous Temple » va être au contraire beaucoup plus étirée, afin d’être une des pièces maîtresses de cet opus où vont se greffer des relents Doom et quasi-psychédéliques assumés. Car au milieu des déferlantes haineuses et jouées façon mitraillette on va retrouver de longues plages gelées (afin de reprendre la respiration), ponctuées de notes éthérées et coupantes qui ajoutent de fait un zest de rêverie et d’apaisement au milieu de ce cauchemar éveillé, et ce même si ça peut donner l’impression de s’éterniser et de se répéter un peu sur la durée.
Car si tout cela passe tout seul vite et bien il faut cependant reconnaître que ça finit par être un peu prévisible et répétitif, vu qu’on sent presque à l’avance où vont tomber les breaks et variations et comment ils vont être exécutés. Mais bon cela est plus de l’ordre du pinaillage qu’autre chose vu que ça sonne avec professionnalisme tout en étant aidé par une production puissante et relativement moderne, mais qui offre un rendu assez naturel fort plaisant. Alors certes il est évident qu’il manque encore un truc aux trois acolytes pour pouvoir viser plus haut, mais en attendant on se délectera avec plaisir de cette livraison qui peut sembler impénétrable de prime accord mais qui est bien plus variée qu’il n’y paraît lors des écoutes initiales, et qui surtout sent le soufre et sonne comme un appel au démon et à ses légions. Un choix qui fait du bien et est un vrai plaisir auditif en ces temps troublés où Satan et ses sbires retrouvent du poil de la bête quel que soit le sujet ou le thème abordé, ce qui est franchement plus que bienvenu et même largement conseillé.
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