La signature chez le mastodonte allemand Nucler Blast associée à l'album ravageur qu'est
Pestapokalypse VI, aura permis à Belphegor de gagner et de convertir (ceux limitant Belphegor à du black/death de seconde zone) un grand nombre de disciples. Après une reconnaissance si tardive, les Autrichiens se devaient de confirmer cet engouement autour d'eux grâce à leur septième album
Bondage Goat Zombie. Opus qui marque malheureusement le départ du guitariste fondateur et pilier Sigurd après 15 ans de bons et loyaux services, laissant Helmuth seul au côté du nouveau bassiste Serpenth. Encore sous la malédiction des batteurs, Belphegor rappelle la machine de guerre Torturer (
Lucifer Incestus et
Goatreich – Fleshcult) pour s'occuper d'atomiser les fûts.
Le titre d'album dans la lignée des délires passé (un vrai retour à leur death/black blasphématoire ?) et l'annonce du batteur inhumain Torturer (encore traumatisé par
Lucifer Incestus ?) auront plus qu'aguicher les fins adeptes du démon Baal-Peor. Le groupe dévoilera d'ailleurs quelques semaines avant la sortie de
Bondage Goat Zombie, le titre d'ouverture éponyme (et single). Du Belphegor pur jus sans réelles surprises (tout droit sorti du précédent opus) mais qui aura le mérite par son côté rentre dedans (ah ce Torturer !) de faire mal aux esgourdes ! Une introduction plutôt fourbe car en complète décalage avec ce qui va suivre. On sentait déjà les Autrichiens titiller le terrain de la « subtilité » par ces quelques passages mid-tempo et refrains accrocheurs, une sorte de retour aux sources vers un death/black plus sombre et ambiancé. Je vous avouerai qu'entendre un Torturer éviter la double pédale (une jambe plâtrée ?) sur le premier titre étonnant « Stigma Diabolicum », cela laisse perplexe la première fois… La tête de déterrée commencera à s'estomper après quelques écoutes, les mélodies ne sont franchement pas vilaines et même plutôt accrocheuses (le break de « Stigma Diabolicum »). Quant aux refrains, ils savent faire leur petit effet (« Justine : Soaked In Blood » entre autre).
On retiendra essentiellement de ce Belphegor 2008, la conclusion occulte (carrément dark/doom) « Der Rutenmarsch » ainsi que le hit imparable « Armageddon's Raid » (cette intro acoustique sortie tout droit d'un grand cru de black/death suédois), mix parfait entre la brutalité annihilatrice du groupe et ce nouvel aspect émotionnel particulièrement touchant. Pour le reste, si ce n'est l'ultra violent et jouissif « Shred For Sathan » (252 bpm : merci Torturer !), rien de bien marquant pour nos esprits. L'affreux et dispensable « Sexdictator Lucifer » (c'est quoi ce délire ?!), l'oriental fadasse « Chronicles Of Crime » (redite après Nile, Behemoth and co…) ou encore la soporifique « The Sukkubus Lustrate » laisseront un sentiment de bâclé. Pas foncièrement mauvais mais très loin du niveau de
Pestapokalypse VI, qui lui, annonçait un nouvel album des plus prometteurs. Ici Belphegor se repose malheureusement sur ses lauriers en ne faisant que le strict nécessaire pour offrir un bon album. Entendre par là deux titres majeurs et quelques passages mémorables (refrain, lead ou ultra blasts) entourés d'une musique bien pauvre et sans saveur.
Il faudra encore attendre pour que Belphegor nous expose un album de la trempe du furieux, noir et fou
Necrodaemon Terrorsathan… Le prélude
Pestapokalypse VI présageait du meilleur pour la suite, malheureusement les Autrichiens ne feront pas autant d'effort que pour leur précédent album, offrant un album trop inégal et convenu. Néanmoins
Bondage Goat Zombie possède son lot de qualités et le groupe sait maîtriser son « supreme death/black metal art ». Mais cela n'empêchera pas Belphegor de sortir son album le plus faible... Nul doute que le groupe (avec un deuxième guitariste et un batteur fixe ?) saura redonner prochainement une nouvelle claque à l'auditeur.
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