Petite accalmie dans mes vacances (entre les couches sales, les châteaux de sable et le sauvetage en mer) pour vous parler d’un groupe cher à mes tympans en fin de vie et indissociable de votre webzine préféré, Belphegor. Malheureusement j’aurais aimé vous encenser cette douzième (!!!) galette pour le chemin des plages.. D’ailleurs Seth a encore fait un très beau boulot sur l’objet (quatrième œuvre pour le compte du démon moabite). Cinq années déjà que le très médiocre
Totenritual a vu le jour (le plus faible de leur discographie ? Je l’ai oublié…), le duo autrichien/tchèque inséparable (16 ans que ça dure) Helmuth/Serpenth est rejoint par le batteur coqueluche (de session uniquement, une habitude du groupe) David Diepold (Obscura, Cognizance), remplaçant la brute (express) épaisse Simon Schilling (Marduk, Panzerchrist, Eucharist).
Bon clairement, Belphegor n’arrivera pas à redorer son blason, la moue se dessinera dès l’ouverture éponyme. De mémoire, la bande n’avait pas débuté un album de façon aussi molle... Pourtant le socle musical ne bouge aucunement, le riffing de Helmuth est toujours aisément reconnaissable, combinaison de death US et black scandinave ponctuée de gammes orientales. Malgré tout une bonne surprise pour les anciens adeptes, le gaillard module de nouveau son chant et ne se limite plus au guttural souvent poussif (mode Glen Benton). Le groupe autrichien souhaitera se focaliser sur un death/black plus “ambiancé”, l’expérimentation avait été plutôt probante sur
Blood Magick Necromance, sauf qu’ici l’inspiration et la saveur n’y sont pas…
Les aspects outranciers de l’époque (clips et imagerie de côté, bien fun) ne sont pas de retour, malgré quelques samples sympathiques pour une musique qui n’a plus rien de blasphématoire. Trop aseptisés, les passages froids et mélancoliques ne fonctionnent qu’à moitié. Le refrain de “Glorifizierung des Teufels” (bon point pour le chant allemand, efficient à chaque fois), “Virtus Asinaria - Prayer” (que c’est pauvre…) ou l’occulte “Ritus Incendium Diabolus” sont noyés dans des riffs génériques et anesthésiques. Pourtant l’outro “Creature Of Fire” démontre un certain potentiel. J’avais fait la comparaison peu flatteuse avec Six Feet Under sur leurs précédentes galettes, mais en écoutant les couplets de “Damnation - Höllensturz” on touche vraiment ce fond. Reste qu'à son habitude, Belphegor connaît la recette pour accrocher l’esgourde et botter des culs sur certains passages (breaks ou refrains), notamment les morceaux “Totentanz - Dance Macabre” (classique mais efficace) et “Kingdom of Cold Flesh” (imparable). Une belle démonstration de la vélocité de David derrière les fûts (on veut des blasts et ce tempo pour le prochain Obscura) surboostée par la production moderne et puissante de Jens Bogren, tentant au mieux de concilier les aspects extrêmes et plus "posés" de Belphegor.
Conclusion malheureusement identique à
Totenritual, 36 minutes difficiles à s’enfiler et dont ne retiendra pas grand chose. Ces cinq années d’absence auraient pu laisser le temps à Helmuth de peaufiner ses compositions, le gaillard ayant opté pour une case death/black ambiancé “Disney +”… Sans réelle saveur ni quelconque pic impie. On retrouvera par bribe le sourire et un bel emballage (production et objet) mais cela ne suffira pas. Nuclear Blast ayant récemment réédité (avec remastering) leurs trois premières galettes, pour ceux ne connaissant (ou ne possédant) pas les brûlots, vous saurez quoi mettre dans votre panier cet été. Une époque qui manque à beaucoup, leur dernier bon album (
Blood Magick Necromance) datant de 2011 cela commence effectivement à faire long.
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