En 15 ans d'existence, les Autrichiens de Belphegor n'avaient certainement jamais eu une période aussi agitée et positive ! La sortie de
Goatreich – Fleshcult début 2005, suivie d'une tournée européenne en tête d'affiche (et de pas mal d'autres dates de festivals) puis l'enregistrement d'un nouvel opus en fin d'année. A la suite de çà, une longue tournée en Amérique du Sud, l'annonce d'un contrat avec Nuclear Blast (grosse surprise) et enfin l'arrivée d'un nouveau bassiste (Serpenth) ainsi que le départ du jeune prodige Nefastus (désormais batteur intérimaire pour dépanner en live). Que d'agitation donc ! Avec une promotion dirigée par le mammouth Nuclear Blast, les Autrichiens ont toutes les cartes en main pour dépasser leur statut de groupe de seconde zone qui leur colle à peau…Les cartes ? Leur sixième album
Pestapokalypse VI.
A peine digéré leur
Goatreich – Fleshcult, que la bande à Helmuth revient déjà nous plomber les esgourdes. L'artillerie semblait d'ailleurs bien peu inspirée par rapport au reste de leur discographie, heureusement pour nous, le bourreau Torturer était là pour balancer ses blasts à 260 bpm ! Le départ de ce dernier qui suivi, n'annonçait malheureusement pas un avenir radieux à Belphegor (où la batterie reste le cœur du groupe)… Et cette nouvelle galette blasphématoire ? Du Belphegor dans toute sa splendeur et méchamment redoutable ! A peine l'album mis en platine, qu'on portera une oreille toute attentive au jeu de batterie… Et là c'est la grosse baffe ! Les chanceux qui ont pu voir le groupe en concert en 2005 ont certainement dû appréhender le protagoniste. Son nom : Nefastus. Son jeu : un matraquage de fûts hallucinant de vitesse ponctué de divers hurlements. Sa particularité : âgé à peine de la vingtaine. Belphegor a su dénicher la perle rare, il suffit d'écouter l'album entier (parfaitement dans le style du groupe : martial, varié, ultra rapide et puissant) ou alors un titre très soutenu comme « The Ancient Enemy » (difficile de faire plus physique) : mazette ! Certes même si on reste un cran en dessous de l'inhumain Torturer (
Lucifer Incestus saura vous en convaincre), le jeunot Nefastus n'a franchement pas de quoi rougir (imaginez la bête dans quelques années) !
Les deux piliers du groupes, Helmuth hurleur/guitariste (le monsieur torse poil adepte du développé-couché et qui tire toujours la langue) et Sigurd (guitariste toujours en tenue black cloutée) ne sont évidement pas en reste. Les grognements death (et hurlements black) d'Helmuth (paroles evil en Allemand/Anglais/Latin) et son style de jeu (et de Sigurd) situé entre un Dark Funeral et un Krisiun, sont toujours aisément reconnaissables. Nan ce qui surprendra ici, c'est surtout le niveau de composition qui atteint sans équivoque celui d'un certain
Necrodaemon Terrorsathan ! Ainsi c'est avec une certaine délectation qu'on se prendra dans les oreilles bien grandes ouvertes, les moults paquets de riffs ultra massifs (« Pest Teufel Apokalypse » est jouissive !), les leads entêtants (« Seyn Todt In Schwartz »), ces soli schizophréniques ainsi que les nombreux breaks parsemés ici et là. Bref on sent que le groupe s'est beaucoup appliqué où chaque passage a son importance. Rayon nouveauté, on remarquera un Belphegor poignant d'émotion avec le splendide « Chants For The Devil » mais aussi un Belphegor assez épique, je pense au titre « Sanctus Perversum ».
Malheureusement pour les trois titres restant çà va de bon à très médiocre… « Belphegor - Hell's Ambassador » bien qu'efficace reste bien trop prévisible (tout droit sorti du précèdent album avec ses riffs orientaux) mais ce sont surtout les titres lents mous et fades (ne collant absolument pas au reste malgré de bonnes idées) comme « Angel Of Retribution » et « Bluhsturm Erotika » qui feront grincer les dents (redite du précédent album)… Amputé de çà, nous obtenons à peine 25 minutes au compteur... Difficile de ne pas rester sur sa faim (même sans amputation), surtout face à un tel niveau d'exécution (ah ce final !). Pour rajouter mon petit grain de sel, j'aurai aimé beaucoup plus de samples et le retour de ce côté malsain des premiers albums.
Reste que pour ceux qui découvrent Belphegor, vous devriez vous retrouvez sur le cul car ce condensé du meilleur du groupe a vraiment tout pour plaire (notez le splendide artwork de maître Seth) et fera j'espère parler de lui (vu les nombreux échos positifs c'est bien parti !) au sein de la communauté black et death. Ainsi vous remontrez leur discographie tant sous-estimée et vous vous convertirez à la cause du groupe (les nonnes nues).
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