Nekrodawn - Sculpted By Torture
Chronique
Nekrodawn Sculpted By Torture
A peine a-t-on fini de parler d’un nouveau groupe de Death Metal venant de Suède qu’un autre est déjà apparu, c’est exactement ce qui se passe dans le royaume depuis quelques temps où l’activité favorite semble être celle de lancer de nouveaux projets 100% Boss HM-2... et ce quel que soit l’âge de ses membres. Dernier exemple en date avec NEKRODAWN qui s’il a été formé seulement en 2022 renferme en son sein quelques-uns des meilleurs vétérans de la scène locale que l’on a pu entendre dans le passé au sein notamment de DIABOLICAL, CENTINEX, INTERMENT, DREADFUL FATE, GRAVE, REGURGITATE, THE CROWN, CARNAL FORGE, DELLAMORTE, SCAR SYMMETRY, ou encore FACEBREAKER. Autant dire que tout cela a de l’allure et qu’on n’est pas en présence de manchots inexpérimentés... bien au contraire, et du coup il n’est pas étonnant que tout ce beau monde nous livre donc directement son premier album sans être passé par les formats intermédiaires. Et sans rien révolutionner du tout (ça n’est d’ailleurs pas son but) le combo nous offre quarante minutes de gros son certes balisé et sans surprises, mais particulièrement efficace et énergique où l’on est pris immédiatement d’une furieuse envie d’en découdre comme de mettre le cerveau en veille.
Et ce qui est d’autant plus appréciable c’est que les gars évitent de perdre leur temps en intro, outro et interludes inutiles... ce qui a pour effet d’offrir un disque compact, racé et puissant où le Swedeath pratiqué ici va se montrer inspiré à cheval entre classicisme affirmé et légère modernité dans la production, sans pour autant dénaturer l’ensemble. Car dès le démarrage intitulé « Emancipation From Defilement » on sait exactement où l’on va mettre les pieds durant les dix morceaux proposés, vu qu’ici ça va jouer habilement sur l’alternance entre vitesse maîtrisée et lourdeur intense à la noirceur intégrale où ça pue l’humidité par tous les pores de par ce son typique et si reconnaissable. Ajoutant quelques petits accents Crust bien sentis et ralentissements fracassants l’entité livre une première plage qui sera dans la droite ligne de celles qui vont suivre, et qui si elles vont être relativement semblables vont garder une certaine personnalité pour bien être différenciées par rapport aux autres. Preuve en est « Cataclysmic Wrath » qui s’enchaîne juste après et se montre plus massif et écrasant en mettant la rapidité de côté au profit d’un mid-tempo entraînant et parfait pour faire mal aux cervicales... une construction idéale qui se retrouvera plus loin sur le tout aussi excellent « Sacred Termination » à la fois rampant et explosif, tout en tenant l’auditeur en étau de par sa pression constante. Et si l’on se rend compte que les Nordiques sont impeccables quand l’équilibre des forces est présent, force est de reconnaître que c’est aussi la même chose quand ça se montre plus frontal et rudimentaire à l’instar du redoutable et glacial « Raging Tempest Arise », où ça ne fait pas de quartier en jouant à fond de façon presque permanente. Si évidemment tout cela n’est qu’une vaste redite de ce que les précurseurs nationaux ont pu créer, le résultat est quand même largement à la hauteur tant ça défoule comme il faut sans pour autant être répétitif... et cela apparaît également de manière flagrante sur le tout aussi impeccable « Origin Of Terror » où ça blaste sec et mené rythmiquement sur des charbons ardents. Entre tout cela on pourra aussi se pencher sur le très efficace « Empire Reclaimed » dont la rythmique majoritairement en médium fait mouche, tout comme « Obsessed With Fatality » qui s’enchaîne juste après et continue sur les mêmes bases, tout en ralentissant un peu plus la cadence mais toujours avec cette facilité d’accroche immédiate... et ce même si ici ça a tendance à traîner légèrement en longueur (ce qu’on peut aussi reprocher au pataud « An Unholy Obscene », finalement le seul loupé de ce long-format).
Et clôturant les hostilités par le furieux et court « Harbringer Of Doom » et l’équilibré « Sculpted By Torture » (histoire de nous offrir une dernière salve de tout ce qui a été proposé jusque-là), la formation nous prouve donc que cet enregistrement est une indéniable réussite à l’image de sa pochette absolument sublime. Alors oui on voit d’ici venir les éternels rageux qui trouveront que tout ça n’est que du copier-coller, un pompage éhonté et sans vergogne des ENTOMBED, DISMEMBER et consorts... et ils n’auront pas forcément tort, même si le rendu se place clairement dans le haut du panier des dernières publications du style venu du pays aux couleurs jaunes et bleues. Si certaines sorties récentes ont pu avoir une sensation mitigée (FARSOTH, IN PAIN) d’autres au contraire passeront facilement le cap des écoutes multiples et du temps dans un avenir proche, et clairement ici la bande de Darlana se place dans cette bonne catégorie. A voir maintenant si ce bon ressenti continuera dans le futur sur ses prochaines livraisons, on l’espère en tout cas car à l’heure où les historiques ont raccroché les gants ou sont dans une forme de pré-retraite à la cool il est toujours agréable de voir débarquer des musiciens qui ont les armes pour durer et ne pas être un feu de paille éphémère. D’ailleurs à ce petit jeu le quatuor a clairement des éléments pour y parvenir, tant son groove communicatif est impeccable et porté par une écriture fluide et sans accrocs où l’on voit qu’il est à l’aise sur tous les tableaux. Amis labels vous savez désormais ce qu’il vous reste à faire, penchez-vous sans hésiter sur ces Scandinaves très sympathiques et authentiques qui méritent d’être mis en avant et d’exploser au grand-jour, au lieu de vous obstiner à signer tout ce qui traîne... et surtout n’importe quoi dont l’intérêt est inexistant ou presque et qui fait le bonheur des bacs à soldes.
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